
Impliquer le sénior lui-même...
- Outre les entreprises, les managers, « il y a un autre acteur fondamental à impliquer et à sensibiliser : c’est le senior lui-même » souligne Christian Guet, DRH adjoint du groupe Lagardère., "C’est un gros challenge, quand on sait que les gens sont habitués à voir partir leurs camarades à 55, 56 ou 57 ans, et qu’ils espèrent faire la même chose. Il y a un travail de fond à engager pour qu’ils prennent conscience qu’ils ont beaucoup de temps devant eux avant la fin de leur carrière. » « Il y a une très grande diversité de postures personnelles face au choix de partir ou de rester », relève Olivier Parent du Châtelet, associé du cabinet de conseil BearingPoint, qui a coordonné une étude sur l’emploi des seniors. « Il y a de plus en plus de familles recomposées, avec des enfants en bas âge, dont les parents seniors ont besoin de continuer à travailler. Idem pour ceux dont les parents âgés ont besoin de soins, ou pour les personnes qui ont connu une période de chômage, qui ont une tendance naturelle à vouloir rester. » Autre constat : les personnes sont d’autant plus mobiles qu’elles l’ont été durant toute leur carrière.
Emergence d’une « 3ème partie de carrière »
- Des changements qui impactent la notion même de temps de carrière, avec l’apparition d’une 3ème partie de carrière entre 55 et 65 ans. Comment occuper ce temps ? « Aujourd’hui, si l’on considère que l’on est senior à 50 ans et qu’on doit travailler jusqu’à 65 ans, on ne va pas faire de la transmission des savoirs pendant quinze ans ! », s’exclame Gilles Verrier. Il devient donc indispensable d’offrir de vraies perspectives aux seniors. « L’objectif est de faire évoluer les seniors en trouvant des parcours en ligne avec les besoins de l’entreprise », résume Olivier Parent du Châtelet. Il faut donc « proposer de nouveaux modèles de carrière pour éviter le ’senior-sitting’ ». Le consultant en suggère trois : le « modèle de l’élastique », qui consiste à allonger la durée moyenne des postes ; le « modèle de la chaîne », qui vise à « ajouter des maillons en fin de carrière » (postes de formateur, de consultant interne, etc.) ; et le « modèle des vases communicants », qui doit permettre de « faciliter le partage entre activité et inactivité ». « L’enjeu, c’est de gérer les seniors aussi bien que les autres, mais pas comme les autres », résume Gilles Verrier. Voir l'article du blog Les seniors au travail: quelle gestion pour quel emploi?
