Filles et garçons en contrat d'apprentissage
Les filles représentent moins de 30% des apprentis en Bretagne.
Les formations de l’enseignement professionnel et donc de l’apprentissage apparaissent très sexuées.
Les filles se retrouvent principalement sur des spécialités de services, les garçons sur des formations relevant de la production.
Toutefois, ces orientations évoluent progressivement. A l’issue de leur contrat, alors que les filles sont globalement plus diplômées, leur part en emploi se situe légèrement en deçà de celle des garçons. Cette moindre insertion est notamment conditionnée par les choix de formation, conjugués à la forte relation formation-emploi intrinsèque à l’apprentissage. Télécharger l'étude.
En région Bretagne, après la troisième, les jeunes s’orientent plus fréquemment qu’au niveau national vers l’enseignement général et technologique. 38% des jeunes bretons se dirigent vers l’enseignement professionnel, essentiellement sous statut scolaire. Comme au niveau national, les filles n’ont pas les mêmes parcours de formation que les garçons. Elles sont moins nombreuses que ces derniers à suivre une formation professionnelle. De plus, lorsqu’elles se dirigent vers l’enseignement professionnel, elles se retrouvent davantage que les garçons sur les spécialités tertiaires et nettement moins fréquemment sur des spécialités de production. Enfin, compte tenu de l’offre de formation, elles signent moins souvent que les garçons un contrat d’apprentissage et se forment davantage sous statut scolaire.
Plus de 18 000 jeunes sont en contrat d’apprentissage en Bretagne en 2011, soit 4,9% de la population de 16 à 25 ans. Ce dispositif a fortement évolué au cours des dernières années. Dans un contexte marqué par la baisse démographique de la population jeune, les effectifs en apprentissage ont augmenté de 12% depuis 2001. Le nombre de jeunes formés au niveau V (niveau CAP-BEP) diminue. A contrario, au niveau IV (niveau Bac), les effectifs se sont accrus de 55% entre 2001 et 2011, et ceux de niveaux III et plus (niveau BTS et plus) ont plus que doublé. Toutefois, le niveau V regroupe encore près de la moitié des effectifs en apprentissage. Le niveau IV rassemble 30% des apprentis et les niveaux III et plus 20%. Cette évolution est liée à la réforme du Bac professionnel en 3 ans qui a abouti à la substitution des BEP par des Bacs professionnels. Elle est aussi la conséquence du développement important de l’offre de formation par apprentissage aux niveaux IV et plus, notamment dans l’enseignement supérieur avec l’ouverture de formations aux niveaux Licence professionnelle, Master et Ingénieur.
Les formations en production demeurent prépondérantes en apprentissage: ainsi, 64% des apprentis suivent une formation dans ce domaine contre 36% dans le domaine des services. Les formations de la production se caractérisent principalement par la prévalence du niveau V: 58% des effectifs en production se forment à ce niveau. Toutefois, en lien avec l’évolution de la carte des formations par apprentissage, les effectifs formés dans cette spécialité et à ce niveau ont fortement baissé au profit des formations de niveaux IV et plus.
Les formations dans les domaines des services se répartissent équitablement sur les différents niveaux de formation. 35% sont formés au niveau V, 33% aux niveaux IV et 32% aux niveaux III et plus.
Comparée au niveau national, la formation par apprentissage en région Bretagne reste davantage axée sur les spécialités relevant de la production (64% contre 59%) et sur les formations de niveau V (50% contre 43%).
La plupart des jeunes apprentis formés au niveau V viennent de collèges et dans une moindre mesure de lycées professionnels. Au niveau IV, si les jeunes proviennent principalement du collège et du lycée, un peu plus de 40% d’entre eux sont issus de l’apprentissage. Aux niveaux III et plus, les jeunes apprentis sortent essentiellement du lycée ou de l’enseignement supérieur.
Globalement, l’apprentissage est une voie de formation traditionnellement masculine. Au cours des dix dernières années, la part des filles formées dans le cadre d’un contrat d’apprentissage en région Bretagne est restée stable alors que celle-ci a légèrement progressé au niveau national. En Bretagne, les filles représentent à peine 30% des effectifs contre 31,8% au niveau national. Cette faible féminisation des effectifs est à mettre en perspective avec la nature des formations dispensées.
Les formations sont très sexuées. Seules quelques spécialités de formation accueillent un public mixte (où garçons et filles représentent au moins 1/3 des effectifs). 81% des filles suivent une formation dans le domaine tertiaire. 82% des garçons se forment sur une spécialité de production.
Toutefois, la mixité augmente avec l’élévation du niveau de formation. Si la part des filles en apprentissage demeure inchangée, les choix de formation des filles et des garçons se diversifient progressivement. En effet, de plus en plus de filles se dirigent vers des formations de spécialités de production. A l’inverse, les garçons s’orientent plus fréquemment vers des formations tertiaires. Ainsi, sur les spécialités de production, le taux de féminisation est passé de 5% à 9% entre 2001 et 2011. Sur les spécialités tertiaires, il est passé de 74% à 65%.
A l’instar des autres dispositifs de formation initiale ou continue, la part des filles en apprentissage augmente avec le niveau de formation. Les filles représentent 24% des apprentis au niveau V, 33% au niveau IV et 34% aux niveaux III et plus. Cette répartition est liée à l’offre de formation existante par niveau et spécialité de formation. En effet, au niveau V, la plupart des jeunes suivent une formation dans le domaine de la production, or ce sont des formations qui accueillent un public essentiellement masculin. En revanche, aux niveaux IV et plus, davantage de jeunes suivent une formation tertiaire, formation accueillant un public principalement féminin.
