Sur le blog de Michel Abhervé pour Alternatives économiques. Dans les programmes des Universités d’été des partis politiques de 2015, nous avons tenté de repérer la place de l’ESS, et notre bilan est pour le moins maigre. Voir l'article...
Université et ESS - Un secteur attractif pour les diplômés du supérieur
Ce guide a été réalisé sous la direction de Jean-François Balaudé et Gilles Baillat. Télécharger le guide.
Un secteur attractif pour les diplômés du supérieur
L’ESS emploie 13 % des cadres de l’ensemble du secteur privé. Plus du tiers (37 %) se trouvent dans le secteur de l’enseignement (principalement dans des établissements d’enseignement privé sous statut associatif où ils sont rémunérés par l’Etat). Hors enseignement, 16 % des salariés de l’ESS sont cadres, ce qui représente un taux d’encadrement proche du privé hors ESS. 60 % de ces cadres sont salariés dans des associations (qui regroupent 80 % environ de l’emploi total en ESS), le taux d’encadrement y est donc plus faible. En revanche, le taux d’encadrement est plus élevé dans les mutuelles (avec 11 % des cadres de l’ESS) dans les fondations (4 %) et surtout dans les coopératives (25 %).
Cette spécificité des associations résulte à la fois des domaines d’activité où elles sont présentes mais également de la faible taille des associations employeurs : plus de la moitié d’entre elles ont moins de cinq salariés (voir bibliographie V. Tchernonog, 2013). La part des cadres est particulièrement réduite dans le domaine des loisirs, de la vie sociale et du sport.
L’ESS est caractérisée par une très forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur : 43 % des cadres de l’ESS sont titulaires d’un diplôme universitaire contre 37 % pour l’ensemble des cadres du privé. A contrario, la proportion de diplômés d’écoles d’ingénieur est deux fois moins élevée (14 %) que dans l’ensemble du secteur privé (28 %).
L’emploi des cadres dans l’économie sociale et solidaire en 2010
On devient plus souvent cadre dans l’ESS à l’issue d’une mobilité (interne ou externe) et moins souvent dès le début de la carrière (35 % des cadres contre 48 % pour l’ensemble des cadres). Dans les associations en particulier, on devient cadre en changeant d’entreprise (c’est le cas de 40 % des cadres associatifs).
Plus des trois-quarts des cadres de l’ESS travaillent dans une entreprise de services contre seulement un cadre du privé sur deux. En moyenne, les cadres de l’ESS travaillent dans des entreprises de taille plus petite que l’ensemble des cadres du privé. En conséquence, 60 % des cadres de l’ESS ont une responsabilité hiérarchique (encadrement d’une équipe) contre 40 % des cadres du privé.
Malgré une moyenne d’âge plus élevée, les salaires des cadres de l’ESS sont en moyenne légèrement inférieurs à ceux des cadres du privé (46 000 euros contre 48 000 euros). Ces salaires sont aussi plus concentrés (l’échelle est plus resserrée entre les plus bas et les plus hauts salaires de cadres). Pour une part, cette différence est due à une plus grande importance de temps partiels. Mais dans les coopératives et les mutuelles, les salaires des cadres sont au-dessus de la moyenne des cadres du privé. L’écart de salaire Hommes/Femmes est identique dans l’ESS à ce qu’il est dans le privé.
Le besoin de remplacement des départs à la retraite est significativement plus important que dans le reste du secteur privé. En 2012, 38 % des cadres de l’ESS avaient plus 50 ans (24 % dans l’ensemble de l’économie privée). En 2013, l’APEC a publié sur son site plus de 12 600 offres d’emploi cadre émanant d’organisations de l’économie sociale et solidaire ; elles ont reçu en moyenne deux fois plus de candidatures que les autres, ce qui témoigne de l’attractivité de l’ESS.
Des formations qualifiantes adaptées sont donc nécessaires pour pourvoir ces emplois. Les universités peuvent développer une offre susceptible d’intéresser leurs étudiants en formation initiale comme des professionnels en cours de carrière ou lors d’une réorientation. Télécharger le guide.