Pour célébrer ses 40 ans, l’UTC organise, à destination des entreprises et du grand public, un colloque sur le thème « Innover l’Innovation » à la Sorbonne, le 29 octobre prochain, de 16h30 à 20h30, suivi d’un cocktail, en présence des intervenants mondialement reconnus:
- Albert Fert, physicien, chercheur dans l’unité mixte CNRS/Thalès, prix Nobel de physique 2007
- Chris Anderson (sous réserve), journaliste écrivain, ancien rédacteur en chef du magazine Wired, auteur du livre « The makers »
- Andy Pratt, professeur de culture, media et économie au King’s College de Londres
- Bernard Stiegler, philosophe, président de l’association Ars Industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) du Centre Georges Pompidou et membre du Conseil National du Numérique
- Yann Moulier Boutang, économiste, professeur d’économie à l’UTC et International Adjunct Professor au centre Fernand-Braudel de l’Université de Binghamton-New York.
Dossier de capitalisation de la journée du 10 juin.
Ce colloque sera proposé ensuite à Compiègne à tous les membres actifs de l’écosystème local d’innovation à l’occasion de l’ouverture du palais des congrès « Le Tigre », en mars 2014.
L’UTC est concernée plus que tout autre par les questions d’innovation, de par son histoire et sa nature, notamment parce que la culture de l’innovation est un des fondements de son enseignement.
Présentation du Colloque par Bernard Stiegler, président du comité scientifique dont les membres sont : Bruno Bachimont, directeur de la recherche, François Sebbah, directeur du laboratoire Costech, Bruno Ramond, directeur du centre d’innovation, Alain Storck, président de l’UTC et Serge Bouchardon enseignant chercheur en Technologie et Sciences de l’Homme:
« Lors de la fondation de l’UTC il y a quarante ans, la « Destruction Créatrice », telle que Joseph Schumpeter la conçut au début du XXè siècle aux Etats-Unis, et en théorisant la nouvelle forme du capitalisme qui émergeait alors avec Henry Ford, s’installait en profondeur dans l’Europe Occidentale.
La conception même de l’UTC, toute entière organisée en vue de former des ingénieurs porteurs du dynamisme de l’innovation permanente requise par les impératifs de croissance typiques du monde contemporain, a été fondamentalement marquée par ce modèle – qui est à la base de toute l’industrie du XXè siècle.
Nous sommes à présent au XXIè siècle – après la grande crise de 2008, mais aussi vingt ans après l’arrivée du web, où il semble que le modèle schumpétérien de l’innovation a rencontré ses limites, à tel point que ce qui se présentait comme destruction créatrice est de plus en plus perçu comme une destruction destructrice, c’est à dire : comme un processus d’innovation si rapide que la technologie paraît être devenue toxique pour les individus psychiques aussi bien que pour les organisations sociales et pour le milieu terrestre lui-même – désormais totalement « anthropisé », comme disent les géographes.
Dans le même temps, l’innovation technologique a fait émerger de nouveaux modèles d’innovation, fondés non plus sur une organisation top down et linéaire de la recherche, du développement et de la socialisation de l’innovation, mais sur des dispositifs réticulaires et intrinsèquement décentralisés, où les dynamiques bottom up prennent une dimension majeure. Suite...