
En fournissant à la fois les données concernant le coût des inscriptions en université et celles relatives aux aides accordées aux étudiants, que ce soit sur critères sociaux ou sur le mérite, l'étude d'Eurydice dresse un véritable panorama de l'accès, dans les faits, à l'enseignement supérieur en Europe.
Les différences d'un Etat membre à un autre sont flagrantes! Si le Nord de l'Europe permet à tous de poursuivre des études en n'exigeant aucun frais de scolarité et en versant aux étudiants des bourses pouvant s'élever à 10 000 euros par an (en Suède, au Danemark ou en Finlande notamment), dans d'autres pays européens, comme en Lettonie par exemple, les étudiants doivent payer jusqu'à 3 235 euros par an en premier cycle, tout en ne pouvant pas bénéficier de plus de 991 euros de soutien financier par an. Une tendance qui concerne presque tous les pays de l'Est dont la Lituanie (frais d'inscription de 5 260 euros, bourses de 1 355 euros) la Roumanie (frais jusqu'à 3 873 euros, aides ne dépassant pas 637 euros par an) ou encore la Slovénie qui pratique le coût record de 12 373 euros pour l'inscription en 1er cycle mais ne propose que 2 160 euros d'aides par an.
Un classement géographique à relativiser cependant: en Pologne l'accès à l'université ne coûte que 41 euros maximum, et même 20 euros en République tchèque. Pour autant, les bourses sur critères sociaux restent faibles (respectivement 630 et 659 euros). De même, il n'y a pas qu'au Nord que les études supérieures sont gratuites: en Grèce aussi, pas de frais d'inscription à l'université!
Une troisième catégorie de pays peut enfin être identifiée: ceux dont l'inscription aux universités est payante, mais qui accordent des aides permettant de faire face à ces coûts. Ainsi en Irlande, l'inscription en 1er cycle peut coûter jusqu'à 6 000 euros, mais l'état peut soutenir un étudiant à hauteur de 6 083 euros par an. Le compte est bon ! Même chose au Royaume-Uni, où le montant des frais comme des bourses tourne en moyenne autour de 3500 euros par an, comme à Chypre.
La France et la Belgique (francophone) pratiquent quant à elles des frais peu élevés (177 euros et 837 euros en 1er cycle) et accordent des bourses similaires, autour de 4000 euros par an. L'Allemagne ne demande à ses étudiants que 1 000 euros par an pour étudier mais peut verser plus de 8 000 euros d'aides sur critères sociaux, et 9 000 euros de bourses sur le mérite. Elle est sur ce point en tête du classement européen.
Des montants qui varient également en fonction de l'avancement dans les études (voir le tableau complet ci-dessous) mais qui révèlent une trop grande injustice, persistante en Europe, dans l'accès aux hautes études. Alors que la Commission européenne demande aux Etats de moderniser leur enseignement supérieur, ne devrait-elle pas s'atteler à l'harmonisation des coûts d'accès aux universités, pour permettre à chaque Européen d'y prétendre?
Eurypedia
C'est le nouvel outil d'Eurydice qui présente des systèmes éducatifs et des réformes en Europe. Le site couvre 38 systèmes éducatifs dans les 33 pays qui participent au programme de l'Union européenne dans le domaine de l'éducation et de la formation tout au long de la vie (les 27 États membres de l'UE, ainsi que la Croatie, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie).
En choisissant un pays sur la carte interactive, vous accèderez à l'information spécifique relative à un système éducatif national, soit en anglais soit dans la langue du pays. L'information est fournie par l'unité nationale d'Eurydice qui travaille avec le ministère de l'éducation concerné et des experts nationaux. Visitez Eurypedia.
