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Formation Continue du Supérieur
31 mars 2013

De la précarité dans les professions intellectuelles

Par Cyprien Tasset, Thomas Amossé, Mathieu Grégoire. Télécharger le rapport de recherche n°82: Libres ou prolétarisés? Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.
Ce rapport, issu d'une recherche menée en 2011, en convention avec la Fonda, porte sur les travailleurs intellectuels précaires. Une notion qui pointe vers une zone de l'espace social où les catégories instituées jouent et pourraient se reconfigurer en des formes nouvelles.
Télécharger Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.
CONCLUSION GENERALE
DE LA PRÉCARITÉ DANS LES PROFESSIONS INTELLECTUELLES

Au terme de l’étude et de ses trois volets, on peut mettre en avant certains traits saillants de la précarité chez les travailleurs intellectuels. Indépendamment des débats sur l’existence du groupe, sur sa nature et sur ses contours, certaines caractéristiques peuvent être mises en avant.
Avant tout, le caractère vocationnel de l’activité et l’idéal d’un travail-oeuvre apparaissent comme des moteurs d’un engagement dans le travail souvent total. Du moins, c’est cet idéal qui justifie subjectivement un certain nombre de sacrifices. En particulier, le caractère souvent instable de l’emploi n’est pas unilatéralement vécu comme subi. L’intermittence peut être un choix. A minima, celle-ci permet de ne pas renoncer à plein temps à l’activité vocationnelle. La pluri-activité, conjuguant un emploi « alimentaire » à l’activité de vocation constitue ainsi un modus operandi fort commun parmi ces travailleurs intellectuels précaires. Plus généralement, c’est la nécessité d’un double revenu qui permet à la grande masse de ces travailleurs de se maintenir sur le marché du travail et d’y vivre ou d’y survivre.
Dire que l’intermittence et l’instabilité de l’emploi ne sont pas subies de manière univoque ne doit pas pour autant gommer les difficultés professionnelles liées à la labilité du marché. Trouver du travail, en permanence, est une injonction continue d’une économie de « coups » fondée sur des projets. La frontière entre l’alimentaire et le vocationnel, les moyens et les fins n’est d’ailleurs pas toujours très claire. Il convient, pour entretenir le réseau qui peut-être permettra plus tard un travail intéressant, de le ménager et d’accepter des engagements parfois sans grand intérêt. De même, l’instabilité de cette condition sociale s’accompagne d’une série de dommages collatéraux que les concernés ont parfois tendance à minorer: l’anxiété, les problèmes de santé, le stress qui occasionne burn-out et dépression. De fait, c’est tout un rapport au temps et au travail qui se trouve décalé par rapport à la norme de l’emploi salarié, tel qu’il s’est constitué au XXe siècle. Là où l’emploi stable se fonde sur une adéquation précise et stricte des temps de travail et des temps d’emploi, et désigne une frontière claire entre ces temps et les temps de « loisirs » voués au hors-travail, le temps des travailleurs intellectuels précaires n’est que transgression de ces structures binaires.
Le travail déborde l’emploi de toute part. Et, en premier lieu, d’un point de vue temporel. Le travail s’accumule, s’étend dans le temps, au-delà de l’emploi, mais aussi parfois au-delà de ce que le travailleur considère comme raisonnable. Le travail déborde l’emploi aussi d’autres points de vue: en particulier, en termes de rémunération (lorsque la conscience professionnelle et l’attachement au produit poussent à approfondir, à améliorer de manière illimitée, alors que la rémunération est fixée, elle, longtemps à l’avance), mais aussi en termes de reconnaissance. Le travail accompli n’a parfois guère d’autre mode de reconnaissance que « symbolique ». Il ne paie pas. Bien sûr, pour beaucoup ce n’est pas une reconnaissance classique de temps de travail conjugué à une qualification et un salaire horaire qui est recherché. Mais les alternatives (droits de propriétés intellectuelles, tarifs…) n’apparaissent guère plus satisfaisantes. Dans ce contexte de fatigue de « l’économie de coups » et parfois d’asservissement volontaire, le statut des intermittents du spectacle, ou d’autres modes de revenu garanti et inconditionnel, peuvent apparaître comme des horizons d’émancipation crédibles. De fait, l’idée de délier radicalement ressources et emploi, d'assurer la continuité de l’un malgré la discontinuité de l’autre constitue un idéal souvent partagé. Du moins, si les voies d’amélioration de leur condition sont confuses, il est remarquable de constater que le CDI n’est pas toujours, loin de là, l’idéal poursuivi par chacun de ces travailleurs. De ce point de vue, nous avons pu constater une grande diversité: pour certains, la précarité n’est qu’une étape (obligée) dans un parcours dont on espère qu’il aboutira à l’emploi stable.
Mais cet objectif est loin d’être généralisé. Pour beaucoup, l’intermittence de l’activité est consentie comme le prix d’une autonomie jalousement protégée. La mobilité peut être lue comme une forme de critique du travail, comme un rapport libertaire au marché du travail et à l’entreprise. Il s’agit de ne pas être asservi à un patron, de rester maître des moyens et des fins de la production, de la définition même des produits. De même, l’ascétisme et les « sacrifices » matériels consentis par de nombreux travailleurs intellectuels peuvent constituer un moyen de tenir le monde de l’entreprise à distance (pour le dire avec pudeur). Les conséquences d’un tel engagement dans le travail, en termes de confort économique, de reconnaissance sociale, en termes de vie familiale, amoureuse, de santé, se conjuguent dans une vie de sacrifices consentis au prix fort.
LES « INTELLOS PRÉCAIRES », PROMOTION POLITIQUE D’UNE IDENTITÉ ET DE SOLIDARITÉS IMPOSSIBLES?

