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Formation Continue du Supérieur
30 août 2013

L’anglais, tueur des autres langues

http://blog.educpros.fr/pierredubois/wp-content/themes/longbeach_pdubois/longbeach/images/img01.jpgBlog Educpros de Pierre Dubois. L’article L 121-3 du Code de l’éducation, modifié par la loi du 22 juillet 2013, contient une excellente surprise qui m’avait échappé : « la maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux de l’enseignement ». Cet article, qui avait fait coulé beaucoup d’encre critique sur la domination inexorable de l’anglais, affiche un objectif important et pertinent : chaque étudiant (et pas seulement les étudiants en langues) devra avoir connaissance de trois langues. Cet objectif doit apporter de l’eau au moulin des défenseurs des langues dites rares et des contempteurs du globish.
Trois évènements : la défense des licences d’arabe et d’hébreu à l’université de Picardie, la fermeture de départements de langues modernes au Royaume-Uni, l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne. Deux réflexions. 1.Laisser faire le marché, à savoir le choix des étudiants de s’inscrire dans tel ou tel diplôme, fuyant l’apprentissage d’une autre langue étrangère que l’anglais, peut conduire un pays au désastre sur les plans politique, économique, culturel et social (dont le développement de la xénophobie). 2. Dans une situation de crise financière des universités, il ne faut surtout pas désinvestir dans l’enseignement des langues, anciennes ou modernes. Mais comment faire ?
1. Language teaching crisis as 40% of university departments face closure. Number of universities offering modern languages degrees plunges from 105 in 2000 to 62 at start of this academic year, article de Daniel Boffey dans le Guardian du 17 août 2013 (signalements par Samuel Bliman et une lectrice du blog). Texte en pdf. Les élites politiques, économiques et intellectuelles britanniques commencent sérieusement à s’inquiéter de la fermeture des départements universitaires de langues modernes.
Enseignements d’hébreu et d’arabe à l’université de Picardie (chronique précédente : Formations en langues rares). Lettre ouverte de deux syndicats de l’université à Geneviève Fioraoso. « Nous attirons votre attention sur le choix de société que représenterait l’éradication de ces langues dont l’enseignement représente non seulement un enjeu disciplinaire, mais aussi un enjeu démocratique dans notre pays et dans notre région. Il s’agit bien ici du respect de la mission première de l’université&é qu’est la diffusion du savoir et de la culture, ainsi que de sa responsabilité vis-à-vis de la société »…
La Croatie est devenue le 28ème pays de l’Union européenne, le 1er juillet 2013. Contrairement à ce que je pensais, la langue usuelle et officielle de la Croatie n’est pas le serbo-croate, mais… le croate. Le lecteur d’un court article en ligne sera, j’en suis sûr, intéressé par l’histoire de cette langue, en particulier quand la Croatie était membre de la Yougoslavie.
Dans quelles universités françaises enseigne-t-on aujourd’hui le Croate ? Il est curieux de constater que le PRES Paris Sorbonne Université, PRES en voie de disparition, ait, dans son catalogue de formations, une licence d’excellence en Serbo-croate-bosniaque-monténégrin. Même agrégation de langues à l’université d’Aix-Marseille (impossible d’ailleurs de trouver les contenus de formation). Peu de spécialistes des études serbes et croates à l’INALCO. Un DU de Serbo-croate dans le Département d’études slaves l’université de Strasbourg, mais seulement 3 inscrits… en 2008-2009. Suite...

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