Par Guillaume Garreta et Fanny Saada, attachés de coopération universitaire Ambassade de France en Russie. Les dossiers Pays Campus France : Russie. Télécharger le dossier Russie.
Le paysage scientifique et universitaire russe, bouleversé après la chute de l’Union Soviétique et en perpétuelle évolution depuis le début des années 2000, se stabilise aujourd’hui autour de deux grandes tendances : internationalisation et constitution de pôles d’excellence, thématiques ou régionaux. Ce nouveau paradigme rend l’environnement universitaire très compétitif mais offre également de belles opportunités de coopération aux établissements étrangers.
Dans ce cadre, la France, devenue le 3e pays de destination des étudiants russes en 2012 et 1ère en termes de doubles diplômes, est bien positionnée : le système universitaire français bénéficie d’une véritable attractivité et d’une solide réputation en sciences humaines et sociales et en économie-management, et peut faire valoir des atouts qui importent au public étudiant russe (qualité de vie, quasi-gratuité des études).
Toutefois, il faut prendre en compte la concurrence d’autres pays (Allemagne, anglo-saxons et scandinaves), qui développent leur offre sur des créneaux aujourd’hui porteurs, comme l’enseignement en anglais notamment en sciences exactes et de l’ingénieur ; or les étudiants russes ne pensent pas spontanément à la France sur ces créneaux.
Dans ce contexte, l’Ambassade de France en Russie met en œuvre une politique ambitieuse de coopération scientifique et universitaire, considérée comme une des priorités de la relation bilatérale. Le 31 octobre 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en visite à l’Université d’État de Moscou Lomonossov, a ainsi souligné que « notre intérêt réciproque est d’ouvrir de nouvelles possibilités dans les sciences exactes, les sciences de l’ingénieur, les sciences humaines, autant de disciplines où nos deux pays excellent [...] en favorisant le développement des relations entre nos régions qui se caractérisent souvent par un potentiel scientifique remarquable ».
Dans cette optique et afin de faciliter la mobilité réciproque, les gouvernements des deux pays mettent la dernière main à un accord bilatéral de reconnaissance mutuelle des diplômes et des cursus, qui couvrira tous les niveaux d’études, du baccalauréat au Doctorat, et permettra la reconnaissance des spécificités du système des grandes écoles françaises. De même, sur le volet recherche, les deux pays ont décidé de renforcer leurs instruments financiers de coopération par la mise en place d’un partenariat Hubert Curien qui devrait voir le jour en 2015, pour élargir les possibilités offertes aux chercheurs des deux pays.
L’Ambassade de France en Russie consacre également une part importante de ses moyens (bourses, missions, invitations) à promouvoir l’offre française en sciences de l’ingénieur et à favoriser les coopérations en termes de formation et de recherche dans les secteurs de technologies avancées (aéronautique, spatial, transports ferroviaires, énergie, technologies de l'information et de la communication, agro-ingénierie...).
Si actuellement les Espaces Campus France de Moscou et de Saint-Pétersbourg concentrent à eux seuls 70 % des départs en mobilité vers la France, la conquête des régions, où existe un fort potentiel encore inexploité, est une démarche essentielle pour soutenir le rayonnement universitaire et scientifique français sur le long terme. Pour ce faire, la coopération avec la Russie s’appuie sur les Espaces Campus France à Novossibirsk, Samara et Ekaterinbourg et sur un réseau complémentaire de 25 points d’information auxquels s’ajoutent depuis les lecteurs de français à la rentrée 2014. L e Transsibérien des écoles et universités françaises, organisé par Campus France à l’automne 2014, permettra à la France d’augmenter sa visibilité dans les régions les plus dynamiques de Russie, et de renforcer ainsi la coopération entre les deux pays. Télécharger le dossier Russie.