A l'occasion de la journée de réflexion et de prospective sur les pôles de compétitivité organisée au C.N.R.S., la ministre a insisté sur la nécessité pour ces derniers de développer des partenariats les plus larges possibles couvrant sur un projet donné l’ensemble des besoins de recherche, qu’ils soient fondamentaux ou appliqués, publics ou industriels.
Je me réjouis tout particulièrement que le CNRS se soit pleinement engagé pour simplifier la gestion administrative et financière de ces UMR: la délégation globale de gestion va concerner 25 de ses unités mixtes réparties sur 4 grandes sites universitaires, dont l’Université Pierre et Marie Curie et l’université d’Aix-Marseille.
Une journée de réflexion et de prospective sur les pôles de compétitivité, organisée dans ce temple de la recherche française qu’est le CNRS: aurait-on pu rêver plus beau symbole des transformations de notre système d’enseignement supérieur et de recherche? Car c’est une première, une première qui vient démontrer que les murs de Berlin qui séparaient recherche publique et recherche privée, recherche fondamentale et recherche appliquée sont bel et bien tombés. Et une première qui témoigne aussi d’une évidence: dans un système de recherche qui s’est transformé pour répondre aux nouveaux défis de notre temps, le CNRS occupe plus que jamais la place qui est la sienne: celle du premier de nos organismes de recherche qui peut et doit jouer le rôle de moteur du progrès scientifique dans notre pays.
Ce progrès, Mesdames et Messieurs, il se mesure bien sûr à la somme des découvertes fondamentales qui, chaque année, sont faites par nos chercheurs, et notamment par les hommes et les femmes qui font la fierté du CNRS. Il suffit, pour s’en convaincre, d’évoquer la mémoire de Georges Charpak et de Maurice Allais, tous deux Prix Nobel et tous deux anciens chercheurs du CNRS. Mais ce progrès, il se mesure aussi à la somme des avancées technologiques et des applications techniques dont bénéficieront demain nos compatriotes: les emplois et les entreprises de demain, ce sont des innovations scientifiques d’aujourd’hui qu’ils naîtront. Et à mes yeux, le rayonnement du CNRS se mesure aussi à cette capacité à irriguer l’ensemble de la société et de l’économie française.
Pour répondre aux priorités qui avaient été définies par la stratégie nationale de recherche et d’innovation, nous avions besoin d’un système de recherche mieux organisé et plus cohérent, capable de rassembler et mobiliser ses forces rapidement et de les orienter vers la réalisation des défis majeurs qui attendent notre pays. Ce rôle de stratège, le CNRS l’a parfaitement rempli, en simplifiant sa gouvernance et en redessinant son organisation interne par la création de dix instituts, qui jouent désormais un rôle de tout premier plan dans la structuration de notre paysage scientifique. Dans certains cas, ils jouent un rôle national, comme le prouve l’Institut des mathématiques, le premier acteur véritablement national dans ce domaine. Sa création est un signe non seulement du dynamisme du CNRS, mais encore de la confiance que lui porte l’ensemble des communautés scientifiques de notre pays.
Cet effort de réorganisation interne a été d’autant plus utile qu’il s’est accompagné d’un investissement sans failles dans les alliances thématiques de recherche que nous avons lancées au niveau national. J’en veux pour preuve l’organisation de concours communs de recrutement CNRS-INSERM au sein de l’alliance pour les sciences de la vie et de la santé, ou encore la gestion commune de la flotte océanographique au sein l’alliance pour l’environnement. Quant à l’alliance Athena, l’alliance pour les sciences humaines et sociales, l’implication du CNRS est totale puisque son président, Alain Fuchs, en assure la direction pour les deux prochaines années.
Mais à mes yeux, il y a plus important encore : je veux parler du rôle décisif du CNRS dans l’accompagnement de nos universités vers l’autonomie. Je dis bien « décisif », car si la réforme de l’autonomie a remis nos universités au cœur de notre dispositif de recherche, les unités mixtes de recherche en constituent, plus que jamais, les briques essentielles.Par ailleurs je tenais à saluer le soutien qu’apporte le CNRS à nos universités et à nos PRES dans leur politique de valorisation de leurs découvertes scientifiques, grâce au mandat unique de gestion de la propriété intellectuelle pour les brevets détenus en copropriété.
Ces brevets, nous en avons besoin pour renforcer notre potentiel d’innovation, et de ce côté, l’engagement de l’Etat est total: avec la montée en puissance des pôles de compétitivité, avec le renforcement des Instituts Carnot, avec la pérennité du crédit impôt recherche dans le projet de loi de finances. Tous ces dispositifs n’ont qu’un seul but : encourager la recherche partenariale et favoriser la mobilité des chercheurs publics vers le secteur privé et le monde industriel.
Je sais que le CNRS s’est fortement engagé dans certains de ces dispositifs, comme le prouve notamment l’implication de près de 300 unités du CNRS dans la quasi-totalité des 71 pôles de compétitivité que compte notre pays. Et je tenais à saluer la création au sein de l’organisme d’une direction dédiée entièrement à l’innovation et aux relations avec les entreprises, dont le directeur sera nommé dans les jours à venir. Par ailleurs, je souhaite que le CNRS s’engage pleinement dans la création des sociétés d’accélération du transfert de technologie, et encourage la mobilité de ses chercheurs. Plus largement, je souhaite que le CNRS s’engage dans une politique de partenariats plus ambitieuse et plus réactive avec les grands groupes comme les PME ou les start-up.
