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Formation Continue du Supérieur
3 novembre 2012

CESER Picardie - Contribution aux Assises de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

http://www.ceser-picardie.fr/templates/ceser/images/img_banner.jpgContribution du CESER de Picardie « Les Assises Territoriales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche »
Contexte général

Le CESER a été sollicité par les institutions organisatrices des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche afin d’apporter son éclairage sur les trois thèmes qui y seront débattus:
- la réussite de tous les étudiants,
- la réorganisation de la recherche, de ses institutions, de sa stratégie internationale, de son rôle dans l’économie, de son impact sociétal, sanitaire, environnemental,
- la révision de la gouvernance des établissements et des politiques de sites et de réseaux.
La réussite de tou(te)s les étudiant(e)s en Picardie

L’accès et la réussite de tou(te)s les étudiant(e)s en Picardie représentent des enjeux majeurs pour la Région. Comme l’a souligné l’étude réalisée par l’INSEE en partenariat avec le CESER (Étude sur le parcours des jeunes Picards vers la vie adulte – INSEE/CESER 2012), le parcours des jeunes Picard(e)s est souvent marqué par des études courtes, un accès retardé à l’emploi, ainsi que la fondation précoce d’une famille.
Afin de rompre avec ce contexte, le CESER affirme l’importance de faire accéder le plus grand nombre de jeunes à l’enseignement supérieur car, et surtout en période de crise, le diplôme protège davantage du chômage (Étude sur Le retard de la Picardie en termes de formation: État des lieux et explications – INSEE 2009).
La question de l’accès à l’enseignement supérieur n’est pas le seul enjeu majeur pour le CESER. La poursuite des études reste également un enjeu prégnant en Picardie. On constate que le taux d’abandon en licence est encore trop important en Picardie malgré la mise en place du plan « Réussite en licence » par le gouvernement Fillon. Dans notre Région, le taux d’abandon en première année de licence est en moyenne de 34% à l’UPJV. Afin d’inverser cette tendance, une démarche doit être initiée dès le lycée, notamment en préparant les étudiants à leur futur environnement universitaire. Il faut également créer les conditions matérielles et financières nécessaires à la réussite de tou(te)s les étudiant(e)s. Ces conditions doivent résulter de la convergence de plusieurs facteurs.
Une bonne orientation

La qualité de l’orientation reste le fil conducteur d’un parcours scolaire réussi. Pour le CESER, si l’enjeu de l’orientation réside dans une bonne information, il doit aussi s’appréhender en termes d’aide et d’accompagnement des étudiant(e)s. L’orientation doit s’inscrire dans un processus tout au long de la vie.
Dans un premier temps, afin de permettre aux jeunes Picard(e)s de poursuivre leurs études, il faut développer l’ambition des jeunes à se diriger vers l’enseignement supérieur et ainsi lever les freins liés à une éventuelle autocensure de leur part vis-à-vis de leur parcours scolaire.
Cette ambition sera développée si les jeunes ont une meilleure connaissance de métiers, de vies professionnelles enrichissantes auxquelles ils peuvent accéder grâce aux études supérieures. Pour cela, les parents d’élèves ont proposé de développer les témoignages, les parrainages de jeunes, agrémentés par des visites sur les lieux de travail des parents, pour les élèves dès le cours préparatoire et jusqu’en terminale (au moins une fois par an).
Pour le CESER, ces deux actions sont indispensables et nécessaires à la mise en place d’une orientation choisie, et non subie, des étudiant(e)s.
Le parcours des étudiant(e)s dans l’enseignement supérieur peut s’avérer non linéaire. De nombreux(ses) étudiant(e)s opèrent un changement de parcours lors de leur formation. C’est pourquoi le CESER propose de créer une logique de passerelle entre les différentes filières de l’enseignement supérieur se trouvant dans un même établissement ou non.
En ce sens, les efforts apportés en matière d’orientation doivent être soutenus, en renforçant les liens avec les acteurs de l’orientation (CIO, BIOIP, CRIJ, CIJ, etc.) et du monde économique.
Le CESER souhaite que le lien existant entre les professeurs du secondaire, en particulier ceux du lycée, et le corps enseignant de l’enseignement supérieur soit renforcé. Il est important que ces derniers disposent d’une meilleure connaissance du monde de l’entreprise et de ses métiers, notamment les nouveaux métiers, par un dispositif de formation spécifique.
La lutte contre le décrochage

