« Enseignement supérieur : la réussite en premier cycle » Note sur le document présenté au CNESER, par Claudio Galderisi
Le document présenté lors de la dernière réunion plénière du CNESER, le 24 septembre 2012, par les services de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, comporte 10 tableaux et diagrammes. Il présente une série de statistiques, dont quelques-unes offrent des résultats sans doute inattendus.
Les remarques suivantes ont pour objectif de mettre en évidence les éléments saillants de chaque diapositive.
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Le contexte : de 310 000 étudiants à 2 320 000 en 50 ans On remarquera une augmentation très importante du nombre de post-bacheliers inscrits dans des études supérieures: il a été multiplié par 7 en cinquante ans. Celui du nombre d’étudiants inscrits à l’université connaît une progression légèrement inférieure (multiplié par six, qui devrait cependant se poursuivre dans les prochaines années, selon le ministère.
À noter que le nombre d’étudiants inscrits en STS et dans les IUT n’a pas connu la même progression et est resté de fait stable. Ces deux formations n’ont pas contribué au processus de démocratisation des études supérieures, alors même que c’était un des leurs objectifs au moment de leur création.
Le premier cycle d’enseignement supérieur: de quoi parle-t-on? Présentation du nombre d’étudiants inscrits dans les premiers cycles. Ce tableau est organisé par formations et par filières disciplinaires.
À noter que les sciences et les disciplines de la santé ne représentent que 30% environ de l’ensemble des étudiants inscrits dans un premier cycle universitaire.
Le contexte : des bacheliers plus nombreux, de nouveaux profils Diagramme concernant le pourcentage des formations de bacheliers en une génération.
À noter que l’augmentation dans les vingt dernières années est due surtout aux bacheliers professionnels et en moindre mesure aux bacheliers technologiques, le nombre de bacheliers généraux étant stable depuis deux décennies.
Un critère de performance: 20% des étudiants quittent l’enseignement supérieur sans diplôme, i.e sans avoir réussi en 1er cycle Sur le taux des étudiants quittant l’enseignement sans un diplôme.
Il s’agit d’un des résultats les plus surprenants. Le taux d'échec est sensiblement plus important en STS (colonne de gauche); il y a une grande différence entre le taux d'échec des séries des BAC S (6%) ou L (14%, pus du double des S!) et les bacheliers professionnels (56%!)
À noter que le taux d'échec global de 19% serait nettement inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE (31%). Il faudrait cependant vérifier dans quelle mesure cet échec est dû à l’abandon, comme c’est souvent le premier cycle universitaire ou à une véritable sélection qualitative.
Une question d’orientation? Présentation des taux de réussite en fonction de l’orientation.
On remarquera que le taux d'“acceptation”, qui correspond dans certains cas (IUT, STS) à une sélection, est inversement proportionnel, de manière quasi exponentielle, au taux de réussite.
Pour les bacheliers généraux, là où les universités acceptent 80% des voeux (29% sur 35%), le taux de réussite est de 33%, ou de 44% en 4 ans; les IUT et les STS qui n'acceptent que 50% en gros des demandes reçues affichent une réussite deux fois supérieures aux licences!
À noter que ce taux de réussite des IUT et des STS par rapport à la Licence est même plus important chez les bacheliers technologiques ou professionnels. Dans ce dernier cas, les universités qui en accueillent davantage que les voeux exprimés est à 3% de réussite, alors que les IUT, qui n'acceptent qu'un dixième des voeux exprimés, ont un taux de réussite douze ou treize fois supérieur à l'université!
Une question de trajectoire ou de mention? Est présentée dans ces trois tableaux, la répartition des inscrits par formation et par mention au Bac.
Ces résultats sembleraient montrer que la meilleure garantie de la réussite dans les études supérieures est ce substitut de la sélection qu’est devenue la mention.
Les taux de réussite des bacheliers professionnels et technologiques ayant une mention sont supérieurs à celui des généralistes sans mention!
