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Formation Continue du Supérieur
21 mai 2014

Les dossiers Pays Campus France : Turquie

Campus FranceLes dossiers Pays Campus France : Turquie
Collection: Les dossiers Pays CampusFrance. Numéro: 20. Mise à jour: Avril 2014. Télécharger : 3.5 MB 3.5 MB flag.
En Bref
La Turquie connaît une croissance économique remarquable et se place désormais au seizième rang des économies mondiales. Ce développement nécessite la formation de personnels hautement qualifiés dans tous les domaines. Avec une population jeune et des candidats désirant accéder à l’enseignement supérieur toujours plus nombreux, le pays a dû relever le défi d’augmenter ses capacités d’accueil, en ouvrant de nouvelles universités sur l’ensemble de son territoire. Le gouvernement a fortement investi depuis dix ans dans l’enseignement supérieur et la recherche pour atteindre son objectif de devenir la dixième économie mondiale à l’horizon 2023, pour le centenaire de la République turque.
Bien que débattue aujourd’hui, la forte sélectivité du système turc pour l’accès aux formations supérieures, basée sur deux concours nationaux qui, en 2013, ne retenaient que 50% des candidats, a certainement contribué à l’excellence académique des étudiants.
Le Processus de Bologne, ratifié en 1999 par la Turquie, a connu une forte accélération depuis l’intégration du pays au programme Erasmus en 2004. Le pays a adopté de nombreuses réformes et encouragé les labellisations (ECTS European Credits Transfer System et supplément au diplôme) de ses universités pour assurer une meilleure harmonisation avec l’enseignement supérieur européen et développé ainsi ses partenariats avec les établissements européens. Depuis quelques années, des objectifs ont clairement été définis dans le cadre d’une stratégie d’influence, afin de développer l’internationalisation des universités, autant pour faciliter la mobilité internationale des étudiants turcs que pour attirer les étudiants internationaux.
Encore nombreux à s’orienter vers les pays anglo-saxons, les États-Unis et le Royaume-Uni, les étudiants turcs, sont de plus en nombreux à choisir d’autres destinations en Europe pour leurs études, considérant la proximité des systèmes d’enseignement et la qualité de l’offre de formation en Europe. La mobilité des étudiants turcs en France est en augmentation constante, notamment au niveau Master. Bien qu’un tiers des candidats provienne des lycées francophones de Turquie, de plus en plus d’étudiants non-francophones s’orientent vers des formations dispensées en anglais notamment dans les sciences exactes, les sciences de l’ingénieur, l’économie et les sciences de gestion.
Compte tenu de la multiplication des accords de mobilité, mais également du développement des thèses en cotutelle soutenues par l’Ambassade de France en Turquie, la coopération universitaire franco-turque est en plein essor. Il existe par ailleurs, de nombreux dispositifs d’accompagnement financier en Turquie (TÜBITAK, YÖK, Ministère de l’éducation nationale turc, Bourses Jean Monnet). Ce type de mobilité permet en effet de répondre au besoin du pays en matière de formation par la recherche et d’identifier des enseignants-chercheurs pour les nouvelles universités. La visite d’État du Président français en Turquie en janvier 2014, a favorisé la relance des relations diplomatiques et a encouragé le développement de nouvelles coopérations.
Se situant dans la continuité de ce rapprochement, la « Journée Campus France » dédiée à la Turquie, aura lieu à Paris le 19 mai 2014 en présence du Président du Conseil de l’Enseignement supérieur turc qui sera accompagné d’une délégation de recteurs et d’académiciens d’une quinzaine d’universités. Cette rencontre, organisée conjointement par Campus France et l’Ambassade de France en Turquie vise à renforcer les échanges bilatéraux entre les universités turques et les établissements français...
L’internationalisation de l’enseignement supérieur turc
1. Le processus de Bologne : un rapprochement avec le système européen

La politique de la Turquie dans le domaine de l’enseignement supérieur est un des instruments de la gestion de son image européenne et internationale. Par exemple, elle consolide à travers ses initiatives son statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, bien que cette zone ne soit pas la seule à influencer le pays dans le domaine de l’enseignement supérieur. Le pays a mis en place le système européen de transfert de crédits (ECTS) et contribue à la mise en place de l’espace européen de l’enseignement supérieur (EHEA European Higher Education Area) . Il a signé la convention de Lisbonne et fait partie du réseau ENIC/NARIC (European Network of Information Centres/ National Academic Recognition Information Centres) . Le YÖK travaille à la mise en place du processus de Bologne, initie des programmes, consulte les universités, supervise et homologue les programmes de coopération entre les établissements supérieurs turcs et les établis- sements étrangers.
Adoption du cadre européen par les universités
L’adoption du cadre de référence européen permet une meilleure compatibilité des systèmes turcs et européens tout en assurant aux universités turques une plus grande ouverture à l’international. Depuis 2006, les universités ont l’obligation de mettre en place les réformes nécessaires à l’adoption des crédits ECTS et du Supplément au Diplôme. De nombreuses universités ont depuis obtenu les labellisations européennes. En 2009 et 2010, 177 271 Suppléments au Diplôme Diploma Supplement de 1er, 2e et 3e cycle, ont été délivrés. Pour la seule année 2012, 34 établissements supérieurs sont labellisés Diploma Supplement et 16 établissements ont reçu le label ECTS.
2. La mobilité internationale des étudiants turcs
Une mobilité en augmentation