De ces caractéristiques, de ces traits saillants, il est tentant de faire une nouvelle figure simple, cohérente, transparente du travailleur d’aujourd’hui ou de demain. L’analyse de la littérature autour des « intellos précaires », des industries créatives, etc. montre que la tentation de réifier cette figure est forte: on aurait là, en suivant, P-M. Menger « une incarnation possible du travailleur du futur, avec la figure du professionnel inventif, mobile, indocile aux hiérarchies, intrinsèquement motivé, pris dans une économie de l'incertain, et plus exposé aux risques de concurrence interindividuelle et aux nouvelles insécurités des trajectoires professionnelles. » (Menger, 2002, 9). On aurait là aussi le ferment d’un nouveau groupe social partageant 1/ une même condition sociale, 2/ une même identité, voire une même culture, 3/ des intérêts économiques communs et une position commune dans l’appareil productif post-taylorien fondé sur le « cognitariat ». Sur cette base, on pourrait même imaginer des statuts, des droits et des solidarités nouvelles.
À l’issue de notre travail de recherche empirique, il apparaît assez clairement que si ces perspectives sont stimulantes et non dénuées de quelques fondements empiriques, elles relèvent malgré tout d’un prolongement théorique de traits empiriques qui demeurent plus disparates et complexes, et d’une mise en cohérence dans un même portrait-robot de traits qu’on retrouve rarement incarnés simultanément dans les mêmes individus et les mêmes groupes. Le volet statistique de l’étude tout autant que son volet qualitatif montre que, malgré des éléments parfois convergents dans la condition sociale des populations considérées, l’hétérogénéité l’emporte. La statistique a mis en lumière un espace contrasté. Et le moins que l'on puisse dire est que les entretiens ne nous ont pas permis d'apercevoir une unité culturelle ou d'attitude parmi les interviewés puisés en différents points de l'espace statistique, ni non plus une configuration unique de l'activité professionnelle. « Quoi de commun entre un(e)… et un(e)…? », demandait déjà un rapport « Mouvements de chômeurs et de précaires en France, la revendication d’un revenu garanti » (Baudouin, Chopart, Collin et Guillotteau, 1989). L’hétérogénéité des figures possibles est assez aisément repérable dans le corpus d’entretiens. Quoi de commun entre une docteure en économie de 40 ans, enchaînant depuis près de dix ans des CDD d'un ou deux ans dans un grand établissement de finances publiques, et disposant d'un salaire de plus de 5 000 euros, et un jeune pigiste sans pige de 30 ans, sans revenu au moment de l'entretien? Quoi de commun entre une enseignante vacataire d'anglais dans l'enseignement supérieur, embauchée en CDI, titulaire d'un master d'anglais et proche de la quarantaine, et une jeune femme qui, multipliant les projets artistiques et les emplois périphériques, présente une identité professionnelle peu saisissable…? Un des résultats de notre recherche est la grande hétérogénéité de la zone observée tant avec un regard et des méthodes statistiques qu’avec un regard et des méthodes qualitatives.
Cette hétérogénéité, qui plus est, se décline sur plusieurs niveaux. Si on tente de la caractériser, on peut mettre en avant la pluralité des précarités, la pluralité et la confusion des cultures et des identités, la pluralité et la confusion des intérêts économiques.
• Pluralité des précarités, car le degré d’exposition à l’aléa économique est fort variable et parce que, derrière le terme de « précarité », le risque est toujours présent de rassembler artificiellement des situations de natures fort différentes. En effet, il ne s'agit pas toujours de « quelque chose de négatif et de préjudiciable » (Nicole-Drancourt, 1992, p. 58), ou du moins, force est de constater que les préjudices en question diffèrent. Ainsi, le statut juridique de l’emploi et le décalage par rapport à l’emploi stable, prennent des significations extrêmement variables: pour certains, les CDD peuvent s’enchaîner dans une relative stabilité et être associés à des revenus plus que confortables. Pour d’autres, les précarités se conjuguent: faiblesse des revenus, absence de revenu secondaire sur lequel s’appuyer (revenus de la rente, soutien familial, emploi alimentaire satisfaisant, système d’indemnisation-chômage…), difficulté de logement, fuite en avant en matière de santé, de vie familiale, fatigue et anxiété face à l’incertitude radicale du lendemain. Entre ces deux pôles extrêmes, on trouve un continuum de situations diverses.
• Pluralité et confusion des cultures et des identités. Un des résultats de l’étude est que, finalement, peu des personnes interrogées se satisfont d’une identité « d’intellos précaires ». Certes, pour certains (en particulier, dans les milieux des pigistes) le terme « parle » et permet de relier entre elles des situations et des personnes que l’intuition rapproche. Mais, très souvent, des identités concurrentes (et divergentes entre elles) ou la confusion identitaire l’emportent. Certains se rattachent clairement à une identité professionnelle forte, d’autres à un « statut » de salarié, d’auteur, d’intermittent, etc. Enfin, pour beaucoup, c’est davantage la confusion identitaire qui domine: suis-je salarié? Suis-je auteur? À laquelle de mes activité dois-je m’identifier?
• Pluralité et confusion des intérêts économiques. La pluralité des cultures et des identités n’est pas sans lien avec la difficulté à identifier et à défendre des intérêts économiques propres à cette population. Rien de très cohérent n’émerge de ce point de vue. La stabilisation de l’emploi n’est clairement pas un objectif poursuivi par tous. La défense, la protection et la valorisation de droits de propriété intellectuelle fait débat. Les ressources économiques mobilisées relèvent aussi de financement considérés comme des pis-aller (soutien familial, rente, travail alimentaire, assistance) et qui, de ce fait, ne peuvent constituer des idéaux à poursuivre. Reste le système d’indemnisation des intermittents et/ou des systèmes de revenu garanti qui sont susceptibles de constituer des mobiles de convergence pour la partie la plus critique vis-à-vis du modèle de l’emploi stable.
LA DIFFICILE ÉMERGENCE D’UNE IDENTITÉ ET DE SOLIDARITÉS DES TRAVAILLEURS INTELLECTUELS PRÉCAIRES: L’HISTOIRE SOCIALE NE S’ÉCRIT PAS SUR UNE TABLE RASE

