Politiques d’emploi et de formation professionnelle : quelle juste dose de flexibilité territoriale ?
Auteur(s) Sandrine Aboubadra-Pauly, Camille Guézennec, Quentin Delpech, Lucie D'Artois. Alors que la question de la gouvernance des politiques d’emploi et de formation est au cœur des débats entamés au Parlement autour du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, France Stratégie a invité le 29 janvier dernier les parties prenantes à discuter ces enjeux à l’aune des expériences internationales, sur la base du récent rapport de l’OCDE "Création d’emplois et développement économique local"...
Trois leviers pour favoriser une meilleure coordination au niveau local
Lors de ce séminaire, les échanges ont permis d’identifier trois leviers pour favoriser une meilleure coordination et ainsi accroître l’efficacité des politiques d’emploi et de formation professionnelle :
- Les approches dites « bottom-up », avec la mobilisation des acteurs autour de projets communs dans les territoires. L’expérience en France suggère que les projets à la plus grande valeur ajoutée s’appuient souvent sur les besoins exprimés par les entreprises, notamment par les TPE/PME en matière de recrutement, de formation et de développement de l’activité. Mais il s’agit dès lors de savoir comment les pouvoirs publics peuvent appuyer les bonnes pratiques existantes, voire en faire le socle de nouvelles politiques publiques.
- La flexibilité dans la mise en œuvre des dispositifs doit être assurée au « bon niveau d’intervention », dont le périmètre ne saurait être figé en amont et doit pouvoir varier selon les circonstances locales. La coordination entre l’échelon régional et les échelons infra-régionaux est un facteur de succès essentiel de ce point de vue. Concrètement, il s’agit de s’accorder sur une stratégie partagée, tout en maintenant des marges de manœuvre pour les acteurs locaux (dans la détermination des publics, des secteurs, ou encore des zones ou des modalités d’intervention).
- Les territoires d’intervention doivent avoir les moyens et les capacités nécessaires pour assurer le déploiement efficace des dispositifs. Les démarches progressives, où les responsabilités s’exercent de façon graduelle, peuvent offrir une réponse pertinente et ont fait leur preuve. Aux États-Unis par exemple les Workforce investment boards, qui regroupent les acteurs parties prenantes des politiques d’emploi, de formation professionnelle et de développement économique autour d’une stratégie locale conjointe, se voient octroyer plus ou moins de marges de manœuvre en fonction des résultats obtenus par les programmes dont ils sont responsables. Voir l'article...