Les responsables politiques ne règlent que les questions accessoires de l’enseignement supérieur
Par Benoît Floc'h. Pierre Tapie a été directeur général de l'Essec pendant douze ans (2001-2013) et président de la Conférence des grandes écoles pendant quatre ans (2009-2013). Aujourd'hui, il quitte ces deux postes pour créer une entreprise de conseil. Pierre Tapie a été l'un des acteurs de la révolution de l'enseignement supérieur. Revenant sur le chemin parcouru, il avertit : le manque de courage des responsables politiques et la réforme du lycée de 2010 fait peser de grands risques sur l'enseignement supérieur français.
Pendant vos mandats, la transformation de l'enseignement supérieur a été radicale. Le monde que vous quittez est-il si différent de celui dans lequel vous êtes entré ?
En une décennie, il s'est produit une explosion de la demande de formation dans le monde. Cela a entraîné de grandes transformations. Certains pays émergents ont investi massivement dans leur enseignement supérieur et leur recherche. Et de plus en plus d'étudiants sont allés étudier ailleurs. L'enseignement supérieur s'est mondialisé à grande vitesse. Pendant les douze ans que j'ai passés à la tête de l'Essec, le monde s'est enrichi de sept millions d'étudiants supplémentaires par an ! Suite...