Je le disais à l’instant, les équipes du CNRS sont présentes dans la quasi-totalité des pôles de compétitivité. Or ces pôles sont, vous le savez, le lieu privilégié où convergent nos forces de recherche, avec chaque année pas moins de 20000 chercheurs, issus de tous horizons, qui répondent ensemble aux appels à projets financés par le Fonds Unique Interministériel et l’Agence Nationale de la Recherche. C’est pourquoi je compte sur les équipes du CNRS pour jouer pleinement leur rôle au sein de ces pôles et donner à travers eux un élan décisif à cette recherche ouverte et collaborative que nous souhaitons pour notre pays. Et cet effort me parait d’autant plus nécessaire qu’avec les investissements d’avenir, nous avons une occasion unique de renforcer encore plus la place de ces pôles de compétitivité dans notre système d’innovation. Grâce aux 35 milliards d’euros du plan d’investissements d’avenir, nous ferons émerger partout en France des projets d’excellence et, avec eux, de véritables écosystèmes de l’innovation qui associent largement le secteur privé.
Ce message, j’ai eu l’occasion de le porter devant les dirigeants des pôles de compétitivité lors d’une journée d’information organisée à Bercy, au début de l’été, car je suis convaincue que la participation des pôles et avec eux des entrepreneurs contribuera fortement à la réussite de ce plan d’investissement. Et la bonne nouvelle, c’est que ce message a été entendu : à en juger par mes déplacements récents en région, à Bordeaux ou à Strasbourg, tout porte à croire que les pôles de compétitivité se sont fortement mobilisés. Au-delà des programmes les concernant très directement comme les Instituts de recherche technologique ou les plateformes d’innovation, je me réjouis de constater qu’ils ont en outre répondu à l’appel des acteurs de la recherche publique qui souhaitaient les associer à l’élaboration de leurs projets d’équipements d’excellence ou de laboratoires d’excellence.
Ma conviction c’est que les pôles de compétitivité qui auront joué le jeu sortiront renforcés de ces candidatures aux investissements d’avenir : non seulement parce qu’elles auront su faire naitre en leur sein des partenariats nouveaux construits sur un continuum de recherche allant des aspects les plus fondamentaux aux applications technologiques et industrielles, mais aussi parce que ces candidatures pourront alimenter une dynamique pour l’ensemble des projets qui seront désormais labellisés dans ces pôles.
Car c’est là un enjeu clé de la phase 2 des pôles de compétitivité : développer des partenariats les plus larges possibles couvrant sur un projet donné l’ensemble des besoins de recherche, qu’ils soient fondamentaux ou appliqués, publics ou industriels. Un enjeu qui est du reste au cœur-même de deux actions du plan d’investissement d’avenir. L’action « projets de R&D structurants » d’abord, qui est dotée de 300 millions d’euros pour financer des projets plus importants que ceux habituellement financés et qui nécessitent des partenariats élargis entre recherche fondamentale, appliquée et industrielle. L’action « plateformes d’innovation » ensuite, dont les 200 millions d’euros permettront d’offrir des ressources mutualisées en accès ouvert afin d’accélérer le transfert des innovations de rupture vers les PME.
Le plan d’investissements d’avenir, c’est aussi l’émergence de cinq Instituts de recherche technologique ainsi que d’une dizaine d’instituts dédiés aux énergies décarbonées pour rassembler sur un même site des établissements et des centres de formation, des laboratoires de recherche appliquée publics et privés et des acteurs industriels. Ces nouvelles initiatives, vous le savez, posent clairement la question de la gouvernance. En particulier, je pense que nos établissements et nos organismes doivent pouvoir s’impliquer davantage en désignant des responsables de premier plan, capables d’engager véritablement la stratégie de recherche des établissements qu’ils représentent.
De la même manière, je souhaite que les représentants des entreprises engagées dans les pôles de compétitivité soient associés à la gouvernance des universités et des PRES quand ils existent. Il faut également élargir le champ de ces partenariats à des sujets qui sont insuffisamment traités. Je pense notamment à la professionnalisation des cursus de formation, à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, et à la valorisation du doctorat. Enfin, ces pôles doivent être le creuset de la recherche partenariale en favorisant la mobilité des chercheurs, la mise en place de laboratoires communs, et le financement de l’amorçage des jeunes entreprises innovantes.
Per celebrare la giornata di riflessione e di previsione sul cluster organizzata a CNRS, il Ministro ha sottolineato la necessità per loro di sviluppare partnership con la più ampia possibile su un determinato progetto che copre tutte le esigenze di ricerca, sia fondamentale o applicata, pubbliche o industriali. Sono particolarmente lieto che il CNRS è pienamente impegnata a semplificare la gestione amministrativa e finanziaria della UMR: delegazione comporterà la gestione complessiva delle sue 25 unità si sviluppa su 4 misto siti universitari generale, inclusa l'Università Pierre e Marie Curie e l'Università di Aix-Marsiglia. Maggiori informazioni...