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Formation Continue du Supérieur
31 décembre 2018

Les bases de Bologne - Pays scandinaves : une profonde redéfinition de l’organisation et du pilotage des universités

Screenshot-2018-4-21 Journal de mise en ligne - ESR enseignementsup-recherche gouv frDans les années 1990, les pays nordiques reconnaissent le rôle des universités dans la résolution des problèmes socio-économiques et environnementaux. Pour leur permettre de contribuer davantage au développement et à la compétitivité des Etats, les responsabilités et le pilotage des institutions d’enseignement supérieur ont été largement redéfinis.
Dans la lignée de ces réformes institutionnelles, d’abord portées par la Suède et la Finlande, les pays scandinaves adhèrent au processus de Bologne dès 1999. Les pays nordiques s’engagent de manière consensuelle dans l’européanisation de leurs systèmes éducatifs, afin de réduire les obstacles à la mobilité, favoriser la coopération transfrontalière et répondre aux enjeux de la mondialisation par une nouvelle organisation universitaire.
Un modèle nordique d’enseignement supérieur ?

Si la mise en œuvre des objectifs de Bologne dans les pays nordiques diffère selon les spécificités nationales, des similitudes historiques, culturelles et politiques marquent les systèmes éducatifs de la région. En effet, l’enseignement supérieur est considéré comme un bien public gratuit et les établissements sont majoritairement financés par des fonds publics.
Les ministres de l’éducation danois, finlandais, norvégien, suédois et islandais ont défini l’enseignement supérieur et la recherche comme une priorité de coopération au sein du Conseil Nordique.
Enfin, les politiques éducatives et scientifiques et les changements introduits par Bologne sont apparus d’autant plus légitimes qu’ils répondaient aux intérêts nationaux et aux stratégies portées par les Etats nordiques depuis la décennie précédente.

Hausse de l’autonomie des universités et redéfinition de leur pilotage  

Les réformes pour la modernisation de l’enseignement supérieur du début des années 2000 visaient à accroitre l’autonomie et redéfinir les modalités de pilotage des établissements. Des partenaires extérieurs ont été intégrés au sein des conseils d’administration des universités, comme en Suède ou au Danemark. En Finlande, la loi de 2010 renforce l’autonomie des universités en leur octroyant un statut juridique équivalent aux fondations de droit privé.
Afin de favoriser la pluridisciplinarité, diversifier les financements et permettre aux universités de contribuer davantage à l’innovation et à la compétitivité, de nouvelles institutions ont vu le jour suite à des fusions et des regroupements en consortiums. Le Danemark a mis en œuvre les réformes les plus radicales. Les « contrats de développement universitaire » ont été introduits en 1999 comme outil de planification et de gestion pour les établissements et le ministère. En 2004, les conseils de recherche sont remaniés pour mieux répondre au besoin de transdisciplinarité, processus suivi par une série de fusions volontaires entre universités et organismes de recherche. Entre 2007 et 2008, le nombre d’universités est passé de 12 à 8, intégrant la majorité des instituts de recherche gouvernementaux, et les 22 centres de formation continue ont fusionné en 8 établissements universitaires régionaux.
Outre la diversification des ressources des établissements, l’octroi des dotations publiques a aussi été redéfini : les gouvernements nordiques orientent davantage le financement de l’enseignement supérieur et la recherche sur les résultats. En Finlande, le principe de « gestion par les résultats » est adopté dès le milieu des années 1990, et se généralise après 2003 dans les autres pays.

Un engagement consensuel dans le processus de Bologne pour la qualité et l’harmonisation des parcours d’études
La mise en œuvre de l’assurance qualité a permis l’introduction ou la rénovation d’agences nationales pour la qualité, généralisant l’évaluation et le conseil aux établissements. En Norvège, l’agence d’assurance qualité NOKUT est créée en 2003, et la réforme pour la qualité octroie plus d’autonomie aux établissements dans le choix des maquettes de formation et des programmes d’études.
L’architecture des diplômes a été harmonisée dans tous les pays nordiques, en accord avec le processus de Bologne, pour favoriser la mobilité. Les systèmes de notation des étudiants ont été redéfinis pour être compatibles avec l’introduction des ECTS. De nouveaux programmes, en anglais notamment, ont été introduits.

Sources :
- Evanthia Kalpazidou-Schmidt. « Les systèmes nordiques d’enseignement supérieur dans l’Espace Européen de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ». Education et société n°24, De Boeck Supérieur, février 2009, p. 45-62.
- Bettina Dahl, Eirik Lien, Åsa Lindberg-Sand. “Changing grading-scales in higher education as a part of the Bologna Process : the case of Denmark, Norway and Sweden”. Nordic Educational Research Association, 36th Conference. Copenhague, Denmark, 6-8 March 2008.
- Ingemar Fägerlind, Görel Strömqvist. “Reforming higher education in the Nordic countries – studies of change in Denmark, Finland, Iceland, Norway and Sweden”. New trends in higher education. International Institute for Educational Planning, UNESCO 2004. Plus...
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