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Formation Continue du Supérieur
22 janvier 2012

L'autonomie est une chance pour nos établissements

http://img.scoop.it/VBqwRCDmedA6Zl8TzMuNVDl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJPar Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg. L'autonomie ne se décrète pas; elle est une pratique. Elle se fonde sur l'idée que l'université est une institution dont ceux qui la portent sont capables de répondre de leurs choix. Si elle ne va pas sans responsabilité, l'autonomie exige aussi la liberté. En fait, la liberté académique et l'autonomie institutionnelle sont des principes et des droits fondamentaux pour des universités qui les défendent, et il est de l'intérêt de la société de perpétuer ces valeurs.
L'autonomie n'est pas une notion abstraite, elle se concrétise dans des tâches précises: organisation et gouvernance, finances et moyens, ressources humaines, et surtout enseignement et recherche. L'obligation de rendre compte et la transparence sont des contreparties indispensables à l'autonomie, l'alliance de ces deux exigences permettant d'éviter que l'université évolue au gré des impératifs de la société et des besoins du marché. L'autonomie n'est pas qu'un outil, c'est aussi un but, puisque notre objectif est de faire de nos étudiants des adultes autonomes et responsables. L'autonomie est un impératif pour la recherche, tant son exercice... que son but.
Cette autonomie suscite des craintes, mais elle n'est pas la caricature qu'en font certains, qui voient en elle une régression démocratique ou une adaptation aux lois du marché, ce qui irait à l'encontre de nos valeurs fondamentales. D'abord il faut rappeler que la loi libertés et responsabilités des universités (LRU) n'est pas la première intrusion de l'autonomie dans le système universitaire français.
Autonomie administrative, pédagogique et financière étaient déjà des têtes de chapitre de la loi Faure de 1968. Quarante ans plus tard, nouvelle tentative, quelquefois malhabile ou biaisée, la LRU a cherché à assumer la notion d'autonomie. Bien sûr cette loi a ses défauts; il faudra en améliorer les mécanismes de gouvernance, la collégialité, ou la démocratie interne.
Mais ceux qui, en désaccord avec cette loi ou avec ceux qui l'ont proposée, affirment que c'est l'autonomie elle-même qui est à remettre en cause, se trompent. L'autonomie est la seule garantie d'une université ouverte, innovante, sans compromis avec les puissances d'argent ou les partis. Rappelons qu'elle n'implique pas l'indépendance ou l'absence de contrôle, et qu'elle ne saurait aboutir à un isolement ou une déresponsabilisation des universités; au contraire, une université du XXIe siècle sera enfin en phase avec la société, parce qu'elle saura tirer parti d'une subtile combinaison d'autonomie, d'adaptabilité et de responsabilité.
L'autonomie est présente dans les textes, mais elle ne passe pas dans les faits. C'est parce qu'en France il manque deux ingrédients essentiels à la réussite de l'autonomie universitaire: de l'argent et de la confiance!
D'abord l'autonomie permet enfin d'identifier, sur le terrain, les moyens nécessaires à un fonctionnement efficace et compétitif. Le passage à l'autonomie souligne de manière criante que les universités ne sont pas dotées des moyens suffisants pour remplir leurs missions, les données de l'OCDE le montrent. De ce point de vue, l'autonomie n'est que le révélateur de la négligence coupable de notre société vis-à-vis de ses universités. Autonomes sans moyens, elles ne peuvent qu'être déconsidérées, instrumentalisées et ramenées au niveau de simples usines à diplômes bâclés et stéréotypés.
De plus, l'autonomie heurte de manière frontale la conception jacobine et centralisatrice de la haute administration, mais aussi chez de nombreux élus, pour qui elle remet en cause leur vision de l'Etat. Si elle renforce l'autonomie de principe, la LRU est avant tout une loi de décentralisation, de déconcentration administrative et financière, et c'est bien cela qui gêne.
Aujourd'hui, l'autonomie véritable, c'est de passer enfin des paroles aux actes, c'est une véritable délégation de responsabilité avec la généralisation du contrôle a posteriori, la transparence. Réussir l'autonomie, c'est donc avant tout faire confiance aux universités. A elles de savoir susciter cette confiance, à elles de savoir la mériter.
http://img.scoop.it/VBqwRCDmedA6Zl8TzMuNVDl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ By Alain Beretz, president of the University of Strasbourg. Autonomy can not be decreed, it is a practice. It is based on the idea that the university is an institution that those who wear it are able to answer for their choices. If it is not without responsibility, autonomy also requires freedom. In fact, academic freedom and institutional autonomy are principles and human rights for universities that defend them, and it is in the interest of society to perpetuate those values.
Autonomy is not an abstract concept, it is embodied in specific tasks: organization and governance, finance and resources, human resources, and especially teaching and research.
The accountability and transparency are essential counterpart to independence, the alliance of these two requirements to prevent the university grows with the demands of society and market needs. More...
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