La question de l’orientation des étudiants est intimement liée à celle des décrocheurs. Le CESER invite les acteurs de l’enseignement supérieur à ne pas baisser la garde sur cette problématique quand des solutions peuvent être apportées telles que:
- Le développement de passerelles entre les offres de formations, en facilitant le passage entre l’université et les filières courtes comme le BTS,
- Une présentation de toute l’offre de formation dès le lycée, en renforçant la place des acteurs de l’orientation et des outils disponibles (Planète métiers, etc.)
- Permettre un accompagnement renforcé des étudiant(e)s dans les difficultés qu’ils rencontrent (d’apprentissage, familiales, sociales, économiques,…) par le tutorat entre:
- Les étudiant(e)s, en prévoyant qu’un étudiant(e) de 4ème année prenne en charge des étudiant(e)s de 1ère année,
- Les étudiant(e)s et les lycéen(ne)s à l’instar « des cordées de la réussite ». Ces partenariats peuvent prendre la forme d’actions multiples comme le tutorat et l’accompagnement culturel. Ce dispositif vise à guider les élèves qui en ont la motivation et les capacités vers des parcours d’excellence. Dans notre Académie, neuf Cordées de la réussite ont été labellisées à la rentrée 2012. Les « têtes de cordée », ont des partenariats avec l’enseignement secondaire.
De nouvelles méthodes d’apprentissage

La réussite des étudiant(e)s picard(e)s passe par une adaptation réussie aux méthodes d’apprentissage de l’enseignement supérieur. Ces méthodes d’apprentissage doivent amener l’étudiant(e) à travailler sur des projets qui l’intéressent. Cela doit se faire en lien direct avec des problématiques de la vie professionnelle dans une démarche de formation professionnelle, où l’étudiant(e) comprend le sens de son apprentissage et développera, dès lors, son autonomie. Le développement d’une pédagogie par projet et questionnement est primordial.
De la même façon, les enseignants doivent être formés. Il faut encourager le questionnement chez les étudiants. Par ailleurs, le CESER propose la création de modules complémentaires de formation post-bac permettant aux étudiant(e)s picard(e)s d’accéder à un niveau culturel que leur environnement socio-culturel semble leur interdire et selon les différentes études effectuées. Fondée sur le volontariat et l’investissement de l’étudiant(e), l’inscription à ces modules de formation permettrait aux étudiant(e)s d’acquérir une confiance dans leurs capacités et leurs chances de réussite pour aborder les filières de formation les plus pertinentes pour eux.
Afin de favoriser l’autonomie des étudiant(e)s, le CESER propose de promouvoir l’entrepreneuriat social chez les étudiant(e)s. Il faut poursuivre la création des Pôles de l’Entrepreneuriat Etudiant (PEE) ayant pour vocation de développer l’esprit entrepreneurial des jeunes et pouvant s’intégrer dans les parcours de tou(te)s les étudiant(e)s.
Pour le CESER, l’apprentissage des langues reste primordial. Afin de développer les cours en langue étrangère, il propose que chaque enseignant maîtrise au moins une langue étrangère. Cette maîtrise de langues étrangères se verrait renforcée par des jumelages entre établissements français et étrangers afin de faciliter la mobilité des étudiant(e)s et l’échange de bonnes pratiques entre les enseignant(e)s.
En matière de nouvelles formes d’apprentissage, le CESER préconise que les établissements favorisent le développement de l’enseignement à distance (cours en ligne, visioconférence, etc.).
Le CESER souhaite que soit développée l’offre de formation en classes préparatoires en Picardie pour inciter les bacheliers à s’orienter vers cette voie. Cela suppose la prise en charge de la mobilité des élèves ayant fait ce choix et un accueil facilité au sein des établissements (internat, centres d’études, etc.)
La piste de l’alternance dans l’enseignement supérieur