Comment naissent et se structurent les groupes sociaux? La sociologie, depuis ses origines, s’intéresse à la façon dont des identités et des solidarités structurent des groupes ou des « classes sociales ». Dans une lignée marxiste, on s’est en particulier interrogé sur les liens entre les dimensions économiques, les convergences d’intérêts de groupes partageant une même position dans le système productif. Dans un vocabulaire aujourd’hui quelque peu suranné, on parlait de « classe en soi » et on pouvait identifier ces groupes en fonction du type de revenu qu’ils percevaient. Un ouvrier ne vivant que de son travail touchait un salaire, un patron les fruits du capital investi dans la production, un rentier ceux de sa propriété. Les « classes en soi » pouvaient devenir des « classes pour soi » à condition de prendre conscience de ses intérêts propres et de devenir un véritable acteur de l’histoire en les défendant activement contre des intérêts antagonistes.
La sociologie s’est considérablement enrichie de nombreuses approches qui ont profondément amendé le modèle proposé par Marx. Pourtant, pour l’essentiel, une question demeure et permet de comprendre la difficulté (voire peut-être l’impossibilité) de l’émergence d’une identité et de solidarités des travailleurs intellectuels précaires.
De fait, les différentes tentatives de promotion d’un nouveau groupe social et, au premier chef, celle d’une identité « d’intello précaire », relèvent de la volonté politique de cristalliser une « conscience de classe », de faire advenir comme acteur de l’histoire des « intellos précaires » qui défendraient leur intérêt propre, pourraient mettre en avant des revendications communes contre un ou des adversaires- interlocuteurs communs. Autrement dit, il s’agit avant tout de créer, dans le vieux vocabulaire marxiste, une « classe pour soi », c’est-à-dire une représentation au double sens du terme. Représentation sociale d’abord: le groupe doit se représenter lui-même comme partageant un sort historique commun, une condition sociale commune et des intérêts communs. Il doit en outre faire en sorte d’être reconnu dans cette identité par le reste du corps social. Représentation politique ensuite: il convient de cristalliser des revendications communes en se posant en acteur politique de l’histoire (par la mise en place d’organisations syndicales, politiques ou d’autres formes plus contemporaines de représentation). Or, pour faire la promotion d’une « classe en soi », de ces représentations sociales et politiques du groupe, il convient de faire la démonstration qu’il existe effectivement des intérêts objectivement partagés entre les individus de la catégorie qui entend cristalliser le groupe. Les ouvrages de prophéties qu’on a analysés cherchent tous, d’une manière ou d’une autre, à trouver la justification d’un « commun » et à faire la preuve qu’il existe, entre les travailleurs intellectuels précaires, des intérêts communs dans le système productif. De ce point de vue, le courant le plus abouti est celui dit du « capitalisme cognitif » (Moulier-Boutang, 2007) qui prétend fonder le substrat des identités et des solidarités nouvelles sur une condition économique commune de ces travailleurs : celle d’être des travailleurs de l’immatériel. Au fond, l’idée de ces analyses néomarxistes est de considérer que le système productif industriel est dépassé et que le post-fordisme se caractérise par une production de biens immatériels et s’accompagne d’une profonde transformation des rapports sociaux. Le déclin du salariat industriel correspondrait à l’émergence d’une classe de travailleur de l’immatériel. Dans ce schéma, il « suffirait » que ces travailleurs prennent conscience d’eux-mêmes et de leur intérêt commun pour qu’advienne un nouveau groupe. Dans une variante moins savante, c’est la même dynamique qui est sous-jacente dans les ouvrages des Rambach.
C’est aussi sur ce dernier point que les évolutions de la sociologie – et des sociétés – depuis Marx incitent à être sceptique sur la possibilité d’émergence d’une identité et de solidarités des travailleurs intellectuels précaires. En effet, si, au temps de Marx, analyser le système productif d’un point de vue technologique et du point de vue des statuts et des revenus revenait sans doute à peu près à la même chose, il n’en est certainement plus de même cent cinquante ans plus tard. Le prolétaire du XIXe siècle est celui qui ne possède que sa force de travail. Le salarié du début du XXIe siècle ne se réduit pas à cela. Il porte, avec lui, une histoire longue qui a modelé son statut social, des droits sociaux étendus, et par conséquent ses intérêts. De ce point de vue, tenter de fonder une identité et des solidarités des travailleurs intellectuels sur l’immatérialité du travail semble un peu court. Cela semble, précisément, faire peu de cas d’une histoire sociale longue qui a modelé, aux marges du salariat, des statuts professionnels extrêmement divers… Historiquement, les professions intellectuelles ont emprunté des parcours d’institutionnalisation et ont conçu des horizons d’émancipation qui les ont éloignées les unes des autres. Certaines ont privilégié la constitution de professions fermées à l’extérieur du salariat (comme c’est le cas des architectes) ; d’autres ont tenté de s’intégrer au salariat tout en tenant l’emploi stable plus ou moins à distance (comme les intermittents du spectacle ou les pigistes) ; d’autres encore ont défendu leur intégration à la Fonction publique (comme les travailleurs scientifiques) ; d’autres enfin ont privilégié des horizons spécifiquement intellectuels (comme les gens de lettres, les plasticiens et autres artistes-auteurs). Il en résulte aujourd’hui des intérêts profondément divergents entre ces groupes. À la limite, l’histoire d’un groupe social des travailleurs intellectuels aurait pu s’écrire dans le contexte beaucoup plus ouvert de l’entre-deuxguerres (les statuts de « salarié », de « cadre », etc. demeuraient alors largement indéterminés et susceptibles de nombreuses trajectoires historiques…). L’expérience de la Confédération des travailleurs intellectuels (la CTI) pendant l’entre-deux-guerres en constitue l’exemple le plus significatif: l’ambition de la CTI n’était rien moins que d’être aux travailleurs intellectuels ce que la CGT était au salariat, d’être le ferment de la constitution d’une nouvelle classe sociale, de promouvoir l’émergence de droits spécifiques.
De ce point de vue, les tentatives de fédération des intérêts des « intellos précaires », les mouvements embryonnaires de « travailleurs du cognitariat » font face à l’inertie historique d’intérêts puissamment structurés qui n’ont rien avoir avec la relative « table rase » sociale de l’entre-deuxguerres. Le champ des possibles sociaux s’est considérablement réduit avec l’institutionnalisation de ces intérêts divergents. La difficulté à cristalliser un intérêt commun apparaît ainsi dans toute son ampleur lorsqu’on fait la liste des sources de revenus possibles des travailleurs intellectuels précaires. Si l’on s’en tient à ce que nous avons pu observer dans le volet qualitatif de l’étude, on peut identifier les sources suivantes : un salaire issu d’un CDI dans un métier alimentaire, un salaire issu d’un CDD ou autre contrat « atypique » dans un métier alimentaire, un salaire issu d’un CDD ou autre contrat « atypique » dans l’activité vocationnelle, les ressources issues de l’économie informelle et du travail au noir, les revenus issus de la socialisation du salaire (indemnités-chômage, RMI/RSA), les ressources provenant de l’assistance, la rente et l’héritage, les revenus du capital ou des honoraires pour les indépendants, les droits de propriété intellectuels, les ressources domestiques et la solidarité familiales… Accepter certaines formes de misère et d’ascétisme peut aussi constituer des moyens économiques de maintien sur le marché et d’exercice autonome d’une activité vocationnelle. Quoi qu’il en soit, la pluralité de ces modes d’accès à la ressource, et parfois leur caractère contradictoire (entre par exemple celui qui se maintient sur le marché grâce à une rente et celui qui s’en trouve évincé par le poids économique que représente un loyer parisien dans un budget étroit), explique qu’il soit difficile de lier ces sous-groupes dans des perspectives revendicatrices communes. La pluralité des horizons d’émancipation possibles (revendiquer des droits de propriétés intellectuelles, s’orienter vers des revendications salariales classiques, promouvoir une socialisation du salaire à l’instar des intermittents du spectacle, etc.) constitue un frein à la constitution d’un « commun ». De fait, pour beaucoup, les horizons collectifs sont éclipsés par l'urgence de mener sa propre entreprise personnelle (au sens littéral ou métaphorique), porteuse de ressources, de possibilités et de contraintes incommensurables. Qui plus est, cette diversité des sources de revenus, instituée dans des statuts différents, ne fonde pas seulement une opposition entre des groupes différents; elle peut aussi s’incarner dans un seul et même individu partagé entre plusieurs intérêts différents. Il en résulte une grande confusion identitaire et une difficulté accrue à identifier une direction à emprunter. Si une chose est souvent commune entre ces travailleurs intellectuels précaires c’est la confusion identitaire et la difficulté à penser un horizon d’émancipation commun. Sur cette confusion des intérêts individuels et cette balkanisation des intérêts collectifs, ne peuvent se développer pour l’essentiel que des stratégies individuelles et une concurrence dure, éventuellement tempérée par des réseaux de solidarité. Dans ce contexte, désigner un groupe ne suffit pas à lui donner corps. Quoique non dénuée d’une potentielle efficacité, la parole des prophètes sociaux promouvant l’émergence d’un groupe social des travailleurs intellectuels précaires ne suffit pas à réaliser performativement ce qu'elle désigne. Bruno Latour affirme: « Il n'y a pas de monde commun; il faut le composer » (Latour, 2011). De même, notre recherche invite d'éventuels entrepreneurs de regroupement social à reprendre le travail de composition, en prenant acte de la diversité empirique que nous avons mise en lumière. Télécharger le rapport de recherche n°82: Libres ou prolétarisés? Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.

