Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Formation Continue du Supérieur
3 novembre 2012

Le Portefeuille d'expériences et de compétences - De l'université à la vie active

Le Portefeuille d'expériences et de compétences. De l'université à la vie activeLe Portefeuille d'expériences et de compétences. De l'université à la vie active. Jacques Aubret, Jean Biarnès, Francis Danvers, Jean-Pierre Faudé, Denis Gasté, José Rose (éditeurs), Relief n° 39, 2012, 144 p. Télécharger la publication.
Le Portefeuille d’expériences et de compétences (PEC), actuellement mobilisé par 25 universités, est une démarche qui s’appuie sur un support numérique. Les objectifs sont d’apporter à l’étudiant des possibilités de réflexion sur l’ensemble de ses acquis, des possibilités d’actualiser son projet tout au long du LMD, de meilleures possibilités d’agir et de communiquer sur ses expériences, sa formation, ses projets. Le Céreq évalue plusieurs expérimentations du Fonds d’expérimentations pour la jeunesse (FEJ). L’édition de cet ouvrage traduit la volonté du Céreq de faire part de son expertise à travers une expérimentation qui mobilise jusqu’en 2013 six de ses seize centres associés régionaux. Cet ouvrage, état des lieux de l’expérimentation, présente aussi les enjeux d’une évaluation dont les résultats seront produits dans une prochaine publication.
Résumé - Philippe Lemistre

Le Portefeuille d’expériences et de compétences (PEC), actuellement mobilisé par 25 universités, est une démarche qui s’appuie sur un support numérique. Les objectifs sont d’apporter à l’étudiant des possibilités de réflexion sur l’ensemble de ses acquis, des possibilités d’actualiser son projet tout au long du LMD, de meilleures possibilités d’agir et de communiquer sur ses expériences, sa formation, son/ses projet(s). À l’université, le Portefeuille d’expériences accompagne l’étudiant pour l’ensemble de son parcours, qu’il s’agisse de son orientation ou de ses insertions: stage, emploi en cours d’études, emploi lors de la sortie du système éducatif. Accompagner les étudiants au sein d’universités distinctes à travers un dispositif commun ne peut se concevoir qu’au sein d’une co-construction de ce dispositif. Cet ouvrage rend compte de l’histoire de cette « recherche-action » et dresse un état des lieux.
La première partie est consacrée à la genèse du projet et à son développement, dont le réseau PEC est un déterminant essentiel. Ce réseau est structuré autour d’un conseil d’orientation, il comprend notamment un groupe « ingénierie pédagogique » qui développe l’outil interuniversitaire, un groupe « ingénierie de formation », porteur de la mise en oeuvre d’une formation commune des acteurs de terrains qui accompagnent les étudiants (enseignants chercheurs, principalement) ou/et forment les formateurs (personnels SCUIO, notamment). Ces travaux d’ingénierie ont connu un développement considérable en 2009, date à laquelle le projet PEC est retenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) qui financera son développement jusqu’en 2012. L’évaluation externe de cette expérimentation est réalisée par le Céreq. Les enjeux de cette évaluation et le protocole qui a façonné en partie l’expérimentation concluent ce premier développement.
La deuxième partie est une « somme », au sens d’un condensé en de courts textes des principales réflexions des sciences de l’éducation, de la sociologie et des enjeux informatiques. Ces remarquables productions du conseil scientifique (CS) du PEC, constitué d’experts reconnus du domaine, témoignent d’un investissement peu commun d’un CS dans la mise en oeuvre du PEC. Le CS n’est donc pas, comme pourra le constater le lecteur, une caution scientifique distante.
