Puis avec le sénatus-consulte du 28 floréal an XII (18 mai 1804), le régime consulaire se transforme en empire héréditaire. Ainsi l’article 1er proclame que « le gouvernement de la République est confié à un Empereur ». La succession est organisée dans la descendance directe, naturelle et légitime de Bonaparte, sur le modèle d’une véritable monarchie. Des dignités impériales sont créées, donnant naissance à une noblesse d’Empire.
Pour asseoir son pouvoir, Bonaparte se fait sacrer empereur par le pape Pie VII le 2 décembre 1804, à Paris et non à Reims comme les rois d’Ancien régime. Les autres pouvoirs sont condamnés à n’avoir qu’un rôle formel :
- le Tribunat est réintégré au sein du Corps législatif, qui retrouve la parole ;
- le Sénat, dans lequel siègent les princes et les dignitaires impériaux, perd toute indépendance.
En 1814, le Sénat de l’Empire, profitant de la défaite militaire de Napoléon Ier et de son abdication, veut proclamer roi Louis XVIII, frère de Louis XVI. Revenu de son exil anglais, Louis XVIII ne se considère cependant pas lié par cette démarche : la Charte du 4 juin 1814, « octroyée » par le « roi de France et de Navarre » à ses sujets, doit néanmoins opérer une synthèse entre les acquis de la Révolution et certains principes hérités de l’Ancien Régime.
Le retour triomphal de Napoléon Ier depuis l’île d’Elbe et l’épisode des « Cent jours », entre mars et juin 1815, suspend l’application de la Charte : rédigé par Benjamin Constant, « l’acte additionnel aux constitutions de l’Empire » (22 avril 1815) tente d’instaurer un régime impérial plus démocratique. Plus...