La mobilité internationale des étudiants turcs a augmenté de 36,9 % entre 2007 et 2011, passant de 37 194 à 50 908 étudiants ( UNESCO, 2011 ). Plusieurs facteurs expliquent cette tendance :
• le coût élevé des études : la sélectivité du système turc mais également l’augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes ont permis l’émergence d’une offre privée dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Les frais d’inscriptions dans les universités privées, varient de 1 000 à 15 000 € l’année.
• la sélectivité : les étudiants sont orientés en fonction de leur rang de sortie au concours national et n’ont pas toujours la possibilité de choisir leur formation ou leur université.
• l’employabilité : les études et expériences professionnelles à l’étranger, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, sont très valorisées par les recruteurs qui cherchent des diplômés qualifiés plurilingues.
• l’internationalisation de l’enseignement supérieur : la multiplication des accords d’échanges, notamment dans le cadre du programme Erasmus, a permis aux étudiants de vivre une mobilité internationale encadrée et de mieux connaître l’offre de formation à l’étranger pour une mobilité au niveau Master.
Destinations privilégiées : les États-Unis et l’Europe
Les États-Unis restent la première destination d’études pour les jeunes turcs qui voient en le système américain un modèle d’excellence (notamment pour les filières commerce- économie gestion et ingénierie) mais également la garantie d’une meilleure employabilité en Turquie et dans le monde. Cette forte attirance pour les États-Unis s’explique également par l’attribution d’un nombre conséquent de bourses et l’importance de la promotion des établissements américains en Turquie. Par ailleurs, l’organisation du cycle d’études de type Bachelor en 4 ans est un modèle partagé par les deux pays, ce qui facilite la compréhension et la reconnaissance mutuelle des diplômes.
L’Allemagne est une destination que l’on pourrait qualifier d’ « organique » pour les étudiants turcs, compte tenu des liens historiques et économiques (premier partenaire économique de la Turquie) et de la présence de la diaspora turque, qui constitue la plus forte communauté étrangère en Europe. L’allemand est la deuxième langue la plus enseignée en Turquie. Avec l’augmentation des échanges internationaux en Turquie, l’anglais est devenu une langue incon - tournable. Le Royaume-Uni est souvent privilégié par les turcs pour les cours de langues.
La Bulgarie, pays voisin de la Turquie, offre des programmes Bachelor et Master en anglais dans des domaines très variés. Les frais d’inscriptions et le coût de la vie en Bulgarie sont souvent plus accessibles pour les étudiants turcs. Les universités bulgares sont particulièrement actives dans la promotion de leurs formations auprès des étudiants turcs (présence sur les salons étudiants, promotion en langue turque). Le nombre d’étudiants en mobilité en Bulgarie a plus que doublé en 5 ans...
4. Erasmus : le moteur de la mobilité turque vers l’Europe et la France
Le nombre d’étudiants turcs en mobilité dans le cadre d’accords Erasmus est en augmentation significative et régulière depuis plusieurs années. La Turquie a intégré le programme Erasmus en 2004, quelques mois avant la reconnaissance de son statut officiel de « pays candidat à l’Union européenne » et du lancement des négociations d’adhésion par les États Membres lors du conseil Européen du 16 décembre 2004.
L’agence turque en charge de la gestion des programmes européens de formation et de mobilité, appelée Ulusal Ajans (agence nationale), est directement rattachée au ministère turc des Affaires Européennes chargé des réformes dans le cadre de la candidature turque à l’Union européenne.
En termes de mobilité Erasmus, la France est le 6e pays de destination après l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, et les Pays-Bas. L’Allemagne et les Pays-Bas sont des pays de destination « naturelle » pour les étudiants turcs compte tenu de la présence d’une forte diaspora turque dans ces pays. La Pologne et la République tchèque sont privilégiées par les étudiants turcs probablement pour plusieurs raisons :
• l’orientation des échanges culturels et économiques de la Turquie vers l’Europe orientale ;
• la qualité des systèmes universitaires polonais et tchèques bénéficiant depuis plusieurs années des subventions européennes ;
• l’enseignement en langue anglaise très répandu ;
• les faibles coûts de vie dans ces pays, la Bourse Erasmus leur permettant de subvenir à leurs frais (aussi vrai pour l’Italie et l’Espagne).
Depuis 2004, d’après l’agence nationale turque, un total de 3 564 étudiants turcs se sont rendus en France et 2167 étudiants français en Turquie. Sur l’année universitaire 2012-2013, 562 étudiants turcs se sont rendus en France dans le cadre de ces échanges et 444 étudiants français ont choisi la Turquie comme destination Erasmus.