Les parties 3 et 4 sont consacrées aux témoignages, et aussi aux réflexions et interrogations des acteurs de terrain. Les expériences d’essaimage du dispositif débutent les récits en invoquant la « culture PEC » et aussi les problèmes concrets de coût. Portage politique, intégration dans ou articulation avec des dispositifs existants sont ensuite évoqués: projet tuteuré, stage, TP, Projet personnel et professionnel de l’étudiant (PPPE), dispositif contre le décrochage, Plan réussite en licence (PRL), etc. Les expériences rendent compte de la diversité des publics et des modalités d’usages associées: à l’IUT, dans différentes filières universitaires (santé, droit, sciences et techniques, STAPS, lettres, notamment), à différents niveaux (L, IUT, master, doctorat). L’ouvrage se termine par un chapitre qui soulève la problématique de l’évaluation des étudiants dans le cadre d’une démarche de réflexion sur soi. La postface ajoute nombre d’interrogations sur l’avenir du PEC illustratif du « portefeuille d’expériences à la française ». C’est cette réflexion qui sera prolongée dans un prochain ouvrage, lequel rendra compte des résultats de l’évaluation Céreq et plus largement d’un premier « bilan scientifique » du PEC.
Le Céreq évalue plusieurs expérimentations du FEJ. L’édition de cet ouvrage traduit la volonté du Céreq de faire part de son expertise à travers une expérimentation qui mobilise jusqu’en 2013 six de ses seize centres associés régionaux. Cet ouvrage, état des lieux de l’expérimentation, présente aussi les enjeux d’une évaluation dont les résultats seront produits dans une prochaine publication. Télécharger la publication.
Préambule - Jean-Pierre Faudé

Cet ouvrage s’inscrit dans le développement du projet PEC, au moment où la dernière phase de l’expérimentation de la démarche et de l’outil s’achève, mais aussi au moment de passer à la deuxième phase, celle du déploiement et de la généralisation dans nos 25 établissements. Dans cette phase de transition, il est important pour toute l’équipe et les acteurs du projet de faire le point, de vous proposer un temps d’échange et de partage de nos expériences dans les différentes dimensions du projet.
Cet ouvrage est le premier d’une série. Il est consacré aux fondements et aux évolutions initiales de la démarche et de la plateforme PEC. Il vous permet d’appréhender tout ce qui a été à l’oeuvre pour leur conception puis leur développement: les différentes étapes du projet, le jeu des acteurs, la fusion des propositions théoriques et des applications méthodologiques, le partage et la mutualisation des pratiques.
Le dispositif est présenté dans ses différentes dimensions. L’étudiant (et, plus tard, le salarié) est au centre de la problématique de la construction des parcours de formation et de leur réussite, de la dynamique des projets et de la valorisation des expériences.
Sur les recommandations de notre conseil scientifique, nous avons souhaité transmettre nos réflexions, nos questionnements et nos propositions dans cette étape de fin d’expérimentation, qui a mobilisé les équipes ressources de 20 universités impliquant les savoir-faire très divers des SCUIO, des BAIP, des équipes pédagogiques des composantes, des responsables de formation…
Cette publication a été prévue pour notre quatrième séminaire qui orientera ses travaux sur le passage à une plus grande échelle de notre projet, réfléchira à sa faisabilité méthodologique et opérationnelle, retiendra les hypothèses de travail à mettre en oeuvre en 2013. Ces textes constitueront les points d’appui de notre culture commune fondée sur une déontologie, et de nos objectifs de toujours : aider tous les étudiants dans leur formation, leur orientation, tout au long de la vie, par une démarche qui se veut humaniste, structurante, et d’émancipation.
Ces retours d’expériences, ces communications d’experts, ces réflexions de concepteurs et d’utilisateurs ont pour objet de vous rendre compte de toute la richesse, de l’étendue et de la créativité de cette entreprise, mais aussi, en toute transparence, des contraintes et des difficultés rencontrées.
Trois dimensions ont structuré notre action: l’innovation, la recherche-action-développement, la coconstruction.
L’innovation:
c’est la motivation première des équipes qui se sont engagées dès l’origine du projet. Nous voulions améliorer les différents dispositifs d’aide « accompagnée » à l’orientation et à l’insertion des étudiants et trouver des réponses aux problématiques liées à la massification et aux exigences de l’individualisation. Toucher le plus grand nombre de nos étudiants et en même temps individualiser les réponses. Pour cela, nous n’avons eu de cesse d’expérimenter, de réaliser, de valider, de stabiliser certains modèles, de faire évoluer ou de changer d’autres actions, des pratiques, des approches méthodologiques. Ce sont toutes ces boucles qui sont décrites dans les différents retours d’expériences communiqués. L’innovation tant organisationnelle que pédagogique auprès des étudiants a été soutenue dans ce contexte par l’épanouissement des initiatives issues d’environnements universitaires très différents: scientifiques, littéraires, STAPS, science humaines et sociales. Cette diversité est un point d’appui essentiel dans l’enrichissement et l’optimisation de la démarche et de la plateforme, elle est illustrée dans les différents chapitres.
