Par László Andor, commissaire européen chargé de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion. Il est facile d'oublier combien une liberté est importante une fois qu'on s'y est habitué. Cependant, la liberté de circulation des travailleurs est un principe fondamental de l'intégration européenne.
La décision du gouvernement français de faciliter l'accès des travailleurs bulgares et roumains à certaines professions constitue un pas dans la bonne direction. La décision prise récemment par l'Irlande d'ouvrir son marché du travail était déjà une réponse positive à l'appel lancé par la Commission européenne à lever ces restrictions, et j'espère que d'autres Etats membres feront de même.
La liberté de circulation des travailleurs est l'un des fondements de l'Union européenne. Faire en sorte qu'il soit facile pour les citoyens de l'UE de changer de pays pour raison professionnelle renforce le potentiel économique des pays membres.
Les études sur la mobilité au sein de l'UE consécutive à l'élargissement indiquent avec constance que les travailleurs d'autres pays de l'UE ont eu un impact positif. Ils ont contribué à donner un coup de fouet aux économies des pays d'accueil ainsi qu'à la diversification des compétences, et ils ont travaillé dans des secteurs et métiers où des postes vacants demandaient à être occupés. En outre, leur mobilité est bénéfique pour leurs pays d'origine en contribuant à leur croissance grâce aux émoluments ou aux compétences acquis à l'étranger. A l'heure actuelle, la France accueille environ 87 000 citoyens bulgares et roumains, dont plus des trois quarts sont en âge de travailler. L'ouverture totale du marché du travail serait très utile pour les secteurs qui connaissent une pénurie de compétences, tels que le bâtiment, le transport, le tourisme, l'agriculture, l'hôtellerie et la restauration.
Si nous avons l'intention de nous diriger vers un véritable marché du travail européen, nous devons lever les obstacles à la mobilité professionnelle. Les énormes fossés qui séparent pays et régions en termes de taux de chômage, d'un côté, et de taux de postes vacants, de l'autre, indiquent que nous n'exploitons pas suffisamment le potentiel que représente la mobilité. Au vu de la crise de l'emploi, caractérisée par une combinaison de niveaux de chômage qui demeurent élevés dans beaucoup de domaines, et d'offres d'emploi non pourvues dans des régions ou secteurs en forte croissance, sans parler des défis démographiques auxquels l'UE va être confrontée, nous ne pouvons pas nous permettre de restreindre la libre circulation.
Par conséquent, nous devons continuer à démanteler tout obstacle légal et pratique qui subsiste. J'ai présenté des mesures dans ce sens dans le cadre du "paquet emploi", en avril. Garantir la portabilité des retraites en fait partie, tout comme les obstacles ayant trait aux compétences auxquels la Commission s'attaque par
le truchement de programmes d'apprentissage et de formation tels qu'Erasmus. D'un autre côté, du point de vue du développement économique des pays d'Europe centrale et orientale, il est crucial également de créer les conditions pour que les jeunes restent au pays, afin que tout le monde contribue à l'économie, et d'encourager ceux qui sont partis à revenir. Cela ne veut pas dire qu'il faut mettre un frein à l'épanouissement ou à la mobilité des personnes, mais plutôt qu'il faut encourager la mise en place de réformes institutionnelles et administratives qui aboutissent à ce que suffisamment de moyens soient investis dans les infrastructures et dans le capital humain.
Afin d'améliorer la compatibilité entre emplois proposés et demandeurs d'emploi par-delà les frontières, nous prévoyons de moderniser dès cet automne le portail Eures pour les demandeurs d'emploi, en le rendant plus interactif. En outre, des programmes ciblés de mobilité professionnelle vont être lancés qui pourront se focaliser sur des groupes cibles, secteurs, métiers et pays particuliers en fonction des besoins du marché. Un exemple est votre premier emploi Eures qui a été lancé par la Commission pour aider les jeunes qui cherchent un emploi à travers toute l'Europe.
Partout en Europe nous cherchons le moyen de sortir de la crise. J'estime que cela ne sera possible qu'à travers une approche européenne de l'emploi, qui nous permette de voir plus loin que nos frontières nationales. Lever les restrictions sur la circulation des travailleurs représente un pas dans la bonne direction.
Με László Andor, Επίτροπος της ΕΕ για την απασχόληση, τις κοινωνικές υποθέσεις και κοινωνική ένταξη., Είναι εύκολο να ξεχνάμε πόσο σημαντική είναι η ελευθερία τη στιγμή που θα το συνηθίσετε. Ωστόσο, η ελεύθερη κυκλοφορία των εργαζομένων αποτελεί θεμελιώδη αρχή της ευρωπαϊκής ολοκλήρωσης. Η απόφαση της γαλλικής κυβέρνησης να διευκολύνει την πρόσβαση της Βουλγαρίας και της Ρουμανίας εργαζομένων σε ορισμένα επαγγέλματα είναι ένα βήμα προς τη σωστή κατεύθυνση. Περισσότερα...