Enquête 2010 auprès de la Génération 2007: Le diplôme, un atout gagnant pour les jeunes face à la crise. Premiers pas dans la vie active des jeunes sortis du système éducatif en 2007. Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a présenté à la presse les premiers résultats de l’enquête Génération 2007 le jeudi 7 avril 2011 à 10h. Au printemps 2010 dans le cadre des enquêtes « Génération », le Céreq a interrogé un échantillon de 25000 jeunes de tous niveaux de formation parmi les 739000 sortis du système éducatif en 2007. Arrivés sur le marché du travail dans un contexte économique plutôt favorable alors que le taux de chômage reculait depuis plusieurs trimestres, ils ont connu, à partir de mi-2008, les contrecoups de la crise économique mondiale.Ces résultats sont comparés aux données des précédentes enquêtes et apportent ainsi des éclairages sur l’évolution, au fil des générations, des premiers pas dans la vie active des jeunes. Les personnes enquêtées ont été tirées au hasard parmi celles présumées sorties du système éducatif en 2006-2007, grâce à une base de sondage constituée préalablement par le Céreq. Cette base a été réalisée grâce à la collaboration de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), des rectorats, des
universités et des autres établissements de formation ne dépendant pas du ministère de l’éducation nationale (centres de formations d’apprentis, lycées agricoles, écoles de l’enseignement supérieur…). Sur l’ensemble de l’échantillon, environ 27000 répondants sont associés à des extensions d’échantillon sur des territoires ou des formations, afin de répondre à des besoins d’informations ciblés.
Télécharger le dossier de presse "Premiers résultats de l'enquête Génération 2007" et le Diaporama sur les résultats de l'enquête Génération 2007.
Eléments sur l'Enseignement Supérieur
Un jeune sur six toujours sans aucun diplôme et davantage de diplômés dans le supérieur La part des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur a augmenté d’une génération à l’autre, passant de 41% à
43%. Par ailleurs, le niveau de sortie a sensiblement augmenté par rapport aux générations antérieures. Plus de 190000 jeunes ont obtenu un diplôme de niveau licence ou supérieur, à l’issue de leur formation initiale. C’est presque 20000 de plus que trois ans auparavant. Pour les jeunes de la génération 2003-2004, la mise en place du système LMD, alors effective dans peu d’universités, était peu perceptible. Pour les jeunes qui ont quitté le système éducatif en 2006-2007, les sorties au niveau L3 (licence) et M2 (master) sont plus nombreuses, tandis que les sorties au niveau L2 et M1 reculent. Au niveau L3, la hausse du nombre de diplômés est principalement due au
succès des licences professionnelles. Les jeunes détenteurs d’un DUT ou d’un BTS prolongent de plus en plus leurs études.
L’âge moyen de sortie du système éducatif est de 21 ans. Il n’évolue guère par rapport à la précédente génération étudiée. Pour les non diplômés, il est de 18 ans, 20 ans pour les diplômés du secondaire, baccalauréat compris, et 23 ans et demi pour les diplômés du supérieur...
Les diplômés du supérieur subissent nettement moins la crise Trois ans après leur entrée dans la vie active, le taux d’emploi des diplômés du supérieur est très élevé: il oscille autour de 85%, contre 70% dans le secondaire et 49% chez les non diplômés. Par rapport à la génération précédente, l’entrée sur le marché du travail s’est faite de manière plus rapide: en 2004, les jeunes arrivaient sur un marché du travail dégradé depuis plusieurs mois alors qu’en 2007, ils arrivent sur un marché où le chômage recule depuis deux ans.
La crise économique stoppe cette embellie. A partir de juin 2008, le taux d’emploi se replie chez les jeunes diplômés sortis en 2007 avant de se stabiliser, alors qu’il continue de progresser chez les diplômés de la « génération 2004 » ayant une ancienneté comparable sur le marché du travail. Au total, après trois ans de vie active, le taux d’emploi des diplômés du supérieur en 2010 est inférieur à celui des diplômés en 2007 de la génération précédente.
Le même diagnostic peut être fait à partir du risque d’exposition au chômage. Pour les diplômés du supérieur de la « génération 2004 », le taux de chômage diminue de manière quasi continue à partir de la première année de vie active. Cette baisse s’observe aussi pour les diplômés du supérieur de la « génération 2007 », mais seulement jusqu’en juillet 2008. A partir de cette date, le taux de chômage repart à la hausse pour atteindre 8,5% en juillet 2010, soit une augmentation de 1,5 point entre les deux dates.
Chez les diplômés du supérieur, le taux d’emploi à trois ans a baissé de 2 points par rapport à la génération précédente. Ce repli était de 5 points dans le secondaire et de 7 points chez les non diplômés. L’effet de la crise sur les premiers pas dans la vie active des diplômés du supérieur apparaît donc très modéré.
L’accès à un emploi n’est évidemment pas le seul paramètre à prendre en compte. Sans remettre en cause leurs capacités à accéder à un emploi, la crise pourrait conduire les jeunes diplômés du supérieur à moins d’exigence sur la nature de l’emploi occupé: position, type de contrat, niveau de rémunération. Or, la qualité des emplois qu’ils occupent trois ans après leur sortie ne semble pas s’être dégradée. 72% sont en CDI ou sont fonctionnaires. Ce chiffre était de 70% pour la « génération 2004 ». La part des CDD oscille autour de 17%, comme pour la « génération 2004 ». Les contrats précaires sont donc minoritaires. La part des emplois de cadres ou de professions intermédiaires est stable à environ 80%. Enfin, le salaire médian des diplômés du supérieur de la « génération 2007 », s’établit à 1350€ pour le premier emploi et 1630€ sur l’emploi occupé trois ans après la sortie. Ce niveau de rémunération est en légère hausse par rapport à la génération précédente.
L’apprentissage : un atout pour l’accès à l’emploi Parmi les 739000 jeunes sortis du système éducatif en 2007, 125000 étaient en apprentissage durant leur dernière année de formation, soit 17%... Toutefois, depuis la loi « Seguin » du 23 juillet 1987 qui a ouvert l’apprentissage à tous les niveaux de formation, les effectifs d’apprentis marquent le pas dans le secondaire tandis qu’
ils progressent dans l’enseignement supérieur.
Qu’ils sortent de l’apprentissage ou de la voie scolaire, la très grande majorité des sortants du supérieur sont en emploi trois ans après leur sortie et connaissent un taux de chômage relativement faible par rapport aux sortants du secondaire. Le suivi mensuel de la situation d’activité montre que, comme pour les sortants du secondaire (diplômés ou non), les jeunes sortis d’une formation du supérieur par apprentissage ont accédé à un premier emploi un peu plus rapidement que les autres mais cet avantage s’est réduit jusqu’à s’annuler après le retournement conjoncturel pour les sortants du supérieur...
Qu’ils sortent du secondaire ou du supérieur, les jeunes sortis d’une formation par apprentissage sont ainsi plus souvent en emploi à durée indéterminée trois ans après leur sortie. Pour les sortants du supérieur, le salaire médian est également plus élevé. Ce constat reste vrai d’une génération à l’autre.