Tout au long du développement du projet, l’enjeu a été d’accompagner le développement de ces initiatives en prêtant toujours attention à leur émergence dans la cohérence des objectifs à atteindre. Ce bouillonnement d’émergences et de réalisations est décrit dans de nombreuses communications de nos collègues. Toutes ces productions dans l’espace collectif se sont renforcées dans l’interaction des acteurs et des différentes activités mises en oeuvre dans le projet. Nous avons été surpris par l’intensité et la qualité des collaborations: entre le conseil scientifique, la coordination et le terrain, les groupes d’ingénierie pédagogique et informatique, les équipes ressources des universités. Le management du projet en fut évidemment facilité. L’équipe de pilotage, les membres du conseil scientifique ont fait dans cet ouvrage un retour sur les caractéristiques de cette « innovation sociale. »
La recherche-action-développement.

Les principes de cette recherche-action se sont installés naturellement dans l’innovation. S’y sont impliqués différents acteurs: professionnels de l’orientation ou de l’aide à l’insertion, experts, enseignants-chercheurs, collaborateurs externes. Dès les premières hypothèses de travail (voir le chapitre 1-Genèse du projet), leur implication et leur collaboration ont été rendues possibles par le partage de conceptions, de valeurs éthiques, de pratiques méthodologiques et opérationnelles. À partir d’un premier cahier des charges validé par le comité de pilotage et le conseil scientifique, communiqué lors de notre premier séminaire à Toulouse, le principe d’un fonctionnement recherche-action a été intégré dans un travail en réseau par pôles de compétences. Il nous fallait installer et mobiliser l’addition des compétences, mettre en oeuvre notre dynamique de spirale: conception - mise en place d’expérimentations - évaluation - validation - évolution, amélioration de la démarche et de l’outil. Tous les acteurs ont oeuvré dans ce contexte et leurs retours d’expériences sont animés de cette culture de la recherche et de l’interaction partagées.
La co-construction, enfin.

Elle est le corollaire de l’innovation et de la recherche-action-développement. Cette co-construction s’est établie et précisée dans ses modes de fonctionnement au fur et à mesure de la mise en oeuvre des différentes activités du projet. La réalisation des évolutions de la démarche et des différentes versions de la plateforme – développée sur trois ans – sont la preuve que ces mises en place ont été « l’affaire de tous » et non celle de concepteurs experts. Les apports des différentes expérimentations, les observations des étudiants, les propositions des accompagnateurs, les éléments théoriques du conseil scientifique, les développements en allers et retours terrain/pôles d’ingénierie pédagogique et informatique, la coordination organisationnelle et opérationnelle: tout a concouru à développer cet état d’esprit, cette culture.
Depuis le début de notre entreprise, l’écoute, la prise en compte des analyses critiques et des points de vue différents, la transparence, la réactivité, les comptes rendus d’exécution, les bilans d’étapes ont consolidé l’échange et l’appropriation collective.
Aujourd’hui, cette co-construction résiste, vit par la mutualisation des idées, des actions, des supports créés par tous et communiqués, l’accord sur les objectifs à atteindre. Nos séminaires, et aujourd’hui cet ouvrage, témoignent de l’effort et du plaisir de communication de tous pour ce projet, et nous vous proposons de le partager.
Merci à l’équipe Ingénierie pédagogique et au pôle Informatique, maillons indispensables à la réalisation du PEC, et à l’équipe du Fonds d’expérimentation jeunes, sans qui ce projet n’aurait pas eu la chance de se développer dans de si bonnes conditions. Télécharger la publication.