Lorsqu’elles signent un contrat d’apprentissage, les filles sont autant exposées que les garçons au risque de rupture. Celui-ci s’établit autour de 18% pour les contrats rompus hors période d’essai. Il est identique pour les filles et les garçons. Toutefois, des écarts se profilent en fonction des spécialités de formation. Ainsi, lorsque les filles suivent une formation dans le domaine de la production, elles sont plus souvent en situation de rupture que les garçons. Inversement, les garçons rompent davantage que les filles leur contrat de travail lorsqu’ils suivent une formation dans le domaine tertiaire.
Par ailleurs, compte tenu de l’offre de formation, les filles signent davantage de contrats au niveau Bac et plus. Les garçons sont eux plus présents sur des contrats au niveau CAP-BEP. Les taux de rupture sont plus élevés cependant pour les filles que pour les garçons au niveau V. A l’inverse pour les formations de niveaux III et plus, ce sont les garçons qui sont le plus sujets aux ruptures.
A l’issue de leur contrat d’apprentissage, un tiers des apprentis poursuit sa formation initiale, essentiellement dans le cadre d’un nouveau contrat d’apprentissage. Les filles signent moins fréquemment que les garçons un nouveau contrat d’apprentissage. Cette différence est liée au niveau et à la spécialité des formations suivies. En effet, les poursuites d’études concernent majoritairement des jeunes de niveau V. Si la plupart des apprentis continuent dans le même domaine de formation, un peu moins de 18% changent de spécialité de formation. Lorsqu’il y a réorientation, les filles tendent à délaisser les spécialités de production au profit des spécialités de services. Les garçons font le chemin inverse.
A la sortie du dispositif, les filles ont un niveau de formation plus élevé que les garçons et sont plus diplômées. Pourtant lorsqu’elles entrent sur le marché du travail, elles ont un peu plus de difficultés à s’insérer que les garçons. 7 mois après la fin de leur contrat d’apprentissage, 68% des garçons sortant d’apprentissage ont un emploi contre 67% des filles. L’accès à l’emploi augmente avec le niveau de formation. Les jeunes qui se sont formés dans le domaine de la production s’insèrent plus rapidement que ceux issus d’une spécialité tertiaire, hormis aux niveaux III et plus. Toutefois, ces constats globaux masquent des disparités en fonction du sexe, du niveau et de la spécialité de formation suivie.
Au niveau V, les filles s’insèrent moins bien que les garçons, quelle que soit la spécialité de formation. L’écart entre les filles et les garçons est de 8 points. Toutefois, les filles formées dans le domaine de la production accèdent plus aisément à une situation d’emploi que celles issues d’une filière tertiaire (+8 points). Leur insertion à l’issue des formations en coiffure et en vente est à ce titre particulièrement compliquée. Au niveau IV, si globalement les garçons s’insèrent mieux que les filles (+6 points), l’accès à l’emploi est plus rapide pour les filles que pour les garçons sur les formations tertiaires et pour les garçons que pour les filles sur les spécialités de production. Par ailleurs, les filles issues de formations relevant de production accèdent autant à l’emploi que celles issues d’une filière tertiaire.
Aux niveaux III et plus, les filles s’insèrent mieux que les garçons (+2 points). Elles trouvent plus facilement un emploi lorsqu’elles sont issues d’une formation tertiaire plutôt que d’une spécialité de production. Par ailleurs, à noter que les garçons issus de filière tertiaire s’insèrent dans les mêmes conditions que ceux issus de la production.
Toutefois, l’insertion des filles et des garçons n’est pas uniquement liée au domaine de formation tertiaire ou de production. Elle diffère aussi en fonction de la nature des spécialités de formation et/ou des diplômes préparés. Ainsi, par exemple, bien que peu nombreuses, les filles s’insèrent mieux ou aussi bien que les garçons dans quelques spécialités de production comme l’agriculture ou la production alimentaire. A l’inverse, les garçons s’insèrent mieux ou aussi bien que les filles sur quelques spécialités tertiaires comme le commerce ou la gestion et le traitement de l’information.
Lorsqu’ils ont un emploi, près de la moitié des apprentis travaillent dans leur entreprise d’apprentissage, 7 mois après la fin de leur contrat d’apprentissage. Les garçons restent plus souvent que les filles dans leur entreprise d’apprentissage. 86% des jeunes occupent un emploi en relation avec leur formation.
De ce fait, les conditions d’emploi à l’issue du contrat d’apprentissage sont étroitement liées aux formations suivies. Pourtant, si les filles exercent plus fréquemment que les garçons un métier en relation avec leur formation, elles sont moins souvent en CDI et travaillent davantage à temps partiel.
GREF Bretagne
Mission Observatoire emploi-formation
Technopole Atalante Champeaux 91, rue de Saint-Brieuc CS 64347 35043 RENNES CEDEX Tél. 02 99 54 79 00 Fax 02 99 54 00 00. Email: observatoire@gref-bretagne.com. www.gref-bretagne.com.
Cailíní ionann níos lú ná 30% de na printísigh sa Bhreatain.
Oiliúint ar fhoghlaim gairme agus dá bhrí sin beidh sé le feiceáil an-gnéasach.
Cailíní le fáil den chuid is mó ar sheirbhísí speisialtachta, buachaillí oiliúint faoi tháirgeadh.
Mar sin féin, na treoirlínte seo éabhlóidiú de réir a chéile. Ag deireadh a gconartha, cé go bhfuil cailíní go ginearálta níos oilte, is é a sciar i bhfostaíocht beagán níos ísle ná sin de bhuachaillí. Tá an chur isteach níos ísle tionchar go háirithe ag an rogha na hoiliúna, mar aon le caidreamh láidir oiliúna fostaíochta intreach don fhoghlaim. Níos mó...