Europe : le temps de l’inquiétude
Si l’on comparait l’histoire passée de l’Union européenne à une vie humaine, nous en serions au troisième cycle. L’enfance a duré une petite dizaine d’années, motivées par l’urgence de construire les bases d’une union pour en finir avec les guerres fratricides. Nous avons ensuite traversé l’adolescence et l’optimisme de la jeunesse adulte en une trentaine d’années, de la signature du traité de Rome en 1957 jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, lorsque l’Est et l’ouest de l’Europe se réunifiaient et que "l’occident kidnappé" réintégrait le club privilégié des États de droit. Puis une autre trentaine d’années s’est écoulée : du point optimal de 1989, où la démocratie triomphait du dernier des deux grands totalitarismes, jusqu’au retour actuel des fantasmes nationalistes et à la contestation de ce socle politique européen qu’est la démocratie libérale et représentative. 1957-1989, 1989-2019 : trente ans de constructions dans l’enthousiasme, suivis par trente ans de constructions dans le doute. Nous en sommes là, au bout du doute. Plus...