Préface - Jean Biarnès

Dans nos sociétés postmodernes, construire sa vie est un exercice d’autant plus difficile que sont exaltées les valeurs du « self made man » ce qui a pour conséquence de rendre le sujet seul responsable de sa réussite ou de son échec si celui-ci arrive. Cette survalorisation d’une individualité coupée de ses environnements et de l’individualisme, dans un monde hypercomplexe, est totalement paradoxale. De plus elle nie ce qui est de la réalité de la construction d’un parcours de vie qui ne peut-être qu’une co-construction. Henri Wallon disait que l’Homme est « génétiquement » social. C’était, pour lui, une métaphore signifiant que tout être humain a besoin du regard de l’Autre pour se construire, besoin aussi fondamental que s’il était porté héréditairement par un gêne. Nous retrouvons ce besoin total dans des fictions tel que le roman de Defoé qui est quasi obligé de créer « Vendredi » le bon sauvage, ersatz de la société, afin que Robinson Crusoé puisse continuer à vivre sur son île, « seul-et-accompagné ». Plus scientifiquement Harlow, par ses expériences sur les singes rhésus a bien montré que c’est l’attachement à l’Autre, en l’occurrence la mère, qui permet aux bébés singes que l’on a affamés, de survivre avant même qu’ils n’aillent chercher la nourriture qui leur est cependant proposée. Mais ce que n’exprime pas, sinon en implicite, la formule d’Henri Wallon, c’est que si le regard de l’Autre est indispensable, il doit laisser le sujet advenir à ce qu’il doit être. Autrement dit, toute construction de l’être humain est une alchimie jamais totalement stabilisée entre des déterminismes externes et des décisions propres à l’individu. Être sujet, c’est bien se positionner entre deux assujettissements possibles, celui d’une subjectivité totale et celui d’une réification de soi par l’autre. Ce positionnement d’être sujet de son devenir, cette marche incessante sur ce chemin de crête entre les deux précipices que peuvent être ces deux assujettissements, nécessite des compétences multiples et donc un apprentissage et un développement de celles-ci.
Le Portefeuille d’expériences et de compétences qui se veut être une aide à la construction du parcours de la vie professionnelle de celui qui l’emploie, a donc en son centre des concepts comme « co-construction » et « accompagnement ». Il propose une démarche d’analyses de « soi-sur-soi » et de « soi-en-situation sociale ». Appuyé sur une trame, le dispositif, c’est un apprentissage réflexif sur ces deux rapports à soi qui est fondamentalement travaillé dans un but précis, l’autonomisation du sujet dans son processus d’insertion professionnelle. Cette « démarche-outil » s’est donc construite en n’éludant pas la complexité inhérente à sa nature et en refusant toute simplification qui n’aurait comme conséquence que d’alimenter une aliénation du sujet là où il est prôné son émancipation. Loin d’un comportementalisme réducteur comme celui de faire rentrer de force un parcours individuel dans un listing de compétences préétabli, la démarche PEC part de la richesse d’un parcours individuel pour former son « cré-acteur » à en extraire les multiples compétences acquises et/ou à en concevoir les manques en fonction d’un objectif défini, celui de pouvoir et de savoir choisir sa profession et se donner les moyens d’y accéder. Là où, dans une approche comportementaliste voire utilitariste, la personne humaine est « mise au centre » de considérations externes, donc réifiée, ce qui ne peut que favoriser la prise de pouvoir de certains sur la destinée de millions d’autres, la démarche PEC est « centrée sur la personne ». C’est pourquoi ce sont les références au constructivisme et à l’approche de la complexité prônée par Edgar Morin qui sont les bases de la construction de cette démarche-outil ce qui doit permettre à chacun de trouver « la voie » de son parcours de vie professionnelle et, à son début, de son parcours d’études.
