Les contrats aidés démarrent sur les chapeaux de roue
Le rythme est certes bien plus faible qu'il y a un an, où 181.694 prescriptions de CUI avaient été recensées sur la même période (pour 520.000 sur l'ensemble de 2010). Mais il dépasse de 16 % le niveau planifié par la rue de Grenelle pour la deuxième semaine d'avril.
Non marchand
Le dérapage ne vient pas du secteur privé. Les prescriptions de CUI-CIE, qui lui sont destinés, sont restés inférieures aux volumes prévus : 14.191 au total contre 16.000 souhaités. On est loin des 60.000 comptabilisés mi-avril 2010. Il est vrai que, à l'époque, l'objectif annuel avait été relevé à 100.000 contre 50.000 pour 2011.
L'accélération constatée par le ministère du Travail provient en totalité du secteur non marchand (les collectivités locales, les associations et les gestionnaires de services publics) : 100.000 CUI-CAE, qui leur sont réservés, étaient attendus à la mi-avril, il y en a eu près de 19.000, soit presque 20 % de plus. Près de 70 % de l'enveloppe du premier semestre a donc été déjà dépensée.
Cette surconsommation des contrats aidés joue à plein son rôle contracyclique alors que le chômage se maintient à un niveau élevé. Mais elle n'est pas politiquement idéale pour l'exécutif au regard du calendrier de l'élection présidentielle : le coup d'arrêt aux contrats aidés fin 2010, couplé à la fin de ceux conclus en début d'année (un CUI-CAE dure en moyenne huit mois et demi), avait largement contribué à la poussée du chômage en novembre et décembre dernier. S'il veut obtenir un effet maximum sur les statistiques du chômage au printemps 2012, le gouvernement a donc plus qu'intérêt à se réserver d'importantes marges de manoeuvre pour la seconde moitié de 2011.
Les négociations avec les conseils généraux pour développer les CUI-CAE ciblés sur les bénéficiaires du RSA (« Les Echos » du 14 février) vont véritablement démarrer maintenant, les élections cantonales étant passées. Leur résultat aura une importance majeure. Ces contrats aidés coûteront moins cher à l'Etat que les autres, du fait de leur cofinancement par les départements (au moins à hauteur du RSA) et permettront donc d'aller au-delà des 440.000 contrats aidés annoncés pour 2011. En 2010, 50.000, soit environ la moitié des CUI-CAE occupés par un bénéficiaire du RSA, étaient cofinancés. Le gouvernement espérerait au moins doubler ce chiffre.
Il-pass hu ċertament inqas minn sena ilu, meta 181,694 preskrizzjonijiet CUI kienu ġew irreġistrati matul l-istess perjodu (520,000 għall-Komunità kollha tal-2010). Iżda huwa jaqbeż 16% tal-livell ippjanat mill-Grenelle de Rue fit-tieni ġimgħa ta 'April. More...