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Formation Continue du Supérieur
17 novembre 2019

L’idée d’Europe dans l’histoire - Les Lumières

Accueil - Vie PubliqueLa Renaissance marque un renouvellement très profond des sensibilités et des cadres mentaux. Les nouvelles valeurs qui s’affirment – progrès de la rationalité, exaltation du savoir, pleine redécouverte du legs de l’Antiquité... – posent les germes d’une contestation des dogmes et des interdits religieux, tandis que le monde chrétien se trouve bientôt déchiré par les guerres de religion, le schisme protestant mettant fin à l’unité de la chrétienté latine. Le mot Europe se substitue alors à celui de christianitas pour désigner les habitants de cet ensemble géographique. Il sert aussi à distinguer ce dernier du Nouveau Monde américain révélé par les "Grandes Découvertes". C’est à cette époque que naît une république des Lettres, qui préfigure le cosmopolitisme des Lumières.
Au XVIIIe siècle, cette république connaît un remarquable essor à travers la renommée et les échanges des cours européennes, la multiplication des académies, le prestige de nombreux salons, l’activité des loges maçonniques. Dans l’Europe des élites, les déplacements entre capitales se banalisent et les idées philosophiques, les œuvres littéraires ou artistiques, les théories d’ordre politique ou économique circulent, elles aussi, généreusement. Cet espace sans frontières possède même une langue grâce à l’usage fort répandu du français dans les milieux savants et au sein des cours. Bien évidemment, pareil foisonnement intellectuel et artistique n’intéresse directement qu’une infime minorité. Néanmoins, l’influence des œuvres et des idées est d’une portée plus vaste. Par leur force et leur ampleur, ces courants, ces mélanges contribuent à élaborer un espace commun d’appartenance.
L’enchaînement Lumières-Révolution française-guerres de la République et de l’Empire napoléonien est extrêmement riche en bouleversements et brassages de toutes natures. Si une certaine uniformisation des États, notamment par le biais d’une uniformisation de leurs structures administratives, en découle, on sait aussi que la menace de l’hégémonie française, par les résistances qu’elle suscite, aide puissamment à la naissance de l’idée nationale en Europe.
Après 1815, le nouvel ordre européen est fondé sur la notion d’équilibre et d’entente entre grandes puissances et le XIXe siècle est aussi pour l’Europe celui des nationalités et de l’unité de l’Italie et de l’Allemagne. L’affirmation des États n’empêche pas que les élites continuent de partager une culture cosmopolite, l’héritage des Lumières se perpétuant sur les plans culturel et institutionnel. La lecture des mémoires de Stefan Zweig, Le monde d’hier, souvenirs d’un Européen (1941), montre bien à cet égard ce que pouvait être la vie et l’univers mental d’un bourgeois cultivé dans le monde d’avant 1914. Mais, ce "monde de la sécurité", cher à l’écrivain viennois, disparaît avec la Première Guerre mondiale, aboutissement d’une exaltation des nationalismes qui a pris son essor dans les dernières décennies du XIXe siècle. Les quatre années d’une guerre atroce, qui président à la naissance du XXe siècle, sont suivies d’un second conflit plus dévastateur encore. Plus...
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