Parti d’un travail théorico-pratique de quatre universités, les concepteurs du Portefeuille d’expériences et de compétences surent s’adjoindre rapidement les deux autres piliers nécessaires au développement de toute innovation, l’institutionnel à travers la délégation interministérielle à l’Orientation créée en 2006, et le financier en candidatant sur l’appel d’offres du fond pour l’innovation initié par Martin Hirsch en 2008. En ce sens la construction du PEC est aussi un exemple du développement d’une innovation en sciences humaines. Avec cette stratégie, le PEC est au début expérimenté sur treize universités et se développe aujourd’hui sur vingt-cinq et demain sur trente sites universitaires. Ceci répond à des besoins très différents: ceux des étudiants de sciences humaines qui ne sont pas les mêmes que ceux des sciences dites « dures » ni de ceux qui suivent des cursus professionnalisants mais aussi ceux de domaines d’insertion professionnelle qui n’ont ni les mêmes objets et objectifs, ni les mêmes cultures relationnelles, ni les mêmes critères d’embauche. De même les universités des grandes métropoles n’ont pas tissé les mêmes réseaux pouvant aider l’insertion de leurs étudiants que celles des petites unités urbaines. Enfin les questions qui se posent aux étudiants quittant l’université dès la première année ne sont pas celles de ceux qui la quittent en licence ou en master et a fortiori de ceux qui mènent leur chemin jusqu’au doctorat. La construction du PEC ne pouvait pas ne pas prendre en compte cette complexité. Cet ouvrage relate cette co-construction « chemin faisant » avec ses avancées, ses écueils, ses « vérités partielles » sur lesquelles les « co-constructeurs » se sont arrêtés un moment pour pouvoir repartir le moment suivant comme le préconisait Descartes dans Le Discours de la méthode. Cela explique qu’aujourd’hui la procédure en est à la « version 3 » qui parle même de « PEC à la carte ». Mais c’est aussi dire que cette dernière, qui sûrement durera plus longtemps que les deux premières parce que plus achevée, n’est pas encore la version définitive si tant est qu’un jour il y en ait une qui le soit puisque toute réalité humaine vit et donc se transforme. C’est aussi pourquoi cet ouvrage sera suivi d’un second qui présentera l’évaluation des impacts des procédures actuellement mises en oeuvre, en analysera les processus en vue d’une adaptation toujours plus efficace aux besoins très diversifiés et en évolution permanente et mesurera l’appropriation et l’usage qu’en feront les étudiants.
S’il est facilement admis qu’une évaluation conclusive d’une démarche telle que celle du PEC ne peut s’élaborer que dans l’après coup (ce qui justifie ici qu’elle ne figurera que dans un second volume), il pourrait paraître paradoxal, en fonction de la philosophie annoncée de cette démarche, à savoir d’être centrée sur le sujet, de ne pas voir apparaître dès ce premier ouvrage la parole directe des acteurs, les étudiants et, dans une moindre mesure, les accompagnateurs. Cette absence dans ce premier volume est cependant cohérente avec la démarche « chemin faisant » et « co-construite ». En effet, s’il y a eu en cinq ans trois versions de l’outil c’est parce que la parole des étudiants et des accompagnateurs a été immédiatement prise en compte et intégrée tant à la démarche qu’à l’outil. L’évolution même du PEC est le reflet de la centration de la démarche sur les acteurs à travers leurs discours. C’est alors bien l’analyse finale de l’évolution de ces derniers tout au long de l’expérimentation jusqu’à son terme, et sûrement au-delà, qui sera porteuse d’une véritable évaluation conclusive. C’est pourquoi ces discours d’acteurs ne pourront paraître que dans le second volume prévu.
Ce sont les mêmes raisons qui justifient ce second volume, qui légitiment également le contenu de ce premier ouvrage. En effet pour qu’une évaluation conclusive ne donne pas à voir un « absolu » ou un idéal à reproduire, il est nécessaire qu’elle soit rapportée à des données clairement explicitées: données théoriques, données contextuelles de lieu, de temps de sociologie des populations. C’est à cette condition qu’une évaluation conclusive d’un processus prend sa seule dimension possible, la dimension d’une « vérité partielle », à partir de laquelle l’on peut construire mais qui reste modulable dans l’espace et le temps et non d’une vérité absolue qui pourrait être dupliquée à l’infini, n’importe où et n’importe quand.
Cette présentation des deux volumes faite par un certain aller-retour entre l’un et l’autre cherche à briser la linéarité de l’écriture qui ne peut qu’exposer un fait à la suite de l’autre en en montrant les liens. Or, travailler avec la complexité est tout autre. C’est une forme spiralaire du récit (ce qui est impossible) qui rendrait compte de cette démarche qui est constituée par une avancée, une pose réflexive, un certain effacement du « déjà construit » pour réorienter ce dernier et repartir de l’avant et recommencer ce cycle. C’est exactement la démarche qui a présidé à la co-construction du PEC. Une première avancée constructive sur le terrain, une pose réflexive avec le conseil scientifique (CS), un effacement partiel du déjà construit et une réorientation de la démarche et de l’objet par le conseil de pilotage (CP) et les groupes d’ingénierie pédagogique et de formation, une nouvelle réalisation sur le terrain, et de nouveau passage en CS, remodélisation par le CP, etc.