La poursuite d’études, caractéristique des bacheliers généraux?
Il s’agit sans doute du tableau le plus intéressant, même s’il manque une répartition par filières disciplinaires, et que l’on ne connaît pas les valeurs absolues correspondant aux différents pourcentages.
Le taux d'échec général de 20% en Licence (mais 14% de bacheliers généralistes, par rapport au 47% des technologiques) est trois fois supérieur à celui des IUT!
À noter que les IUT présentent de résultats meilleurs même chez les bacheliers technologiques (11% échec) par rapport aux bacheliers généraux des licences (14%).
Le chiffre de 20% devrait pouvoir être analysé par filière disciplinaire (il est sans doute supérieur en Droit et en SHS) et partiellement corrigé par le fait que 9% des étudiants de Licence n'ont qu'un Bac +2. Surtout, il ne tient pas compte du fait que ce 20% mesure l'échec sur une “génération” de trois, voire quatre ans (un premier cycle entier), présentant donc un effet de lissage. Ce 20% est presque exclusivement le résultat de l'échec en L1 et encore plus du décrochage au premier semestre (S1). Le « chiffre magique » de 50%, dont parlait Mme Bonnafous lors de la présentation du document au CNESER n'est pas tout à fait une légende universitaire: d'une part, parce qu'en première année le taux d’abandon est de l’ordre de 50%; d'autre part, parce que chez les bacheliers technologiques et professionnels, le taux d’échec est même supérieur.
À noter également que ces chiffres prouvent d'une certaine manière que toute la sélection se fait “par défaut” ou par décrochage en première année, et que par la suite l'obtention du diplôme de Licence semble être garantie par le système de la compensation.
Quelle insertion? Cette dernière diapositive présente des résultats concernant le taux de chômage après la sortie.
C’est sans doute le diagramme le plus encourageant.
Malgré les différences considérables entre les filières disciplinaires et les formations (on passe du 2% du Bac +2 santé-social au 28% du CAP-BEP tertiaire!), il apparaît clairement que dans l’ensemble (18% de taux de chômage), le diplôme supérieur protège nettement mieux ceux qui l’ont obtenu de ceux qui ne le possèdent pas (41%!).
Remarques conclusives Dans l’ensemble, ces statistiques confortent la position de QSF en ce qui concerne la sélection, l’orientation et
la formation continue.
Dans la contribution présentée aux Assises de la recherche, QSF avait recommandé entre autres quatre mesures pour transformer l’échec en progression individualisée:
a) orientation des étudiants à travers les prérequis disciplinaires;
b) introduction d’une année d’orientation entre le Bac et le début des études universitaires, qui serait facultative pour les étudiants disposant des prérequis disciplinaires;
c) une capitalisation des crédits permettant aux étudiants d’avancer dans les études supérieures à leur rythme;
d) une formation continue qui permettrait d’ouvrir à nouveau les universités à l’ensemble des adultes, et non seulement aux post-bacheliers.
Au vu de ces statistiques, il semble également urgent de lancer une réflexion sur le rôle des IUT et des STS et sur leur vocation à lutter contre l’échec des 150 000 bacheliers quittant l’enseignement supérieur sans aucune formation et sans un diplôme.
"Ανώτατη Εκπαίδευση: προπτυχιακό επιτυχία" Σημείωση σχετικά με το έγγραφο που παρουσιάστηκε στο CNESER από τον Claudio Galderisi
Έγγραφο που παρουσιάζονται κατά την τελευταία συνεδρίαση της ολομέλειας της CNESER, 24 Σεπτέμβρη 2012, από τις υπηρεσίες της Γενικής Διεύθυνσης της Ανώτατης Εκπαίδευσης και της απασχολησιμότητας, έχει 10 πίνακες και διαγράμματα. Παρουσιάζει μια σειρά από στατιστικά στοιχεία, μερικά από τα οποία προσφέρουν μάλλον απρόσμενα αποτελέσματα. Περισσότερα...