L’apprentissage par alternance dans l’enseignement supérieur est une autre voie de réussite à part entière. Elle doit permettre à des élèves éloignés de l’enseignement supérieur d’y accéder. Dans le cadre de l’orientation des lycéen(ne)s et étudiant(e)s, il faut promouvoir l’apprentissage comme moyen de faire des études supérieures, permettant leur autofinancement, ainsi qu’une immersion en milieu professionnel.
Le CESER souhaite que soit davantage développée la piste de l’alternance dans l’enseignement supérieur notamment dans le cadre du CFA IRFA AFISUP, qui comptabilise au 1er janvier 2012, 1118 apprenti(e)s (Site http://www.irfa-apisup.fr/).
Afin d’accentuer cette dynamique, le CESER suggère que de nouvelles formes de coopérations en matière d’apprentissage avec tous les établissements d’enseignement supérieur (UTC, UPJV, Institut La Salle, ESIEE, IUT etc.) soient mises en place car aujourd’hui certains contrats d’apprentissage s’apparentent à des contrats de recherche. La formation par apprentissage doit trouver, pour les formations longues, le bon équilibre entre les objectifs de l’entreprise d’une part et les exigences d’une formation de haut niveau, d’autre part: contenu scientifique, interculturalité, expérience internationale, ouverture sur les SHS, etc. L’apprentissage dans l’enseignement supérieur revêt un mode d’ingénierie pédagogique adapté à un certain public ayant fait ce choix de l’alternance.
Le CESER souhaite une reconnaissance de la qualité de l’apprentissage de l’enseignement supérieur par les entreprises (Extrait du rapport de suivi sur l’apprentissage en Picardie – 11.05.2011- Rapporteur : Dominique CARPENTIER).
L’importance des parrainages et des réseaux de professionnels

Le CESER souhaite qu’un focus soit fait sur la question des stagiaires dans l’entreprise. Afin de faciliter l’insertion professionnelle des étudiant(e)s sortant de l’université (les grandes écoles bénéficiant d’un réseau dense et actif), des réseaux d’anciens élèves doivent être mis en place. Une logique de cooptation pourrait s’organiser. Le CESER estime indispensable le renforcement des parrainages entre les étudiant(e)s et des représentants du monde de l’économie notamment dans les filières à visée professionnelle (BTS, IUT, licence pro, master pro, etc.…). Ce parrainage aurait pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés souvent désarmés lors de leur entrée sur le marché du travail.
La place des étudiant(e)s salarié(e)s dans l’enseignement supérieur et la formation tout au long de la vie

Certains étudiant(e)s salarié(e)s ne parviennent pas à réussir à concilier les temps d’études et de travail. Le CESER souhaite que des expériences pilotes soient mises en place dans ce sens, en développant l’offre d’alternance et en définissant un modèle de conciliation de temps opérationnel pour les étudiant(e)s. Cela s’organiserait à travers la mise en place de sessions de cours tout au long de l’année civile sur la base du volontariat des enseignants-chercheurs qui se verraient alors dispensés de cours durant l’année scolaire afin de privilégier leurs temps de recherche. Cette ouverture sur l’année civile permettrait également d’accueillir au sein des établissements d’enseignement supérieur un public de salariés.
Afin de faciliter le travail des étudiant(e)s, le CESER suggère qu’un statut législatif et spécifique de l’étudiant(e)-salarié(e) soit créé. Ce statut permettrait aux étudiant(e)s d’accéder à des contrats avec peu d’heures sans perdre leurs aides financières et permettrait également aux entreprises et au secteur public, d’embaucher des étudiant(e)s sur un nombre d’heures restreint.
C’est pourquoi le CESER soutient l’ambition portée par l’UTC consistant à instaurer un chèque mission étudiant permettant aux étudiant(e)s de réaliser, de manière compatible avec leurs études, des missions rémunérées et formatrices, notamment au service des entreprises et des PME.
La formation tout au long de la vie dans l’enseignement supérieur peut se concrétiser au travers de la VAE.
La Validation des Acquis de l’Expérience répond à plusieurs objectifs:
- Offrir à ceux qui sont entrés tôt dans la vie active une nouvelle chance d’accéder aux cursus, diplômes ou titres de l’enseignement supérieur;
- Optimiser les temps de formation en prenant en compte les savoirs et savoir-faire de chacun;
- Répondre plus efficacement aux besoins et aux attentes des individus, des entreprises et de la société;
- Favoriser le rapprochement entre formations universitaires et qualifications professionnelles.
Pour le CESER, la VAE est un vecteur d’égalité des chances. A ce titre, elle doit être déployée dans l’enseignement supérieur afin de permettre aux Picardes et Picards d’acquérir une reconnaissance, par le diplôme, de leur expérience professionnelle.
Une qualité de vie optimale