En juillet 2013, 574 conventions Erasmus sont recensées entre 240 établissements français et 54 établissements turcs et 110 conventions liant 80 établissements français et 25 universités turques essentiellement à Istanbul et Ankara mais également Izmir et d’autres villes du pays (comme Eskisehir). L’université francophone de Galatasaray reste le partenaire privilégié des établissements français : 105 étudiants partiront en France en 2013-2014 et 124 jeunes Français passeront un ou deux semestres d’études à l’Université de Galatasaray.
Les objectifs de la Turquie pour 2020
Par l’intermédiaire de son agence nationale des programmes européens, la Turquie s’est fixée des objectifs ambitieux pour l’augmentation des échanges Erasmus et l’agence est très impliquée dans l’accompagnement des universités pour la signature de nouveaux accords. L’objectif de mobilité en 2020, fixé dans le cadre de Processus de Bologne, est le suivant : 20 % des étudiants doivent avoir accès à une mobilité d’études en Europe. Si l’on considère la population étudiante turque actuelle, l’objectif est de permettre à 80 000 étudiants turcs de partir chaque année en Europe. En 2012, le nombre d’étudiants en mobilité Erasmus s’élevait à 17 000.
Les universités turques attirent les étudiants Erasmus
Une des priorités est également d’équilibrer les flux entrants et sortants (il y a toujours plus d’étudiants turcs en partance vers les pays européens). Cette politique a eu pour conséquence directe l’internationalisation et la professionnalisation des bureaux Erasmus des universités turques qui facilitent le développement des accords au niveau national. Les plus grandes universités de Turquie, notamment celles offrant des formations en langues étrangères (anglais, allemand et français pour l’université de Galatasaray) accueillent de plus en plus d’étudiants européens dans le cadre du programme Erasmus. Istanbul, Izmir et Ankara restent les destinations privilégiées des étudiants européens.
5. La politique d’attractivité des étudiants internationaux en Turquie
L’attractivité grandissante de la Turquie
En trois ans, le nombre d’étudiants internationaux en Turquie a presque triplé passant de 18 858 à 43 251. L’ambition de la Turquie est d’accueillir 150 000 étudiants internationaux pour l’horizon 2020, soit une multiplication par 3 du contingent actuel. Bien que les effectifs des étudiants internationaux soient en augmentation significative chaque année (+38.7 % entre 2012 et 2013), ils ne représentent qu’1% de la population étudiante turque.
Une attractivité régionale et culturelle
La grande majorité des étudiants internationaux en Turquie proviennent des pays frontaliers (Iran, Irak, Syrie, Grèce, Bulgarie) et des pays turcophones (Azerbaïdjan, Turkménistan). Il existe une importante mobilité étudiante entre la Turquie et les autres pays turcophones dans les deux sens. En effet, le partage d’une langue commune facilite cette mobilité et l’accès à l’enseignement supérieur. La Turquie, qui a fait le choix d’une politique de visas souple à l’égard de ses pays voisins, a accueilli ces dernières années de nombreux étudiants syriens, iraniens et irakiens. Les étudiants venus de Grèce et de Bulgarie (parfois turcophones) attirés par la croissance économique turque, recherchent souvent des opportunités d’emploi à l’issue de leurs études dans le pays.
Les programmes de bourses Mevlana : la Turquie développe sa politique d’attractivité
Le gouvernement turc a lancé en 2011 un programme d’échanges, appelé « MEVLANA » (du nom du penseur soufi turc), visant à développer la mobilité des étudiants et personnels académiques entre universités turques et établissements parte - naires du monde entier. Depuis l’année universitaire 2013-2014, les établissements européens ayant déjà un accord de mobilité dans le cadre du programme Erasmus ne sont plus éligibles au programme.
La multiplication des accords de mobilité du programme Mevlana, avec des établissements de pays africains (Guinée, Congo, Kenya) et de pays musulmans (Indonésie, Palestine, ou Egypte) révèle la volonté de la Turquie d’établir une stratégie d’influence dans des régions considérées comme stratégiques par le gouvernement. Le programme de bourses prévoit 19 :
• un appel à candidatur e pour la labellisation de l’institution partenaire par le Conseil de l’Enseignement Supérieur (YÖK) ;
• lorsque l’institution est approuvée, la signature d’un protocole de mobilité entre l’établissement partenaire et un établissement turc ;
• une mobilité étudiante est possible à tous les niveaux : Licence, Master et Doctorat ;
• l’étudiant paie uniquement les frais d’inscriptions dans son établissement d’origine ;
• la bourse est variable selon le pays d’origine de 420 TL (soit 140 €) à 840 TL (280 €) par mois. 70 % de la bourse est versée mensuellement. Les 30 % restant sont versés à la fin de la mobilité en fonction de l’assiduité et de la réussite académique. Télécharger le dossier Pays Campus France : Turquie...

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