Rapport du CNFPTLV "L’apprentissage dans l’enseignement supérieur" Aujourd’hui et demain ?
Rapport élaboré par le Ministère de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche
et le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie. Juin 2014 - MENESR (Anne Bonnefoy) – CNFPTLV (Carole Aboaf).
2.4 Insertion professionnelle des étudiants : l’apprentissage apporte une plus-value
- Selon la DEPP, en février 2013, 65% des jeunes apprentis ont un emploi sept mois après la fin de leur apprentissage. Pour les diplômés apprentis des BTS, ce chiffre atteint 78% et pour les diplômés apprentis de niveau 1 et 2 ce chiffre atteint 77%.
Le niveau d’études reste déterminant pour l’entrée dans le monde du travail : moins les jeunes sont diplômés, moins ils ont de chances de trouver un emploi.
- Le Céreq de son côté montre à travers les enquêtes Génération que la part des ex- apprentis en emploi est supérieure à celle des ex-scolaires et ce à tous les niveaux ou diplômes de sortie. L’avantage est un peu moins marqué pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
En moyenne, le taux de chômage des apprentis est légèrement inférieur à celui des sortants qui ne sont pas passés par la voie de l’apprentissage ; il est également inférieur pour quasiment tous les niveaux ou diplômes de sortie.
Cependant, les écarts dans les taux de chômage sont très importants pour les niveaux de sortie les plus bas (BTS compris), avec notamment un écart de 18 points pour les sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur court.
Pour les diplômes du supérieur, les taux sont proches mais les écarts s’accentuent en faveur des apprentis si l’on considère le taux de chômage supérieur à un an (à l’exception des ingénieurs). En licence professionnelle, 14% des actifs issus de la voie scolaire rencontrent ou ont rencontré une période de chômage longue contre 0,2% des anciens apprentis.
Le taux d’emploi à durée indéterminée dans le premier emploi (CDI et fonctionnaires) est en moyenne supérieur pour les sortants passés par la voie de l’apprentissage, ainsi que le salaire médian net mensuel. Pour les sortants diplômés de l’enseignement supérieur, le gain salarial médian moyen est d’environ 100€ en faveur des apprentis et oscille dans une fourchette allant de 30€ pour les non sortants du supérieur jusqu’à 160€ pour les ingénieurs.
2.5 L’image de l’apprentissage
La loi Seguin du 23 juillet 1987 a ouvert la voie de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Ce développement concourt à l’amélioration de l’image de l’ensemble de l’apprentissage. En effet, le fait que l’apprentissage ait commencé, dans les écoles d’ingénieur, les grandes écoles et les écoles consulaires de niveau supérieur a valorisé son image, puisqu’il était davantage développé sur les premiers niveaux de qualification.
Les universités ont suivi la dynamique lancée par les écoles d’ingénieurs et les écoles de commerce et de ce fait aujourd’hui l’apprentissage dans le supérieur bénéficie d’une image positive qui rejaillit sur l’ensemble de l’apprentissage. L’apprentissage développé dans les universités permet également d’améliorer l’image des diplômes délivrés par les universités, considérés alors comme plus adaptés aux besoins socio-économiques.
L’amélioration de l’image de l’apprentissage peut également participer au développement des niveaux inférieurs en permettant la création de filières en apprentissage du niveau 5 au niveau 2, voire 1.
Dans le cadre des projets nationaux lancés par CCI France une enquête a été réalisée par l’IFOP auprès de 1 000 jeunes de 15 à 25 ans et 600 parents de jeunes de 15 à 25 ans pour connaître leurs attentes vis-à-vis de l’apprentissage.
Les résultats de cette enquête montrent que l’image de l’apprentissage a évolué positivement au cours de ces dernières années. Aujourd’hui, 87% des jeunes et 92% de leurs parents ont une bonne ou très bonne image de cette filière de formation. L’apprentissage est reconnu par plus de 80% des répondants comme un moyen efficace de former des jeunes très rapidement opérationnels, dotés d’une meilleure employabilité et s’insérant plus facilement sur le marché du travail, tout en bénéficiant d’une certaine autonomie financière. Ce pourcentage s’améliore avec l’âge des répondants : il est nécessaire qu’ils aient atteint une certaine maturité et une connaissance de leur environnement pour mesurer et apprécier les bénéfices de la voie de l’apprentissage.
Cette progression positive de l’image de l’apprentissage du niveau V au niveau I est, en partie, due à l’ouverture de cette voie de formation aux diplômes du supérieur et aux métiers du tertiaire.
Néanmoins, malgré ces retours très positifs, l’enquête montre également que les jeunes et leurs parents restent trop nombreux à penser que l’apprentissage s’adresse à ceux qui n’ont pas envie de faire des études, que cette voie de formation serait plutôt réservée aux jeunes en difficulté et empêcherait une poursuite des études.
Par ailleurs, en 2011, CCI France a lancé une enquête auprès de 1 500 chefs d’entreprises employeurs d’apprentis afin d’identifier les bénéfices de l’apprentissage pour celles-ci. Il ressort principalement de cette enquête, pour les diplômes du supérieur, que l’apprentissage est un investissement « très rentable » pour les entreprises. Les jeunes du supérieur sont rapidement opérationnels ; le coût de l’apprentissage est donc compensé par sa valeur ajouté dans la structure.
Il résulte également de l’enquête que, pour les diplômes de l’enseignement supérieur, les entreprises utilisent très souvent l’apprentissage comme une stratégie de recrutement et l’ont donc intégré dans leur process RH.
2.6 Mise en place d’une démarche qualité en lien avec l’apprentissage
Le CFA Formasup Nord-Pas de Calais a mis en place une démarche « qualité » en respectant différents points :
Recourir à l'apprentissage doit constituer une différenciation positive en :
- - Garantissant la spécificité de l'apprentissage.
- - Développant le dialogue et le partenariat avec/entre : le monde professionnel, les établissements de l'enseignement supérieur, partenaires de FORMASUP et le Conseil Régional Nord Pas-de-Calais.
- - Optimisant le rapport qualité-coûts.
Structuration de processus concertés rigoureux :
- - Détection des besoins et analyse des projets d’ouvertures de formation, en mettant l’accent en priorité sur le projet pédagogique, la réponse à des besoins tangibles, les équilibres financiers.
- - Elaboration de budget prévisionnel et comptes financiers dans le cadre d’un dialogue de gestion permanent.
- - Valorisation du statut de l’apprenti.
Expérimentation, partage et diffusion de bonnes pratiques :
- - Pédagogie de l’alternance.
- - Professionnalisation des acteurs (tuteurs, administratifs, …).
- - Référentiel qualité et démarche d’évaluation interne. Télécharger le Rapport du CNFPTLV "L’apprentissage dans l’enseignement supérieur".