Si cette démarche spiralaire ne peut pas être rendue de manière satisfaisante par l’écrit, ce dernier fixe cependant bien les repères et le cadre de cette expérimentation afin que l’on puisse ultérieurement créer toutes les adaptations nécessaires aux différents terrains où le PEC pourra être mis en oeuvre. Dans ce volume on trouvera donc, après l’explicitation de la genèse du PEC, de son ingénierie pédagogique et de formation ainsi que des modalités d’une évaluation externe dans une première partie, une seconde partie explicitant le cadre théorique ayant soutenu la démarche à travers les principaux concepts employés comme l’articulation « expérience et compétence », les interactions « autoévaluation-évaluation », ou bien encore ce qui fonde dans la démarche PEC l’accompagnement à « l’accompagnement au parler de soi », les liaisons « rapport au savoir et réflexivité » et enfin ce qui est entendu comme incidence entre dispositif sociotechnique et identités numériques ou encore dans la reconnaissance des compétences dans l’emploi. Dans les deux derniers chapitres la parole reviendra aux équipes de terrain à travers des écrits d’acteurs qui, dans l’un, analyseront les différentes stratégies d’implantation et d’essaimage de cette démarche-outil dans leur université respective, et dans l’autre donneront une approche de la diversité des processus et procédures d’appropriation de cette démarche lors de sa mise en oeuvre et de son intégration dans l’existant universitaire. La diversité des procédures ayant été adoptées suivant les contextes, les difficultés rencontrées, celles qui ont été surmontées et les autres, celles qui restent à travailler, garantissent que la démarche PEC, sur une base théorique transversale à tous les contextes et un cadre de référence pour tous les acteurs, n’est cependant en rien un « objet absolu » mais au contraire une démarche-outil adaptative non seulement aux différents contextes mais aussi et surtout à chaque utilisateur.
En fin d’ouvrage, une postface, en tirant le fil rouge de tout ce travail pourra ouvrir sur un avenir qui sera toujours à envisager dans et par une co-construction perpétuelle. Télécharger la publication.
Postface - Jacques Aubret

Ce proverbe africain: « Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens », traduit de manière implicite l’angoisse humaine face à l’imprévisibilité du destin et l’idée que le passé personnel et expérientiel contient des indices et des ressources propres à orienter et à motiver les personnes vers de nouveaux engagements.
L’ouvrage, que chacun a pu parcourir, est à la fois une illustration de la richesse du regard porté sur le passé et une source de questions pour l’avenir. Il l’est au niveau individuel, dans la philosophie du PEC, qui enracine tout projet personnel et professionnel dans l’analyse des expériences de vie, non pas pour en faire des déterminants du futur mais comme témoignage des évolutions cognitives et de la personnalité qui étonnent parfois, mais qui fournissent l’énergie nécessaire au rebond, à l’audace, à la créativité, à la prise de risque face à l’avenir. Il l’est aussi au niveau collectif, dans la mesure où les témoins de l’aventure PEC, qui ont contribué à la rédaction de l’ouvrage, présentent chacun un éclairage personnel sur les différentes facettes de cette aventure: co-construction du projet et de sa mise en oeuvre technique et informatique, gestion administrative du projet et de l’expérimentation, ingénierie, expérimentation sur le terrain, formation des acteurs de terrain, communication, évaluation, regards théoriques, portage politique, etc. De ce dernier point de vue deux aspects ont particulièrement retenus notre attention. Le premier concerne précisément le passé et le second l’avenir.
