La Commission pour la libération de la croissance française a remis son
pré-rapport le 08 juin au Président de la République. Ce pré-rapport fait état du bilan de la mise en œuvre des "316 décisions" proposées par la Commission en 2008 et ouvre les grands débats qui se posent pour réussir la France de 2020. Près de 60% des réformes proposées par la Commission en 2008 ont été suivies d’effet et environ 40% n’ont pas encore été mises œuvre. Elle est dite "Attali" du nom de son président.
Extraits sur les universités: Le classement « de Shanghai » des meilleures universités dans le monde confirme les résultats mitigés des universités européennes, en particulier françaises. Malgré certains biais connus, il constitue un élément incontournable en matière d’attractivité perçue des systèmes universitaires : sur les dix meilleures universités au monde, 7 sont américaines, 2 européennes (Cambridge et Oxford) et une japonaise ; sur les 100 meilleures, 59 sont nord-américaines, 32 sont européennes et 9 sont situées dans la zone Pacifique.
La France, (comme les autre pays européens à l’exception des pays nordiques) investit moins dans l’éducation supérieure que les Etats-Unis, ceci tenant notamment à l’insuffisance des financements privés. Ainsi, la dépense par étudiant en France s’élève à environ 10000 dollars par an, par étudiant, ce qui correspond à la moyenne européenne, alors qu’aux Etats-Unis, celle-ci s’élève à 22476 dollars en 2008. La proportion des actifs qui détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur y est également inférieure : 24% en Europe, 39% aux Etats-Unis. De nombreuses économies émergentes ont engagé des efforts massifs pour développer une économie de la connaissance : en Corée, plus de la moitié des 25-34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur ; l’Inde « produit » , proportionnellement à sa population, trois fois plus d’ingénieurs que la France ; Singapour ou la Chine consentent de très importants investissements pour disposer rapidement d’universités d’excellence au niveau mondial.
Dans l’enseignement supérieur, le développement du nombre de boursiers ne s’est pas accompagné par une progression du montant des bourses pour ceux qui en ont le plus besoin.
Le développement de la formation professionnelle continue et de la validation des acquis de l’expérience ne se traduisent pas encore véritablement par une amélioration sensible de l’employabilité et des opportunités professionnelles des salariés. Les mesures relatives à la mise en oeuvre de cours du soir en université ou d’une université des métiers n’ont pas été mises en oeuvre, de même que les mesures visant à développer les stages en entreprise au collège, à renforcer les formations en alternance ou
généraliser l’année de stage validée au cours du cursus universitaire de master (seule l’obligation de réalisation d’un stage au cours des années de licence a été prévue).
4.2 Comment amplifier l’effort engagé sur l’enseignement supérieur ? Les progrès réalisés vers l’autonomie des universités vont dans ce sens mais doivent être approfondis, afin de mieux faire jouer les synergies avec le monde professionnel. L’effort d’innovation dépend en amont du niveau de qualification de la population active et de la qualité de la recherche fondamentale et appliquée. Le renforcement de nos universités et l’approfondissement de leurs liens avec les entreprises et la recherche, tant publique que privée, apparaissent à cet égard indispensables à un accroissement de la compétitivité fondé sur l’innovation.
* Débat 1 : Poursuivre l’effort d’autonomie et de responsabilisation des universités et renforcer leur gouvernance pour tenir compte de ce nouveau contexte (en mettant en place par exemple des « board of trustees » chargé de nommer, d'épauler et de superviser la politique des présidents d'université).
* Débat 2 : Elargir les possibilités de financement de l’enseignement supérieur pour combler l’écart d’investissement avec les systèmes anglo-saxons.
* Débat 3 : Rapprocher les universités et les grandes écoles (campus communs, passerelles entre les deux cursus).
* Débat 4 : Accélérer l’ouverture internationale des universités par un rapprochement entre pôles d’excellence européens, ainsi que la mobilité des étudiants et professeurs français.
* Débat 5 : Favoriser l’accueil des talents, pour attirer les personnes de même niveau de formation que les autres pays de l’OCDE.
Favoriser le retour à l'université après et pendant une expérience professionnelle La mesure n'a été mise en oeuvre que très partiellement: *Le 4 avril 2008, le 2nd Conseil de Modernisation des Politiques Publiques (CMPP), a proposé de développer dans les universités la formation professionnelle continue. *Le Fonds national d’aide d’urgence attribue désormais une aide aux étudiants jusqu’à 35 ans, qui inclut les reprises de cursus de formation dans l’enseignement supérieur. *
Le développement de la Validation des Acquis et de l’Expérience (VAE) est encouragé.
Toutefois les mesures ne sont pas aussi ambitieuses que le rapport le préconisait. Plus précisément,
la décision 14 recommandait que l'enseignement supérieur français devienne le premier collecteur et bénéficiaire des fonds de formation permanente, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui. Il faudrait d'abord qu'un rapprochement s'effectue entre le monde universitaire et les acteurs de la formation professionnelle (entreprises, partenaires sociaux, conseils régionaux) et que les universités acquièrent une expertise en matière de gestion et de financement de la formation professionnelle qui constitue un dispositif complexe.
Développer les formations professionnalisantes à l'université Le ministère de l’éducation nationale a promu l’expérimentation, à compter de la rentée 2008, d’un « dispositif d’initiation aux métiers par l’alternance » (DIMA). La loi pour la formation professionnelle tout au long de la vie (votée en juillet 2009) contient un article qui vise à favoriser le développement de l’apprentissage. Les universités ont fortement développé les formations professionnalisantes sur la période récente. La Commission préconisait également que chaque centre universitaire ouvre un centre de formation en alternance (CFA), ce qui n'a pas été fait.
The Committee for the Liberation of French Growth released its preliminary report June 8 the President of the Republic. The pre-report assessment of the status of implementation of "316 decisions" proposed by the Commission in 2008 and opened the great debates that arise for success of France in 2020. Nearly 60% of the reforms proposed by the Commission in 2008 were followed up and 40% have not yet been implemented. It is called "Attali" named after its chairman. However, the measures are not as ambitious as the report recommended. Specifically, the decision 14 recommended that higher education becomes the first French collector and beneficiary of fund continuing education, which is clearly not the case today. It should be a first approximation is between the academic and vocational training actors (companies, social partners, regional councils) and that universities develop expertise in management and financing of vocational training which is a complex device. More...