Pour le CESER, la réussite des étudiants doit prendre en compte le quotidien des étudiant(e)s. Une réelle qualité de vie favorise la réussite des étudiants, grâce à:
- l’accès aux soins: il reste une priorité pour les étudiant(e)s, qu’ils se trouvent en Picardie ou dans d’autres régions. Un(e) étudiant(e) qui néglige sa santé, faute de moyens ou de prise de conscience de son importance, peut difficilement poursuivre des études de façon sereine. Comme le souligne le CESER dans son rapport de suivi sur « la santé de l’école à l’Université, pour une meilleure réussite en Picardie » (Rapport de suivi « la Santé de l’école à l’Université, pour une meilleure réussite en Picardie » - 02.02.2010 - Rapporteur: Evelyne JOURNAUX), les problèmes de santé des étudiant(e) s sont liés à des difficultés de financement de soins, d’adhésion aux mutuelles, de manque d’informations sur les dispositifs auxquels ils ont droit. Un mal-être est constaté. Les jeunes ont besoin d’écoute, d’accompagnement et de soins. Le CESER propose que soient mis en place un véritable dépistage et un accompagnement des étudiant(e)s dans leur accès aux soins à travers des campagnes de communication, un renforcement des dispositifs existants, notamment le Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS) ainsi qu’une prise en charge accrue des étudiants en situation précaire en matière de santé.
- le logement: Pour les étudiant(e)s, la question du logement relève souvent du casse-tête, pour celles et ceux qui ne peuvent bénéficier d’une chambre en résidence universitaire gérée par le CROUS. En Picardie, l’offre totale correspond à 3.504 lits pour 3.034 logements. Seuls 8,25 % (chiffres issus du rapport sur « le mal logement » - 22.03.2012, Rapporteurs: Myriam POIDEVIN et Pierre-Marie THOBOIS) des étudiants inscrits peuvent bénéficier d’une place en résidence universitaire. Près de 39.000 étudiant(e)s (Source INSEE) se reportent sur des solutions «familiales ou privées», pour les seuls étudiants de l’UPJV, 46,1% d’entre eux sont logés chez leurs parents et 38,4% ont un logement personnel. 6,5% d’entre eux sont logés en chambre chez un particulier, 5,9% en résidence universitaire et 3,2% ont un autre mode d’hébergement, chiffres issus du rapport sur « le mal logement » - 22.03.2012, Rapporteurs: Myriam POIDEVIN et Pierre-Marie THOBOIS. Il n’est pas simple de connaître les solutions choisies car le CROUS n’a pas la mission d’assurer le suivi des étudiant(e)s hors résidence.
Le CESER souhaite que soit développée l’offre de logements de qualité en résidence étudiante sur le territoire picard, en particulier au plus près des divers campus de l’université.
Suivant l’exemple d’autres pays Européens, le CESER suggère que les municipalités, accueillant des étudiants, mettent en place une politique ambitieuse en matière de fiscalité à travers l’exonération de la taxe d’habitation pour les étudiant(e)s résidant dans le parc privé. Le CESER souhaite que les collectivités territoriales jouent un rôle de relais, à destination des étudiant(e)s, en matière d’offre de logements disponibles sur leurs territoires. Elles pourraient également prendre en charge certaines aides au logement.
- La mobilité: Comme l’a souligné l’étude consacrée au parcours des jeunes en Picardie, la faible part d’étudiant(e)s parmi les jeunes Picards se trouve accentuée par le nombre de jeunes qui quittent la Picardie pour suivre des études ailleurs. La moitié de ces migrants s’installent en régions Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais ou Champagne-Ardenne. Le Conseil régional en matière d’aide à la mobilité des étudiant(e)s prend en charge (avec une réduction de 50%) une partie des frais, selon les ressources, de transport ferroviaire à travers la mise en place d’abonnement.
Il est important de développer et encourager la mobilité internationale des jeunes étudiant en Picardie. A court terme, de manière progressive et facultative, et à long terme obligatoire, le CESER propose de rendre nécessaire, en vue de l’obtention d’un master, le séjour à l’étranger des étudiant(e)s suivant ce cursus. Conscient des difficultés financières rencontrées tout au long de leurs parcours, le CESER souhaite que ce séjour soit pris en charge partiellement ou totalement par les établissements, pour certaines catégories d’étudiants, par le biais des fondations universitaires. Ces séjours à l’étranger permettraient aux étudiant(e)s de jouer le rôle d’ambassadeurs (rices) de la Picardie et de promouvoir le rayonnement de la Région à l’international.
