28 avril 2013
Parité à l'université: "la loi ESR n'est qu'un trompe-l'œil"
Propos recueillis par Charles Centofanti. Seules neuf femmes président les 80 universités françaises, contre 14 en 2008. Anne Fraïsse, professeure de latin, à la tête de l'université Montpellier 3 depuis avril 2008, estime que le projet de loi ESR ne parviendra pas à inverser la tendance.
Les femmes ne représentent que 6% des dirigeants d'établissements d'enseignement supérieur en France, selon un récent rapport de la Commission européenne. Pourquoi cette proportion est-elle si faible?
Les causes sont multiples. C'est d'abord le résultat de la faible part des femmes dans le corps enseignant à l'université: les présidentes actuelles, dont je fais partie, viennent presque toutes des filières lettres et sciences humaines. De la même façon, nous remarquons un nombre plus élevé de femmes que d'hommes en première année universitaire. Mais, au fil des années, la proportion s'inverse. Autre facteur: après avoir fait des études longues, les femmes veulent souvent des enfants or une vie de famille est difficilement conciliable avec un mandat de président d'université. D'autant plus que nos missions se sont alourdies avec la LRU.
A l'échelle de l'Union européenne, la proportion de présidentes d'universités est de 15,5%. La France est dernière du classement, loin derrière la Norvège (31,8%). Comment l'expliquez-vous?
Pour les mêmes raisons. Je ne crois pas qu'il y ait un désintérêt des femmes pour la fonction de présidente. Mais c'est un fait: le système universitaire français accuse un retard sur la parité. Les mentalités doivent encore évoluer, car pour élire une présidente d'université, encore faut-il que des femmes se présentent! Suite de l'article...
Les femmes ne représentent que 6% des dirigeants d'établissements d'enseignement supérieur en France, selon un récent rapport de la Commission européenne. Pourquoi cette proportion est-elle si faible?
Les causes sont multiples. C'est d'abord le résultat de la faible part des femmes dans le corps enseignant à l'université: les présidentes actuelles, dont je fais partie, viennent presque toutes des filières lettres et sciences humaines. De la même façon, nous remarquons un nombre plus élevé de femmes que d'hommes en première année universitaire. Mais, au fil des années, la proportion s'inverse. Autre facteur: après avoir fait des études longues, les femmes veulent souvent des enfants or une vie de famille est difficilement conciliable avec un mandat de président d'université. D'autant plus que nos missions se sont alourdies avec la LRU.
A l'échelle de l'Union européenne, la proportion de présidentes d'universités est de 15,5%. La France est dernière du classement, loin derrière la Norvège (31,8%). Comment l'expliquez-vous?
Pour les mêmes raisons. Je ne crois pas qu'il y ait un désintérêt des femmes pour la fonction de présidente. Mais c'est un fait: le système universitaire français accuse un retard sur la parité. Les mentalités doivent encore évoluer, car pour élire une présidente d'université, encore faut-il que des femmes se présentent! Suite de l'article...
Interview by Charles Centofanti. Only nine women president 80 French universities, against 14 in 2008. Anne Fraisse, Professor of Latin at the head of the University of Montpellier 3 since April 2008, said the bill ESR will fail to reverse the trend. More...
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