De réir Cyprien Tasset, Amossé Thomas, Matthew Gregory. Íoslódáil Tuarascáil Taighde Uimh 82: saor in aisce nó proletarianized? Oibrithe intleachtúil neamhbhuana i Ile-de-France.
An tuarascáil seo, bunaithe ar thaighde a rinneadh i 2011, i gcomhaontú leis an bhFondúireacht, díríonn sé ar na hoibrithe neamhbhuana intleachtúil. A coincheap a dhíríonn ar limistéar spás ina aicmí sóisialta ar bun agus a d'fhéadfadh a athchumrú i bhfoirmeacha nua. Íosluchtaigh oibrithe intleachtúil neamhbhuana Île-de-France. Níos mó...

31 mars 2013

Libres ou prolétarisés? Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France

Par Cyprien Tasset, Thomas Amossé, Mathieu Grégoire. Télécharger le rapport de recherche n°82: Libres ou prolétarisés? Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.
Ce rapport, issu d'une recherche menée en 2011, en convention avec la Fonda, porte sur les travailleurs intellectuels précaires. Une notion qui pointe vers une zone de l'espace social où les catégories instituées jouent et pourraient se reconfigurer en des formes nouvelles.
Comment statuer sur la réalité même de cette population? Renvoie-t-elle à un phénomène statistiquement observable et, si oui, quels sont les résultats de cette observation en termes de composition sociale objective? Comment les expériences sociales correspondantes sont-elles décrites et évaluées par les premiers intéressés?
Pour répondre à ces questions, le texte comporte trois parties qui correspondent aux trois chantiers de recherche mis en œuvre. Premièrement, un bilan de la littérature française et internationale… Deuxièmement, une exploitation inédite d'une source statistique existante, l'enquête sur l’emploi de l'Insee… Celle-ci montre que les frontières de cet objet restent floues et en partie poreuses avec des situations de déclassement social ou scolaire. Cette hétérogénéité est confirmée par l'enquête qualitative qui, à partir de soixante-dix entretiens réalisés en région parisienne, met en lumière la diversité des situations professionnelles parmi les actifs exerçant une (ou plusieurs) activité(s) intellectuelle(s) sans emploi stable. Télécharger Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.
RÉSUMÉ
Ce rapport, issu d'une recherche menée en 2011, en convention avec la Fonda, porte sur les travailleurs intellectuels précaires. Cette notion pointe vers une zone de l'espace social où les catégories instituées jouent et pourraient se reconfigurer en des formes nouvelles. Comment statuer sur la réalité même de cette population? Renvoie-t-elle à un phénomène statistiquement observable et, si oui, quels sont les résultats de cette observation en termes de composition sociale objective? Comment les expériences sociales correspondantes sont-elles décrites et évaluées par les premiers intéressés?
Pour répondre à ces questions, ce rapport comporte trois parties qui correspondent aux trois chantiers de recherche que nous avons mis en oeuvre.
Premièrement, un bilan de la littérature française et internationale montre que plusieurs monographies professionnelles se rapportent à notre objet, mais que celui-ci doit aussi être resitué parmi une série d'hypothèses quant aux groupes sociaux en cours d'émergence. Les travaux les plus stimulants d'un point de vue empirique sont ceux consacrés, dans plusieurs pays européens, au « creative work ».
Deuxièmement, une exploitation inédite d'une source statistique existante, l'enquête sur l’emploi de l'Insee, aboutit à une estimation tout à la fois minoritaire et non marginale des « travailleurs intellectuels précaires ». On repère une population large qui englobe un coeur de professions correspondant aux figures sociales qui leur sont usuellement associées. Néanmoins, les frontières de cet objet restent floues et en partie poreuses avec des situations de déclassement social ou scolaire. L'analyse statistique souligne des traits communs à la population investiguée et en même temps différentes façons d'être un intellectuel précaire.
Cette hétérogénéité est confirmée par l'enquête qualitative qui, à partir de soixante-dix entretiens réalisés en région parisienne, met en lumière la diversité des situations professionnelles parmi les actifs exerçant une (ou plusieurs) activité(s) intellectuelle(s) sans emploi stable. La multiplicité inter- et intra-individuelle des ressources économiques utilisées dans cette population semble un frein à la constitution d'un « commun », même si un tel processus relève sans doute davantage de mobilisations politiques que de conditions objectives et d’expériences personnelles...
1.3. Université, recherche : une précarité issue du management public