- L’accès aux offres culturelles: Lors des auditions des acteurs du monde culturel, dans le cadre de ses travaux, le CESER a fait le constat que peu d’étudiant(e)s se déplacent dans les lieux culturels et assistent aux spectacles.
C’est dans le sens d’un développement culturel accru à destination des étudiant(e)s que le CESER suggère de mettre en place un véritable réseau en partenariat avec les acteurs du monde culturel et ainsi promouvoir les créations artistiques. Le CESER préconise le renforcement du lien entre les structures culturelles et l’enseignement supérieur. Le CESER souhaite également que les étudiant(e)s deviennent acteurs (actrices) de leurs parcours culturels en leur proposant davantage de lieux de création intégrés aux lieux d’enseignement.
- Le développement de la vie associative: Pour le CESER, la réussite des étudiant(e)s passe par le soutien au développement de la vie étudiante, et notamment à la vie associative étudiante. L’Université doit être un lieu d’émulation dans lequel les étudiant(e)s peuvent faire émerger leurs projets personnels ou collectifs et être force d’initiative. C’est aussi en dehors du cadre purement scolaire qu’ils ont la possibilité d’acquérir et développer des compétences, accumuler des expériences qui leur seront utiles dans leur future vie professionnelle. Bien plus que des investissements importants, cela réclame avant tout de changer d’approche, et de leur permettre de jouer un rôle plus important dans la vie de l’université afin qu’ils puissent véritablement se l’approprier.
L’accessibilité pour les étudiant(e)s en situation de handicap
- Faciliter l’accès des étudiant(e)s en situation de handicap
: le CESER souhaite que les établissements d’enseignement supérieur répondent à la même exigence que les lycées en matière d’accessibilité comme tous les lieux accueillant du public. En effet, d’ici 2015, les lycées seront dans l’obligation d’aménager leurs locaux afin de les rendre accessibles aux personnes handicapées. Pour le CESER, il n’est pas envisageable que les étudiant(e)s en situation de handicap ne puissent poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur. Cela nécessite une politique ambitieuse en termes d’aménagements et d’adaptation des matériels en engageant les crédits nécessaires.
- Réussir l’expérimentation du pôle Langue des Signes Française.
Le CESER, dans son rapport sur « une meilleure insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap » prend pour exemple le pôle ressource LSF à la Cité scolaire sud d’Amiens qui a pour objectif d’accueillir, de manière adéquate et adaptée, les élèves sourds maîtrisant la langue des signes (Rapport de suivi : Pour une meilleur insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap» - 05.10.2010 - Rapporteur: Patrick LE SCOUEZEC). Le CESER suggère que cette expérimentation soit prolongée dans l’enseignement supérieur en Picardie.
- Développer la formation au Handicap des enseignant(e)s. La formation des enseignant(e)s est un des facteurs de réussite dans l’enseignement supérieur des jeunes handicapé(e)s.
De plus en plus d’enseignant(e)s y sont sensibles et sont volontaires pour suivre une formation complémentaire sur ce thème mais la tâche restante est encore très importante, tant la formation continue des enseignant(e)s est faible dans ce domaine. Le CESER propose que soient désignées dans chaque établissement d’enseignement supérieur des personnes-ressources en matière de handicap. Ces personnes pourraient sensibiliser les étudiant(e)s, les enseignant(e)s ainsi que les personnels techniques aux nombreuses difficultés rencontrées par ces étudiant(e)s afin d’organiser une véritable politique de solidarité à l’égard des étudiant(e)s handicapé(e)s.
La réorganisation de la recherche, de ses institutions, de sa stratégie internationale, de son rôle dans l’économie, de son impact sociétal, sanitaire, environnemental