La création et la mise en oeuvre du PEC rejoint l’histoire un peu plus ancienne du développement des portefeuilles de compétences en France ; elle en garde l’esprit et la culture mais lui donne une nouvelle vitalité en la greffant au coeur même du processus de formation. En 1992, B. Liétard1, retraçait l’introduction du portefeuille de compétences depuis une dizaine d’années, en France, dans ces termes: « Du portfolio nord-américain au portefeuille de compétence à la française ». Les racines québécoises sont affirmées à travers le courant de reconnaissance et de validation des acquis qui a trouvé de solides échos en France au début des années 80, période où l’on s’est particulièrement intéressé au déficit de qualification chez les jeunes sortant du système scolaire et à l’accueil des adultes en période de transitions professionnelles et présentant des difficultés à faire valoir leurs expériences passées soit pour réintégrer le système de formation à travers la formation continue, soit pour se réinsérer dans le monde du travail à un juste niveau de compétences. De là sont nés les premiers textes relatifs à la validation des acquis professionnels (décret d’Août 1985) et un peu plus tard le bilan de compétences professionnelles et personnelles (loi du 31 décembre 1991) suite à un accord national interprofessionnel du 3 juillet 1991. Dans les décrets d’application relatifs aux bilans de compétences, les portefeuilles de compétences sont présentés comme les formes d’accompagnement privilégiées du bilan. Il s’agissait comme l’indiquait B. Liétard, de « rendre les individus acteurs de leur propre histoire, leur donner les moyens de nouvelles capacités à exister à travers un positionnement adéquat dans leur propre environnement… le portefeuille peut être un outil privilégié d’une démarche formative globale.
Encore faut-il qu’il garde une forme souple et évolutive permettant (à son auteur) de gérer son propre capital de qualification et de se définir des projets réalistes personnels et professionnels ». Ainsi le portefeuille de compétences se présentait comme une démarche de formation et non comme un outil d’évaluation; il bénéficiait d’un accompagnement personnalisé centré sur la dynamique évolutive de la personne et non sur un programme préétabli; le bénéficiaire était l’unique propriétaire du document qui résultait de la démarche. L’originalité du PEC, tient non seulement dans l’adaptation d’un outil aux techniques modernes de communication et de numérisation (ce qui n’allait pas de soi) mais dans l’inscription de la démarche dans les programmes de formation universitaire, à tous les niveaux, y compris à celui de la formation doctorale. La motivation des concepteurs et des acteurs de terrain (conseillers dans les services d’orientation, responsables administratifs, enseignants et accompagnateurs…) transparaît dans les témoignages qui nous sont offerts. Mais pour autant, l’avenir du PEC est-il écrit de manière sûre? Télécharger la publication.

Le Portefeuille d'expériences et de compétences. De l'université à la vie active Χαρτοφυλακίου των εμπειριών και δεξιοτήτων. Πανεπιστήμιο στην επαγγελματική ζωή. Aubret Jacques, Jean Biarnès, Francis Peabody, Jean-Pierre Faudé Denis Gäste José Rose (επιμ.) Αρωγής αρ. 39, 2012, 144 σελ.. Κατεβάστε τη δημοσίευση.
Χαρτοφυλακίου των εμπειριών και δεξιοτήτων (PEC), κινητοποιούνται σήμερα κατά 25 πανεπιστήμια, είναι μια προσέγγιση που βασίζεται σε ένα ψηφιακό μέσο.
Οι στόχοι είναι να παρέχει ο φοιτητής με ευκαιρίες για προβληματισμό σχετικά με όλα τα επιτεύγματά του, τις ευκαιρίες για την ενημέρωση του έργου τους σε όλη την LMD, καλύτερες ευκαιρίες για να δράσει και να επικοινωνούν με την εμπειρία, την κατάρτιση τα έργα του. CEREQ αξιολογεί διάφορα πειράματα Ταμείο για πειράματα Ίδρυμα Νεότητας (EYF). Η έκδοση αυτού του βιβλίου αντανακλά την CEREQ να μοιραστεί την εμπειρία του μέσα από τον πειραματισμό που περιλαμβάνει 2013 έξι από δεκαέξι κέντρα του περιφερειακούς εταίρους. Η απογραφή βιβλίο του πειραματισμού, αυτό εκδίδει επίσης την αξιολόγηση της οποίας τα αποτελέσματα θα παράγεται σε μια μελλοντική έκδοση. Περισσότερα...

Commentaires
Newsletter
49 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 2 783 504
Formation Continue du Supérieur
Archives