Former à l’inexistant
Blog Educpros de Bernard Desclaux. Depuis plusieurs années l’injonction au changement pédagogique s’accélère. Le principe de l’expérimentation, plus ou moins observée et évaluée, suivie d’une généralisation s’est muté en un principe de demande-proposition à changer immédiatement, à mettre en oeuvre du nouveau.
Lorsque j’exerçais, il y avait eu l’éducation à l’orientation et l’éducation à la citoyenneté puis de nouveaux dispositifs pédagogiques (travaux croisés, TPE, PPCP), ou des dispositifs de fonctionnement tels que les heures de vie de classe. Une tendance que l’on peut observer régulièrement lors de l’apparition de nouveautés pédagogiques de ce type, c’est une recherche de réponses en termes de contenu à une demande de modification de forme.
La commande
La formation continue se trouve soudain avec l’obligation soit de mettre en œuvre, soit de répondre à une demande à propos d’un nouvel objet, souvent encore peu identifié, pour lequel il faut tout à la fois élaborer un contenu, une forme, une définition, un dispositif de formation, et trouver des « formateurs ». A ces formateurs-aventuriers la tâche non seulement d’élaborer cet objet, mais également de se transformer en messager auprès de leurs collègues. Et l’on sait ce que l’on fait du messager lorsqu’il est porteur d’une « mauvaise nouvelle » car dans n’importe quel groupe social, et c’est ce qui le tient ensemble, la majorité est conservatrice et perçoit le changement, le nouveau comme un danger qui remet en cause un équilibre si difficilement établit. Suite...