Olivier Faron : « Le Cnam c'est le plus beau public du monde »
En 1794, l'abbé Henri Grégoire créait le Conservatoire national des arts et métiers, destiné à diffuser la connaissance scientifique et technique et à promouvoir l'esprit de création. Deux cent vingt ans plus tard, on estime à plusieurs millions et à 1 Français actif sur 5, le nombre de personnes qui ont suivi l'un des cursus - de Bac - 1 à Bac + 5. Ceci, finalement, dans un anonymat inversement proportionnel à leur contribution à la « nation du savoir »…
La force du CNAM repose sur deux fondamentaux différenciants : il dispense une formation professionnalisante de qualité et transmet des valeurs sociales. Voilà ce qui forme l'ADN de l'établissement que mon prédécesseur Christian Forestier résumait par une formule : un ingénieur CNAM ne se destinera pas à un emploi de spéculation dans la finance, mais privilégiera des métiers identifiables et des secteurs productifs. Autre singularité, le HTT (hors temps de travail), qui forme le socle à la fois des cycles de formation et du sentiment d'appartenance des auditeurs, tous réunis par une double éthique : celle de l'effort et celle de la promotion sociale. Proposer un modèle qui se préoccupe du vivre-ensemble, c'est aussi veiller à un accueil, à un accompagnement et à un suivi de parcours personnalisés, sensibles aux spécificités professionnelles, familiales, et même à l'histoire personnelle des auditeurs. L'apprentissage est, en ce sens, souvent une réponse appréciée.
Effectivement, l'abbé Grégoire voulait rendre l'enseignement accessible à tous et partout en France (« omnes docet ubique »). Suite...