La question de la recherche ne peut être dissociée de la question de l’enseignement supérieur. L’enjeu est de parvenir à structurer les acteurs autour des thématiques qui relèvent de l’ambition affichée par la Picardie en lien avec les pôles de compétitivité régionaux.
Une recherche dynamique et ambitieuse

Dans cette optique, le CESER souhaite qu’une communication plus accrue, à destination des jeunes et des entreprises soit développée sur l’offre de recherche présente sur le territoire régional à l’instar du programme PIVERT, du projet FIGURES, de ROBOTEX, de STORE-EX, de MS2T, etc.
Le CESER estime indispensable de mettre en place une stratégie et des actions pour attirer en Région encore plus d’enseignants et de chercheurs de haut niveau de réputation internationale, sur les thématiques phares. Cela renforcera les liens entre les laboratoires de recherche et les pôles de compétitivité présents sur le territoire: les pôles de compétitivité IAR, I-Trans et Uptex. Le CESER soutient qu’il est nécessaire que les organismes de recherche nationaux (INSERM, CNRS, INRA) viennent renforcer les équipes de recherche sur le territoire picard en particulier, sur les grands projets labellisés dans le cadre des Investissements d’Avenir: IEED, IDEX, etc.
Une innovation au coeur du monde économique

Pour le CESER, la place des entreprises aux côtés des laboratoires de recherche est primordiale. Le crédit impôt recherche est un moyen, encore trop peu employé, pour faciliter le recours des entreprises à la recherche.
Le CESER insiste sur la nécessité des rencontres régulières entre le monde de l’entreprise et le monde de la recherche à l’image de la semaine de la recherche et de l’innovation organisée par le Conseil régional de Picardie afin de favoriser le partenariat ou la coopération entre les organismes de recherche et les secteur privé et public.
En lien avec les PME, qui représentent une part importante des entreprises en Picardie, le CESER souhaite que leur partenariat avec des laboratoires de recherche soit davantage renforcé grâce à la mise en place de bancs d’essai ou d’outils mutualisés. Les PME pourraient tester certaines recherches créées par les laboratoires. Des entreprises aussi bien régionales, nationales qu’internationales pourraient solliciter les laboratoires de recherche picards afin d’éprouver et tester leur recherche.
Pour le CESER, la Picardie doit se révéler volontariste en matière de recherche débouchant sur l’innovation. Cela aura pour effet d’attirer les entreprises nationales et internationales et de renforcer le tissu économique régional. Ces entreprises nouvellement implantées pourront dès lors bénéficier, de façon régulière, des innovations créées par les laboratoires.
Une communication et une valorisation scientifiques renforcées