Mis à part l'article de Charles Soulié sur les ambiguïtés et les désillusions et la condition précaire des doctorants allocataires et moniteurs en sciences sociales (Soulié, 1996), peu de recherches ont été menées, à notre connaissance, sur la question de la précarité dans l'enseignement supérieur. Or, s'il n'est pas certain que tous les emplois formellement instables du monde de la recherche méritent d'être qualifiés de précaires, les travaux existants justifient de le supposer dans un grand nombre de cas. Il vaut d’autant plus la peine de s'y intéresser que les travailleurs scientifiques sont fortement surreprésentés en Île-de-France.
D'après un rapport de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) sur « La population doctorale en Île-de-France, sous l’angle de l’emploi et de l’insertion professionnelle » (IAU, 2010), on compte 15 235 inscrits en doctorat en-Île-de-France en 2009 (p. 14). Au niveau national, « le taux de chômage global touchant les jeunes docteurs augmente et atteint plus de 10% en 2004. De la même manière, la précarité des emplois estimée en fonction de leur durée est également de plus en plus préoccupante: après avoir chuté en 2001, elle revient presque au niveau de 1999 avec près de 25% de CDD. » (p. 22). Autrement dit, et si la structure de leur population est la même que celle du niveau national, et si ces niveaux sont restés stables, ce serait près d'un tiers des jeunes docteurs franciliens qui connaîtraient, ou bien le chômage, ou bien l'emploi précaire. Sans compter que la précarité des docteurs ne se résorbe pas nécessairement une fois qu'ils ont cessé d'être « jeunes ».
D'où l'intérêt de l'ouvrage récent Recherche précarisée, recherche atomisée (PECRES, 2011). Il repose sur un questionnaire administré par voie informatique en marge du mouvement de protestation contre la loi LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités) en 2009-2010. Il s'adressait aux enseignants-chercheurs (doctorants compris) et au personnel administratif. Pour délimiter la précarité, les auteurs ont choisi de recourir à l'autodéfinition par les répondants, à partir du terme « précarité »:
« Il ne pouvait s'agir d'imposer une définition de la précarité qui nous aurait amené-e-s à ne pas saisir toute la diversité des situations que cette notion recouvre. Nous avons choisi la définition qu'en donnent les individus eux-mêmes. Ont répondu à cette enquête toutes les personnes qui se considèrent comme précaires et non celles qui sont considérées statutairement comme telles ».
Les auteurs invitent par conséquent à la prudence dans l'interprétation de leurs résultats. Leur échantillon n'apportant pas de garantie de représentativité, les résultats doivent être lus comme de simples indications.
« En l'absence de recensement, il est impossible de construire un échantillon représentatif (aléatoire ou stratifié) ». D'où une valeur « d'enquête exploratoire. Ne pouvant prétendre compter, elle vise à décrire »; les chiffres y sont des « indications ». Pour aller plus loin, le collectif préconise la « création d'indicateurs mieux à même de rendre compte de la précarité dans ce secteur ».
Cependant, le recoupement du questionnaire et des données disponibles (rapports officiels...) permet « une estimation réaliste et argumentée du nombre de précaires que doivent compter aujourd'hui l'enseignement supérieur et la recherche (ERS). Elle est comprise dans une fourchette de 45 000 à 50 000 personnes, c'est-à-dire environ un quart du personnel » (24,5), sans compter les doctorants qui sont 67 000, et avec lesquels, par conséquent, on approcherait de la moitié.
1.3.1. Une précarité particulièrement précaire

Quelles sont les spécificités de la précarité dans l'ESR en France au cours des années 2000 ? Sans doute, la présence de hors-statut est un fait ancien dans l'histoire de l'université française. Cependant, alors que les « hors-statut » divers depuis la création du CNRS ont surtout été des variables d'ajustement (fluctuations, etc.), la précarité d'aujourd'hui est une politique délibérée (s'inscrit dans une remise en cause de l'indépendance de la recherche). À l'encontre du lieu commun opposant la sécurité du public à l'arbitraire du secteur privé, les auteurs rappellent que « les contrats précaires y sont plus précaires qu'ailleurs » (p. 37). L'université peut recruter en CDD; les précaires y sont confrontés à des règles officieuses de non-renouvellement de contrat; l'éventail des emplois précaires dans l'ESR comporte des vacations n'offrant aucun droit social, sans compter les formes purement illégales. Or, ces particularités de la gestion universitaire des ressources humaines découlent d'« une politique contre la science » (p. 39), à savoir celle du pilotage de la recherche par projets et objectifs plutôt que par dotations fixes. Ce système est défendu par ses organisateurs comme un idéal d'émulation que la seconde partie du livre veut réfuter.
1.3.2. Politique d'excellence, emplois dégradés

La défonctionnarisation de l'ESR donne lieu à « des emplois discontinus » (p. 52), le travail se poursuivant souvent au chômage. De plus, cette discontinuité prend chez beaucoup une allure durable: la « précarité-transition » est peu à peu remplacée par une « précarité-horizon » chez ceux qui connaissent « des ancrages de longue durée dans la précarité » (p. 57), « véritables carrières » (p. 58). De plus, l'emploi précaire s'accompagne d'un « revenu précaire ». En effet, non seulement la brièveté d'emploi n'est pas compensée par un salaire élevé, mais encore les précaires sont couramment payés avec plusieurs mois de retard.
Dans ce tableau, les auteurs notent le sort particulièrement sévère des « précaires parmi les précaires » (p. 68), les femmes (qui subissent des discriminations salariales), et les disciplines les plus féminisées: les sciences humaines et sociales.
Confirmant sur leur propre terrain les indications des Rambach ou d'Alain Accardo, le collectif PECRES relève la règle de « La 'ligne de CV' pour toute rémunération » (p. 71), à laquelle nombre de précaires se plient. On remarque également la « précarité des protections » contre le chômage (p. 72). En effet, ce sont ici les employeurs – publics – qui versent – ou pas – les indemnités de chômage, et peuvent faire pression sur les précaires pour qu'ils renoncent à leurs droits. Enfin, dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que les cotisations-retraite engrangées par les précaires soient particulièrement basses. Quant au suivi médical, il est réservé aux titulaires.
1.3.3. Conditions de travail

Au-delà de la sphère de l'emploi, quels sont les effets de la précarité sur les conditions de travail ? Tout d'abord, les précaires sont pris dans un « cercle vicieux » d'invisibilité (p. 82), aggravé par la « mutation permanente » des « règles de la précarité » (p. 83). Traités, qu'ils soient de recherche et d'enseignement ou administratifs, comme « du personnel de seconde catégorie » (p. 87), tandis que leurs conditions de vie les handicapent dans la course à la reconnaissance scientifique. Il en résulte « un boulevard pour les abus de pouvoir » (p. 90), entre « pillage intellectuel et harcèlement » (p. 93).
Bien sûr, les titulaires peuvent être bienveillants, mais cela se limite à « la solidarité dans l'impuissance » (p. 96), les initiatives de bonne volonté se heurtant rapidement à la dureté du système. Or, soulignent les membres du collectif PECRES, de telles conditions de travail sont contreproductives sur le plan de la qualité de la recherche et de l'enseignement. En effet, le turn-over empêche le cumul progressif de compétences, aussi bien administratives qu'académiques. De même, la recherche par projets tend à noyer le temps de recherche (à long terme) sous celui de l'élaboration de projets en vue de financements. Les auteurs relèvent encore que les conditions de travail et d'emploi dans l'enseignement supérieur tendent à favoriser les candidats bénéficiant d'assurances économiques par leur famille, aux dépends de l'objectif de démocratisation des derniers échelons de l'enseignement supérieur.
Les répondants au questionnaire ont témoigné aussi bien de leur « passion » que de leur « désespoir » (p. 135), et hésitent à renoncer à ce où ils ont tant investi. Leurs demandes, telles que les auteurs les traduisent, portent, indissociablement, sur un droit du travail au moins aussi protecteur que dans le privé, et sur la création de postes de titulaires. Les résultats du groupe PECRES renforcent les témoignages (Pourmir, 1998; Verdrager, 2002; Beau, 2004; Rambach, 2001 et 2009) ou les statistiques (OVE, juin 2010, sur les doctorants) qui font état de situations nombreuses et durables de précarité dans la recherche et l’enseignement supérieur. Télécharger Les travailleurs intellectuels précaires en Île-de-France.

