Parmi les nombreuses sources et influences de ce texte, on peut citer l’école du droit naturel (Grotius), la théorie du contrat social (Locke, Rousseau), l’idée rousseauiste que la loi est l’expression de la volonté générale, la doctrine de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, la conception individualiste dégagée du christianisme, l’influence de la Déclaration d’indépendance américaine de 1776 (dont l’auteur, Jefferson, est alors ambassadeur des États-Unis à Paris)...
Mais la Déclaration française est plus un « état d’esprit » que la consécration d’une thèse particulière. Si elle veut exposer et rappeler les droits naturels de l’homme et du citoyen, elle ne crée rien, à proprement parler ; elle n’organise pas ces libertés, elle en laisse le soin à la future Constitution (ainsi, l’article 16 énonce : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution »).
Les droits individuels et politiques qu’elle consacre exigent une abstention de l’État : liberté individuelle, libertés de pensée et de communication, liberté religieuse, égalité des droits, droit de propriété et principe de légalité des délits et des peines. Plus...