Dans la perspective de la mise en oeuvre d’une plus grande synergie entre les chercheurs et les acteurs de l’innovation, le CESER souhaite que soient organisées des rencontres régulières sur l’innovation en Picardie associant les chercheurs et les acteurs du monde économique.
Le CESER rappelle la nécessité de mettre en place des rencontres entre laboratoires, dans une logique de transdisciplinarité et d’échanges entre les doctorants à l’international. Pour le CESER, ces rencontres régulières
se dérouleront au sein d’un lieu institutionnalisé dédié à la recherche et à l’innovation en Picardie afin de permettre aux chercheurs d’échanger sur leurs travaux, de confronter leurs idées et de mutualiser leurs bonnes pratiques.
Des entretiens annuels, médiatisés et valorisés, permettront de relancer ainsi une tradition de réflexion et de culture scientifique et intellectuelle. Ce lieu aura également comme objectif de rendre davantage visible la recherche picarde à l’échelle nationale et internationale en accueillant des chercheurs.
En matière de recherche, le CESER rappelle qu’il est important de poursuivre l’investissement en matière de recherche fondamentale afin de se hisser au rang des régions les plus reconnues dans ce secteur. Les sciences humaines et sociales bénéficient d’une aura moins importante que les sciences dites appliquées ou fondamentales. C’est pourquoi le CESER propose que les projets matière de sciences humaines et sociales, notamment les travaux portant sur l’innovation sociale, l’environnement, l’éthique, la technologie responsable, la langue, la culture, etc. fassent l’objet de campagnes de valorisation et de communication régulières.
La révision de la gouvernance des établissements et des politiques de sites et de réseaux
Des Universités ancrées dans leur Région
La mise en place des PRES a enclenché de nouvelles formes de coopération entre les établissements. En Picardie, le PRES UFECAP, Université Fédérale Européenne Champagne-Ardenne Picardie, est d’abord un établissement de coopération scientifique même si sur le plan juridique, il y a bien naissance d’un établissement, au sens strict du terme.
Le projet de ce PRES est de travailler ensemble, le mot clé est « coopération », pour développer et promouvoir un espace commun de recherche et d’enseignement supérieur. Le CESER portera une attention toute particulière aux résultats de la mise en place de ce PRES ainsi qu’aux retombées économiques en matière de recherche pour la Picardie.
L’UTC est associé au PRES Sorbonne Universités et y apporte ses compétences et sa coopération en matière d’innovation et de partenariats avec les milieux économiques. Pour le CESER, la présence d’une université picarde dans le PRES d’une autre Région représente une véritable opportunité en termes de recherche et d’innovation. Cette ouverture sur l’Ile-de-France doit permettre à l’UTC de bénéficier du foisonnement et du rayonnement de la recherche des universités franciliennes en vue de créer de nouvelles coopérations avec d’autres établissements nationaux et internationaux.
Il n’en demeure pas moins que la coopération entre les établissements de l’enseignement supérieur picards est essentielle. Elle doit passer par une structuration de la recherche et un accroissement des synergies infrarégionales. Afin de favoriser une plus grande visibilité des travaux de recherche et d’innovation picards à l’échelle nationale et internationale, le CESER propose qu’une plus grande synergie entre établissements soit construite, pour atteindre de vraies ambitions communes clairement affichées renforçant ainsi l’ancrage territorial des établissements.
Une gouvernance revisitée

A la suite de la mise en place de la loi LRU, des personnalités extérieures à l’université (au moins un chef d’entreprise ou cadre dirigeant et au moins un autre acteur du monde économique et social) siègent au sein du Conseil d’Administration sans avoir le droit d’élire le président. Le CESER souhaite que ces personnalités extérieures acquièrent ce droit.
Concernant la révision de la gouvernance des établissements, le CESER souhaite une implication active et une coopération plus importante avec le monde économique. Dans cet objectif, il préconise plusieurs possibilités.
™™Une gouvernance consultative

Le CESER suggère la possibilité de mettre en place des conseils consultatifs socio-économiques au sein des établissements d’enseignement supérieur. Ces conseils auraient pour objectif de donner leur avis sur les formations proposées par l’établissement. Des personnalités représentantes du monde de l’entreprise devront y siéger à l’instar de l’UTC. Ces conseils devraient se réunir plusieurs fois par an afin d’exercer leur pouvoir consultatif. Ce conseil représenterait un outil précieux en matière d’aide à la prise de décision.
™™Une gouvernance scientifique et technique