By Cyprien Tasset, Amossé Thomas, Matthew Gregory.
Download Research Report No. 82: Free or proletarianized?
Precarious intellectual workers in Ile-de-France.
This report, based on research conducted in 2011, in agreement with the Foundation, focuses on the precarious intellectual workers.
A concept that points to an area of space where social classes are established and may be reconfigured into new forms
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31 mars 2013

Les sourds et l'emploi

Réunion publique de restitution de recherche et de débat sur le thème Les sourds et l'emploi.
Repenser la communication et négocier les conditions d'emploi, le 19 mars 2013 à partir de 18h00, Auditorium Étienne Pernet, 17-21 place Étienne Pernet, 75015 Paris.
La recherche sur « L’Emploi et l’expérience professionnelle de sourds en milieu ordinaire » (Eepso) est terminée. Soutenus par la Drees/MiRe-Cnsa, le Centre d'études de l'emploi (CEE) et Websourd-R&D ont collaboré sur ce sujet durant deux ans. Le sujet est important. Il est essentiel de partager et de discuter avec vous les principaux résultats et réflexions sur l'emploi et le travail des sourds.
Pour une bonne organisation, merci de confirmer votre participation à emploisourdseepso@yahoo.fr.
Le service de documentation du Centre d'études de l'emploi propose deux produits documentaires. Le premier, Rétrospective « Travail, Emploi et Sciences sociales », est une veille thématique sur l'actualité des périodiques reçus. Il est publié tous les quinze jours. Le second, Synopsis, est un bulletin bibliographique mensuel. Classé par thèmes, il permet de balayer l'ensemble des articles, ouvrages et documents de travail indexés dans la base de données.
Taighde aiseag Poiblí Cruinniú agus díospóireacht ar na mBodhar agus fostaíochta. Athmhachnamh cumarsáide agus idirbheartaíochta téarmaí fostaíochta, Márta 19, 2013 ó 18:00 Halla Étienne Pernet Étienne Pernet suas 17-21, 75,015 bPáras. Níos mó...
31 mars 2013

COE - Les emplois vacants

logoLes emplois vacants : réunion de travail du mardi 26 mars
Au cours de cette réunion consacrée à trois auditions de représentants des Comités stratégiques de filières » sur le thème des « emplois vacants », le Conseil a entendu pour la filière « Agroalimentaire et agro-industrie »: M. Morgan OYAUX, directeur des affaires sociales de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA), pour la filière « Construction et réparation navales »: M. Pierre MONFORT, directeur de la formation du groupe DCNS et pour la filière « Eco-industries »: M. Pierre GREFFET, chef du bureau de l’économie, des risques et des perceptions de l’environnement au Service de l’observation et des études statistiques du (SOES) au Commissariat général au développement durable. Présentation M. Oyaux, ANIA.
Les emplois vacants : réunion de travail du mardi 26 février
Au cours de cette première réunion de travail consacrée au thème "des emplois vacants", le Conseil a entendu Bertrand SABLIER, Délégué général, et François FALISE, Directeur de la formation, de la Fédération française du bâtiment (FFB), et Dominique PERROT, Secrétaire général, et Isabelle BRICARD, Secrétaire générale adjointe, de la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD). Présentation CGAD. Présentation FFB.
logo Vacancies: working meeting of Tuesday, March 26
During this meeting to three hearings of representatives of Committees strategic sectors "on the theme of" vacancies ", the Council heard for the industry" Food and Agribusiness "OYAUX Morgan, Director of Social Affairs National Association of Food Industries (ANIA), for the industry "Shipbuilding and repair" Pierre Monfort, Director of DCNS and training for the sector "Eco-industries" Pierre GREFFET Chief Office of the economy, and risk perceptions of the environment in the Department of observation and statistical studies (SOES) the Commissioner-General for Sustainable Development. More...
31 mars 2013

Safire: Système d’information pour l’animation de la formation interministérielle régionale

http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/img/pfrh/common/bg_EnTete.jpgSafire: Système d’information pour l’animation de la formation interministérielle régionale
Ce nouvel outil permet de favoriser l’accès à l’offre interministérielle et la diffusion de ses actualités pour les agents et les administrations de l’Etat.
Téléchargez la plaquette. Pour consulter les formations disponibles sélectionnez votre région. http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/.
Safire est le nouvel outil d’information et de gestion de l’offre de formation interministérielle mis en place par la DGAFP, en lien avec les plateformes régionales d’appui interministériel à la gestion des ressources humaines (PFRH) et les ministères. Cet outil vise à faciliter la communication, la gestion et le suivi de l’offre de formation interministérielle et transverse en région.
Safire est mis en place directement auprès des PFRH dans le cadre de leur mission de pilotage des démarches de mutualisation de la formation interministérielle. Il sera opérationnel au début du mois de janvier 2013.
Par cet outil, tous les agents de l’Etat peuvent accéder et s’inscrire aux formations transverses interministérielles. Safire est également le point d’entrée des services publics de formation pour mettre ces dernières en ligne selon les démarches de mutualisation de la formation continue en région.
Un outil pour les services publics

Au sein de chaque région, l’outil permet de:
• favoriser l’accès à l’offre interministérielle et la diffusion de ses actualités pour tous, agents et administrations de l’Etat;
• dématérialiser et partager la gestion administrative de l’offre et de la demande de formation;
• faciliter la lisibilité et la valorisation des données de la formation interministérielle.
Les plateformes assureront l’appropriation de Safire en lien avec les services publics de formation de leur ressort territorial afin de déterminer les modalités d’utilisation de cet outil afin que celui-ci s’intègre aux fonctionnements et au travail collectif pré-existants. Safire est accessible depuis la page d’accueil du site Fonction publique à partir de l’onglet horizontal PFRH en haut de la page. Une carte de France permet à l’ensemble des opérateurs publics de formation et des agents d’une même région d’accéder à Safire: http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/.
Un outil pour les agents de la fonction publique
Safire donne accès à la consultation des offres de formation interministérielle proposées par la PFRH et les services publics de formation d’une même région sur les domaines transverses:
• Management
• Ressources humaines
• Sensibilisation à l’environnement professionnel
• Achats publics
• Gestion et suivi des politiques publiques
• Techniques juridiques
• Accueil et techniques administratives
• Bureautique et informatique
• Formations linguistiques
• Europe
• Développement durable
• Communication/Service aux usagers
• Préparation aux épreuves de concours
• Formations techniques spécifiques aux missions de chaque ministère (dont santé et sécurité au travail).
Safire permet de déposer directement les demandes de formation en ligne en se connectant au site de la Fonction publique puis en cliquant sur la région choisie à partir de la carte de France sur la page d’accueil du site: http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/.
SAFIRE
Faciliter la communication, la gestion et le suivi de l’offre de formation interministérielle et transverse en région, tels sont les objectifs de l’application Safire mise en place par la DGAFP, en lien avec les plateformes régionales d’appui interministériel à la gestion des ressources humaines (PFRH) et les ministères, sur le portail http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/.
Ce nouvel outil permet de favoriser l’accès à l’offre interministérielle et la diffusion de ses actualités pour les agents et les administrations de l’Etat; de dématérialiser et partager la gestion administrative de l’offre et de la demande de formation; mais aussi de faciliter en aval le reporting des données de la formation interministérielle.

