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Formation Continue du Supérieur
3 novembre 2015

Tome XIV RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - GRANDS ORGANISMES DE RECHERCHE - Avis présenté par Franck REYNIER

http://www.assemblee-nationale.fr/commun/ceresian/images/logo-an.pngLa France est au sixième rang mondial pour le nombre de publications scientifiques et quatrième rang mondial dans le système européen de brevets (1), et ses organismes de recherche tels que le CNRS, le CEA ou IFPEN sont aux premiers rangs des classements internationaux en tant qu’organisations innovantes (2). Le CEA, organisme de référence pour la recherche nucléaire et la recherche technologique en Europe, a d’ailleurs fêté ses 70 ans en 2015, ce qui témoigne de sa faculté à s’adapter et à se réinventer dans un paysage de la recherche en mutation, en s’inscrivant au service des grands enjeux de la société et de l’innovation industrielle. Avec 22 universités classées dans le top 500, la France conserve sa cinquième place mondiale au classement de Shanghai 2015. Le chercheur au CNRS Ludwik Leibler avec son « vitrimère » et l’ingénieur Philippe Maugars pour son travail sur la technologie « communication en champ proche » (NFC) ont reçu le prix de l’inventeur européen 2015 décerné depuis dix ans par l’Office européen des brevets (OEB).
Tous ces succès témoignent de la qualité de la recherche française – et en particulier de ses grands organismes – et de la confiance que les différents acteurs de recherche et développement y portent. Tous s’accordent pour s’efforcer de maintenir ce niveau d’excellence de la recherche française, gage de progrès scientifique et de compétitivité internationale.
Pourtant, la recherche française doit actuellement s’adapter après la période transitoire provoquée par l’évolution constante de son cadre législatif et territorial depuis 2006 – trois lois se sont succédées en 2006, 2007 et 2013 (3) – et par des restrictions budgétaires continues imposées par le Gouvernement dans un contexte budgétaire général de la France fortement dégradé. Au niveau territorial, les regroupements de sites par le biais notamment des communautés d’universités et d’établissements (COMUE), sont désormais achevés et l’élaboration de stratégies de site communes est en cours. L’Agence nationale de la recherche (ANR), qui avait également complètement revu sa programmation et sa procédure de sélection en 2014 – ce qui avait conduit à des taux de réussite globaux très inférieurs à ce qu’ils étaient auparavant – a poursuivi sur cette voie en 2015. Les universités – dont beaucoup peinent déjà à honorer leurs dépenses de fonctionnement – doivent faire à un afflux sans précédent de 38 700 nouveaux étudiants en cette rentrée 2015 (4). Ce ne sont pas les 40 propositions de la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur (Stranes), dévoilées le 8 septembre dernier dans le cadre fixé par la loi du 22 juillet 2013, et destinées à démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur afin de faire en sorte que 60 % d’une classe d’âge (44 % aujourd’hui) soit diplômée au niveau du Master d’ici 2025, qui vont améliorer la situation. Surtout, se pose la question de leur financement : dans le contexte actuel de reconduction pure et simple du budget de la MIRES, comment faire en sorte que la dépense pour l’enseignement supérieur public soit portée à 2 % du PIB, contre 1,5 % actuellement ? Du côté de l’emploi, les universités et organismes de recherche sont confrontés à une véritable pénurie de postes ouverts aux concours, liée à plusieurs facteurs (5). Outre la question de la précarité des jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs, cette situation pourrait détourner, à terme, les étudiants des carrières scientifiques avec des conséquences redoutables pour l’avenir de l’économie et du rayonnement scientifique de notre pays, d’autant plus que les docteurs sont toujours aussi peu nombreux en entreprise. Enfin, le poste de secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche est resté vacant de longs mois avant la nomination de M. Thierry Mandon en juin 2015, alors même que la recherche et l’innovation sont censées être une priorité du Gouvernement dans un contexte de compétition internationale intense. Aussi la lassitude et le mécontentement s’installent-t-ils chez les chercheurs et les enseignants-chercheurs, en particulier chez les jeunes, comme en témoignent les contestations ouvertes et le mouvement « Science en marche » dont la manifestation du 16 octobre visait en priorité à dénoncer le manque de moyens et à préserver l’emploi scientifique. Voir l'article...

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