Le CESER s’inspirant de l’expérience en termes de gouvernance de l’INERIS16, souhaite que soit mise en place une structure consultative telle que la Commission d’Orientation de la Recherche et de l’Expertise (CORE) au sein des établissements de l’enseignement supérieur, n’en disposant pas, présents sur le territoire picard.
Elle marque le passage d’une gouvernance scientifique à une gouvernance scientifique et technique. La CORE approfondit, au regard des attentes sociétales, les enjeux et les questionnements en matière de recherche et d’expertise afin d’enrichir les dossiers et les réflexions stratégiques de l’Institut. Dans cette commission consultative, des représentants du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche, des industriels, des associations, des syndicats, des élus et des représentants de l’Etat sont invités à siéger et à remplir les missions suivantes:
- Identifier et proposer des questions à traiter en priorité dans les différents domaines de la recherche et de l’appui technique;
- Donner un avis sur les finalités des programmes de recherche et d’appui envisagés par les établissements d’enseignement supérieur;
- Être consultés sur les modalités de diffusion des travaux scientifiques permettant de rendre ceux-ci accessibles au public;
- Être consultés sur le contenu de certains rapports d’étude;
- Être consultés sur les programmes des formations professionnelles et en dresser un bilan.
™™Une gouvernance pédagogique

Le CESER propose que les établissements mettent en place des conseils de perfectionnement. Le conseil de perfectionnement serait institué auprès des présidents et des directeurs, il serait saisi pour avis sur des questions relatives à l’organisation et au fonctionnement des établissements. Ces conseils pourraient siéger dans chaque établissement et chaque UFR concernant l’université avec des représentants du monde de l’entreprise à l’instar de l’UTC et de l’UPJV. Ces conseils de perfectionnement seraient installés pour prendre en charge de façon approfondie les maquettes des diplômes et le type de compétences obtenues.
Ces conseils devront venir en appui en termes d’aide à la prise à la décision et de conseil stratégique notamment aux présidents d’universités qui se trouvent le plus souvent isolés dans les prises de décisions liées à l’exercice de leurs fonctions.
Conclusion
A travers cette contribution, le CESER rappelle que l’accès à l’enseignement supérieur et le développement de la recherche représentent encore des défis à relever en Picardie malgré une politique volontariste mise en oeuvre par les acteurs concernés.
Pour réussir le pari de la réussite de tou(te)s les étudiant(e)s, de la réorganisation de la recherche et de la révision de la gouvernance des établissements en Picardie, le CESER préconise de s’appuyer sur les nombreuses ressources existantes sur le territoire et de renforcer la coopération entre les acteurs du monde de l’enseignement supérieur, de la recherche et du monde économique afin qu’ils soient ancrés, de manière significative, dans la réalité du territoire.
Pour le CESER, la réussite de tou(te)s les étudiant(e) s passe par une bonne orientation, une lutte accrue contre le décrochage impliquant de développer de nouvelles méthodes d’apprentissage. Cela suppose la prise en compte et le développement de nouvelles pistes d’apprentissage avec en particulier le recours à l’alternance. Pour un accès facilité à l’emploi, le CESER insiste sur l’importance des parrainages et des réseaux de professionnels.
Cette réussite dans l’enseignement supérieur nécessite une qualité de vie optimale pour tou(te) les étudiant(e)s. Pour le CESER, la réussite de tou(te)s les étudiant(e)s implique également celle des étudiants en situation de handicap.
Pour le CESER, la réorganisation de la recherche s’appuie sur une recherche dynamique et ambitieuse en Picardie avec une innovation au coeur du monde économique, une communication et une valorisation scientifiques renforcées.
Le CESER préconise une gouvernance revisitée des établissements, c’est-à-dire une gouvernance consultative, scientifique et technique ainsi que pédagogique pour un Enseignement Supérieur ancré dans son territoire.
Télécharger la Contribution aux Assises de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

http://www.ceser-picardie.fr/templates/ceser/images/img_banner.jpg CESER contribution of Picardy "The Territorial Seats of Higher Education and Research"
General context

The CESER was asked by the organizing institutions of Audience Higher Education and Research to provide insight into the three themes will be discussed:

- The success of all students,

- Reorganization of the research, its institutions, its international strategy, its role in the economy, its impact on society, health, environmental,

- The revision of the governance institutions and policies of sites and networks
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