http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/img/pfrh/common/bg_EnTete.jpg Safire: córas Faisnéis don beochan idir-réigiúnach oiliúna. An uirlis nua chun rochtain ar an soláthar agus imdháil nuacht aireachta dá ghníomhairí agus do na riaracháin stáit. Íoslódáil an bróisiúr. Chun breathnú ar chúrsaí atá ar fáil a roghnú do réigiún. http://www.safire.fonction-publique.gouv.fr/. Níos mó...

31 mars 2013

Salon de l’emploi public les 4 et 5 avril à la porte de Versailles

A cette occasion, les Ministères chargés de la santé, du travail, de l’emploi, de la jeunesse et des sports traitent de thèmes variés et touchant l’ensemble de la population française.
Le salon de l’emploi public se déroulera les 4 et 5 avril à la porte de Versailles. A cette occasion, les Ministères chargés de la santé, du travail, de l’emploi, de la jeunesse et des sports traitent de thèmes variés et touchant l’ensemble de la population française. Ils préparent et mettent en œuvre la politique du Gouvernement dans les domaines:
    du travail,
    des relations sociales,
    de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles,
    de l’emploi,
    de la formation professionnelle,
    de la santé publique,
    de l’organisation du système de soins,
    des solidarités,
    de la cohésion sociale,
    de la jeunesse, des sports et de la vie associative.
Rendez-vous au Village interministériel, stand D 22 et devenez les acteurs de demain

Formation, concours, bien se préparer pour mettre toutes les chances de son côté, Emploi, recrutement, toutes les informations sur les postes, dont ceux accessibles aux personnes en situation de handicap, les métiers et les contrats, Reconversion, mobilité, faire évoluer sa carrière autrement, tels seront les thématiques abordées
Le salon en pratique

    emplacement: pavillon 3.1 - stand D 22,
    programme des conférences,
    informations relatives au salon,
    horaires: 9h - 19h.
On this occasion, the Ministries of Health, Labour, Employment, Youth and Sports and deal with various topics affecting the entire French population. The job fair will take place on public April 4 and 5 at the Porte de Versailles. On this occasion, the Ministries of Health, Labour, Employment, Youth and Sports and deal with various topics affecting the entire French population. More...
31 mars 2013

Science insert - Favoriser l'insertion professionnelle des étudiants scientifiques

Science insert - Favoriser l'insertion professionnelle des étudiants scientifiquesPar M. Baslé, J.-M. Dubois (collab.). Science insert - Favoriser l'insertion professionnelle des étudiants scientifiques. Net.Doc, n°110, 2013, 100 p.
Le dispositif Science insert, financé par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse et initié par l’université de Rennes 1, s’adresse aux étudiants des masters de sciences technologie et santé.L’objectif était de créer les conditions d’une plus grande proximité des étudiants scientifiques avec de potentiels employeurs et des interlocuteurs privilégiés du marché du travail, pour favoriser leur insertion professionnelle.
Les méthodes utilisées pour l'évaluation sont variées: arbre des objectifs, sociogramme des acteurs, diagramme logique d'impact, ou encore méthode des doubles différences pour tester les effets de l'expérimentation sur l'acculturation des étudiants scientifiques à l'insertion professionnelle. Il apparaît notamment que, pour les porteurs et les enseignants rencontrés, les outils mobilisés dans ce cadre ont offert la possibilité à l’Université de « rattraper son retard » sur les formations concurrentes dont les écoles d’ingénieurs.
A lire également: Sensibiliser les étudiants scientifiques universitaires aux questions d'insertion,M. Baslé, J.-M. Dubois, Bref n°296-2, février 2012.

Science insert - Favoriser l'insertion professionnelle des étudiants scientifiques An tUasal Baslé, J.-M. Dubois (collab.). Eolaíocht isteach - infhostaitheacht a chothú d'eolaithe mac léinn. Net.Doc, Uimh 110, 2013, 100 lch.
Cuir an Eolaíocht gléas, arna maoiniú ag an gCiste don Óige agus turgnamh arna dtionscnamh ag an Ollscoil Rennes 1, i gceist do mhic léinn máistir na heolaíochta agus na teicneolaíochta health.The aidhm a bhí leis na coinníollacha a chruthú le haghaidh níos mó cóngaracht na mac léinn san eolaíocht le fostóirí ionchasacha agus idirghabhálaithe an mhargaidh saothair, a chur chun cinn a n-infhostaitheacht. Níos mó...
31 mars 2013

