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Formation Continue du Supérieur
18 octobre 2010

Comment aller plus loin dans les classements des universités?

http://www.cpu.fr/fileadmin/img/bandeau_newsletter.jpgCPU Infos s’est entretenu avec Ghislaine Filliatreau, directrice de l’Observatoire des Sciences et des Techniques (OST), des classements dans l’enseignement supérieur et la recherche, et de leur récente évolution. Retour sur un phénomène en passe de devenir un outil incontournable.
Le classement de Shanghai est devenu un classique du calendrier universitaire mais que se passe-t-il aujourd’hui avec Thomson et Le Monde d’un côté, Elsevier et Le Nouvel Observateur de l’autre?
Les classements sont en diversification très rapide et l’implication des industriels de l’information est forte. Deux des classements à visée internationale actuellement en développement impliquent Elsevier (Elsevier est une maison d’édition hollandaise, leader mondial dans les domaines des sciences, des technologies et de la santé. Elle publie environ 2000 revues spécialisées) et Thomson Reuters (Thomson Reuters est une agence de presse nord-américaine spécialisée dans l’information et la mise à disposition d’outils stratégiques à destination des professionnels.). Elsevier est passé d’éditeur de revues scientifiques à gestionnaire d’une base de données et opérateur de classement avec le « QS world universities ranking ». Thomson Reuters a débuté comme fournisseur d’une base de données bibliométriques réputée (Web of Science) et travaille aujourd’hui avec le « Times Higher Education Ranking ». La concurrence est forte pour obtenir d’être la référence incontournable et ainsi rentabiliser ses investissements. D’où les critiques d’Elsevier sur le travail de Thomson Reuters et inversement. D’où aussi la pression exercée sur les universités cet été par ces deux opérateurs pour que ces dernières leur donnent les informations qui devaient permettre à chacun d’élaborer son classement. D’où, enfin, l’association en France de ces opérateurs avec deux grands médias comme Le Monde et Le Nouvel Observateur qui leur donnent une forte audience.
N’assistons-nous pas à une évolution rapide des modalités et des objectifs des classements ?

Les besoins sont croissants, multiples et changeants. Les classements ne vont probablement pas cesser de jouer un rôle pour des publics très divers : les étudiants, les familles, les salariés, les entreprises, les publics internes aux établissements, les étudiants étrangers, ou encore les décideurs. Le classement de Shanghai, paru pour la première fois en 2003, a mis en évidence la possibilité de comparer entre eux les établissements du monde entier mais a été rapidement contesté en raison de ses faiblesses méthodologiques, et en particulier du primat accordé à la recherche (qui est la plus facile à résumer en données quantitatives à portée internationale, au moins en sciences de la matière et de la vie). Les classements doivent cesser d’être considérés comme des outils permettant de dire qui est « meilleur » que qui. Ils doivent être conçus et utilisés comme des outils descriptifs d’information et d’orientation. Les classements actuels devienennt donc multicritères et personnalisables, c’est-à-dire adaptables à chaque attente.
Où en est l’Europe et la France sur ce point ?

En Allemagne, le Centre for Higher Education development (CHE) a développé depuis plusieurs années, au niveau national, un classement qui a été le prototype des classements personnalisés et multicritères. L’Europe, et donc la France (l’OST est membre du réseau qui élabore le classement U-Multirank), teste depuis le début de l’année « U-Multirank ». Il s’agit d’un classement européen qui vise, non pas à dresser un simple palmarès, mais bien à cartographier l’excellence de l’enseignement supérieur et de la recherche, en respectant l’approche multidimensionnelle, le principe de pertinence, l’exigence de qualité et l’indépendance de l’opérateur.  Dans une première étape, la faisabilité est testée sur les domaines des sciences de gestion et sciences de l’ingénieur. Ce classement est orienté en priorité vers les étudiants et leurs familles mais peut concerner d’autres publics puisqu’il est paramétrable. L’objectif est de mettre en place un outil de classement innovant qui permettra d’identifier et de quantifier des critères d’excellence multiples en lien avec les besoins de différents publics.
Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux universités en la matière? Que conseillez-vous à la CPU et aux présidents?

Les outils de classements ne peuvent plus aujourd’hui être ignorés. Il ne s’agit plus de se demander si l‘on veut être évalué et apparaître dans ces classements mais bien de se donner les moyens de peser sur ces classements et mieux nous montrer tels que nous voulons l’être, dans toute notre diversité. C’est en s’impliquant que l’on apprend mais aussi que l’on peut mettre en avant un certain nombre de réalités. Les classements peuvent également être considérés comme un outil de pilotage. C’est ce qui se passe en Allemagne où les établissements sont incités à valoriser particulièrement les éléments qui entrent dans les critères du classement CHE. Les systèmes d’informations des établissements d’enseignement supérieur constituent aujourd’hui une source d’information encore trop peu exploitée. Les établissements doivent progresser vite en ce domaine pour fournir aux opérateurs de bases de données et de classements des informations plus précises, diverses et pertinentes que celles qu’ils utilisent actuellement. Dans ce cadre, l’OST pourrait se proposer pour créer un entrepôt de données fiables, comparables et certifiées, qui serait nourri par les établissements. Les opérateurs de classements pourraient, sur autorisation, y puiser leurs données sur les formations, la vie étudiante, la professionnalisation, etc.
http://www.cpu.fr/fileadmin/img/bandeau_newsletter.jpg CPU News spoke with Filliatreau Ghislaine, Director of the Observatory of Science and Technology (OST), rankings in higher education and research, and their recent developments. Back on a phenomenon becoming an indispensable tool.
The Shanghai ranking has become a classic of the academic calendar but what does it today with Thomson and Le Monde on one side, Elsevier and Le Nouvel Observateur on the other?

The rankings are very rapid diversification and involvement of industry information is strong.
Two of the international rankings currently under development involve Elsevier (Elsevier is a Dutch publishing house, a world leader in science, technology and health. It publishes about 2,000 journals) and Thomson Reuters (Thomson Reuters a news agency specializing in North American information and the provision of strategic tools for professionals.). More...

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