Les travaux que nous développerons porteront d’abord sur la construction d'une articulation entre d'une part, le temps long des apprentissages disciplinaires (les systèmes de valeurs associées, la formation des curriculums : les parcours) et d'autre part, le temps court des interactions en classe (la formation des contrats didactiques différentiels : les situations). Pour nous, les questions de l’efficacité et de l’équité du système éducatif supposent cette articulation.
Ils porteront ensuite sur l’articulation entre la construction des rapports aux objets d’enseignement (les questions socialement vives en sont un cas, l’obsolescence des disciplines un autre) et la définition des besoins en savoir dans la société (le développement durable, la pratique des langues ou la définition des connaissances d’un socle commun posent des questions nouvelles à la culture citoyenne), et la construction de rapports sociaux à l’école (dans les territoires où ils sont socialement déterminés, ou dans les distinctions de genre qui interviennent dans les choix de réussite et d’orientation). Pour nous, les questions du socle commun de connaissances relèvent de ce travail.
Ils sont par ailleurs conduits dans le cadre de chacun des contenus d’enseignement impliqués et se développent donc dans une optique de comparaison entre contenus, institutions, territoires.
Ce mouvement sera le fait d'une équipe clairement pluridisciplinaire (sections CNU 05, 07, 16, 19, 26, 70) qui regroupe les chercheurs des équipes 1 et 3 du quadriennal précédent. Il requiert un travail épistémologique de reprise des fondements, de discussion et de réorganisation des théories didactiques dans leurs rapports avec les sciences anthropologiques. Ce travail est engagé depuis le programme précédent par l'équipe EtOS. Il se développe dans ses dimensions théoriques avec des développements de la théorie de l'action conjointe, en didactique et avec un approfondissement de la théorie anthropologique du didactique (TAD). Ces travaux sont présentés et discutés dans des congrès internationaux. Ce travail se développe à partir de l'observation et de l'analyse de phénomènes empiriques avec l’étude de phénomènes nouveaux venus des effets de territoire ou, de l’introduction d’objets d’enseignement non disciplinaires. Il se poursuit avec l’étude du didactique existant en dehors des institutions scolaires, qui permet de mettre à l'épreuve les acquis précédents.
Nous cherchons donc à développer une synergie entre les chercheurs qui se réfèrent à une approche de type anthropologique, approche d’un phénomène social qu’ils nomment le scolaire, forme instituée de formation des rapports sociaux aux connaissances, ou le didactique, organisation de l’entrée dans les cultures par l’étude. Le regroupement ainsi constitué définit des thèmes de travail et un séminaire commun où les résultats et les méthodes s’éprouvent. Des équipes de travail se constituent librement autour de ces thèmes et se déclarent pour une durée déterminée, à l’occasion de l’étude collective d’un sujet spécifié, soit dans le cadre de la réponse à un appel d’offres soit dans le cadre d’un projet de travail reconnu.
Ainsi parcours, situations, besoins, distinctions et comparaisons définissent les grands types de questions que nous poserons à notre objet d’études, le didactique et le scolaire. La formation et la conversion réciproque des dispositions scolaires et des dispositions sociales est ainsi la question centrale que nous envisageons d’attaquer dans le prochain quadriennal, en développant des travaux articulant systématiquement le suivi biographique des personnes, le suivi historique des organisations sociales, tout en décrivant comment les besoins sociaux de connaissances sont satisfaits dans les écoles, ou échouent à l'être. C'est sur cette dernière question, spécifique des approches didactiques, que nous proposerons des interventions et que nous produirons des ressources pour l'enseignement. Plus...