Formation et orientation: qui finance quoi au niveau régional

Une étude inédite sur les politiques de formation et d’orientation: qui finance quoi au niveau régional ?
L’effort de la nation pour l’éducation et la formation est reconnu. Mais lʼinformation fait défaut sur ses déclinaisons régionales. C’est pour combler ce manque, et permettre aux acteurs régionaux de disposer d’une vision sur l’ensemble des financements allant à la formation, que le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) a entrepris il y a quelques années le projet de recenser sur une base comparable les dépenses de formation réalisées à ce niveau.
Premier à couvrir les 22 régions métropolitaines et l’ensemble de la formation à partir du lycée pour tout ce qui relève de l’action publique au sens large, le rapport du CNFPTLV étudie la provenance et l’affectation d’une dépense qui s’élève à 41,5 milliards d’euros, dont 27,6 pour la formation professionnelle initiale et continue, et pour l’orientation. Le rapport livre en annexe une étude de la Dares sur la régionalisation des dépenses des entreprises au titre plan de formation.
Le financement de la formation professionnelle initiale et continue est assuré à 52% par l’État, 26% par les régions et 19% par les partenaires sociaux (gestion paritaire), auquel s’ajoute depuis 2009 un quatrième acteur Pôle Emploi (3%). En effet, Pôle Emploi achète de la formation et son mode de financement est assuré par l’État et par le régime d’assurance-chômage. Le rapport distingue les financements selon leurs destinations: formation initiale, formation continue, orientation et certification. Il sépare les dépenses allant à la production (offre de formation et services d’orientation) et aux aides financières (rémunération des stagiaires, primes aux employeurs, exonérations sociales et fiscales).
La grande masse des financements de la formation professionnelle va à l’offre de formation, soit 18 milliards d’euros. Plus de 40% financent les lycées professionnels, près de 30% le supérieur court (BTS et DUT), et 30% sont partagés à parts à peu près égales entre l’apprentissage, la formation des demandeurs d’emploi et les actifs occupés. Moins visibles que les dépenses liées à l’offre, les aides financières sont toutefois importantes (6 milliards d’euros). Dans l’apprentissage, elles dépassent d’ailleurs le montant alloué aux CFA.
Le Conseil établit l’estimation des moyens affectés à l’ensemble de la chaîne accueil-information-orientation à 1,6 milliard dʼeuros pour les 22 régions. Il souligne la complexité du financement de ce champ et recommande l’adoption d’une approche plus cohérente des activités de l’orientation et de leurs modes de financement. La comparaison entre les régions montre qu’au niveau des grands ensembles – totalité du champ de l’étude, formation initiale, formation continue – les différences dans les montants dépensés sont avant tout liées à la taille démographique.
La formation des demandeurs d’emploi fait toutefois figure d’exception. Le rapport relève en effet une forte disparité entre régions dans l’effort de formation pour la formation des demandeurs d’emploi. Tous financeurs confondus et tous types de dépenses prises en compte, la dépense par demandeur d’emploi s’élève à 1 023 euros en Ile-de-France contre 2 233 euros dans le Limousin, soit une variation du simple au double. L’écart se creuse encore davantage lorsqu’on calcule l’indicateur à un niveau plus détaillé. Le rapport invite donc les acteurs à analyser les causes de ces inégalités.
Le CNFPTLV recommande aux acteurs régionaux de s’approprier les résultats de l’étude et d’interpréter les particularités des dépenses au niveau régional, notamment au sein des comités de coordination régionale de l’emploi et de la formation professionnelle. Soulignant que les cadrages financiers, indispensables à une concertation riche et transparente sont peu présents dans l’expression des politiques publiques, il recommande d’amplifier l’utilisation d’éléments financiers lors de la définition des projets et leur réalisation. À cette fin, il met à disposition des acteurs les données collectées sur un site Internet expérimental.
– Rapport: Dépenses de formation professionnelle relevant des politiques publiques au niveau régional: Tableaux financiers des CPRDF données 2010.
– Contact au CNFPTLV: laurence-eliane.merlin@emploi.gouv.fr.

Groundbreaking study on policy orientation and training: who pays for what at the regional level? The effort of the nation for education and training is recognized. But hiding information defaulted on its regional variations. It is to fill this gap and enable regional actors to have a vision of all funding going to education, the National Council for Vocational Training throughout life (CNFPTLV) began it A few years ago the project to identify on a comparable basis training expenses made ​​at that level. More...

31 mars 2013

L’ANFH détermine le montant du forfait DPC médical des hospitaliers publics

AccueilRéunis le mercredi 27 mars les membres du conseil du développement médical hospitalier (CDPCMH) ont validé le montant et les modalités de prise en charge des forfaits DPC pour les professionnels médicaux hospitaliers publics. Cette séance du CDPCMH fut aussi l’occasion pour l’ANFH de formaliser sa collaboration avec l’OGDPC (organisme de gestion du DPC) via la signature d’une convention.
Le DPC pour les médecins des établissements de santé publics est financé par une contribution sur le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique (17,2 millions d’euros pour les EPS) qui vient s’ajouter à la  cotisation DPC médical assumée par les employeurs pour l’ensemble de leurs personnels médicaux, pharmaceutiques et odontologiques. (14 millions d’euros collectés et gérés par l’ANFH pour 2013).
Les membres du CDPCMH ont fixé le montant du forfait issu de la contribution de l’industrie pharmaceutique à 750 euros. Il permet de doubler la part employeur. Sur la base d’une hypothèse de réalisation en 2013 d’un programme par 50% des médecins hospitaliers éligibles, cela permet au total de financer en moyenne le DPC de ces médecins à hauteur de 1 200 à 1 500€ environ.
Ce forfait viendra abonder l’enveloppe de l’établissement chaque fois qu’un programme sera réalisé par un médecin éligible. L’établissement pourra choisir d’utiliser ce forfait pour financer le programme de DPC concerné, ou de le mutualiser en interne pour en faire bénéficier d’autres programmes, en fonction de sa propre politique et des orientations prises en Commission médicale d’établissement (CME). Cela leur permettra notamment de dégager sur leur enveloppe globale des moyens pour le financement des programmes réalisés par les pharmaciens et odontologistes, bien qu’ils ne soient pas éligibles à la contribution de l’industrie pharmaceutique.
Dans le cadre de l’utilisation des fonds mutualisés, le Conseil du DPC médical hospitalier a par ailleurs décidé de consacrer une enveloppe d’aide aux petits établissements, afin de faciliter l’accès au DPC pour leurs praticiens.
En préambule de la séance du CDPCMH du 27 mars Eric Haushalter, président de l’OGDPC et Fernand Brun, président de l’ANFH ont signé, en présence d’Alain Jacob, président du CDPCMH, de Monique Weber, directrice générale de l’OGDPC et d’Emmanuelle Quillet, directrice générale de l’ANFH, la convention de gestion des fonds issus de la contribution de l’industrie pharmaceutique et réservés au DPC médical hospitalier. Cette convention prévoit notamment, et comme l’annonçait une lettre du 20 février dernier de Marisol Touraine, ministre de la santé, de confier à l’ANFH la gestion autonome des 17,2 millions d’euros issus de la contribution sur le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique.
Accueil Bailíodh Dé Céadaoin 27 Márta baill na comhairle ar an leighis ospidéil a fhorbairt (CDPCMH) bhailíochtú an méid agus téarmaí pacáistí tacaíochta CPD do ghairmithe leighis in ospidéil phoiblí. Níos mó...
31 mars 2013

DPC mode d'emploi

http://www.unifaf.fr/attached_file/componentId/kmelia24/attachmentId/33941/lang/fr/name/PICTO_DPC.jpgLe Développement Professionnel Continu (DPC) est un dispositif d'amélioration continu de la qualité et de la sécurité des soins associant la formation continue et l'évaluation des pratiques professionnelles. Il concerne l'ensemble des professionnels de santé qui doivent satisfaire chaque année à une obligation DPC.
Unifaf vous propose à compter de fin avril deux actions prioritaires nationales (APN) de deux journées:
    « Mettre en oeuvre le DPC au sein d'un établissement de la Branche ». Objectif: vous accompagner dans la construction de votre plan de DPC.
    « Devenir O-DPC ». Destiné aux établissements souhaitant s'enregistrer comme organismes de DPC.
> Retrouvez en avant première les fiches formation de ces deux actions en cliquant sur les liens ci-dessous
A télécharger...
APN "Mettre en oeuvre le DPC".
APN "Devenir O-DPC".
Continuous Professional Development (CPD) is a continuous improvement of the quality and safety of care involving training and assessment practices. Concerns all health professionals who must meet each year an obligation DPC. More...
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