Télécharger CPU Le Mag' : Les femmes et les hommes qui font l'université : quelles politiques de ressources humaines pour l'université de demain ?
L’université : une place à asseoir comme acteur de la solidarité.
Montée en puissance avec le passage aux rce, la Responsabilité sociale des universités (RSU ), si elle s’apparente, par certains côtés, à celle mise en oeuvre par les entreprises, présente des caractéristiques et des modalités d’application liées au statut spécifique des établissements. Elle constitue, dans tous les cas, une chance à saisir pour étendre le rayonnement de l’université sur la société.
« Dans le développement culturel que vous appelez de vos voeux et dont vous fixez le cadre, l’intégration de personnes porteuses de handicaps ou de besoins spécifiques est aussi un moyen de développer la citoyenneté, l’accompagnement, l’attention à l’autre et de faire que l’université soit meilleure pour tout le monde. Le rayonnement de l’université dans son contexte, auprès des collectivités locales et des entreprises, y gagnera en valeur ajoutée et en mutualisation d’expertises. »
Dominique Gillot, sénatrice du Val-d’Oise, rapporteure de la loi ESR au Sénat
« E n matière de RSU, en dehors du monde anglo-saxon et de l’Asie, nous avons souvent l’impression de déchoir. Pour définir une vraie stratégie en matière internationale, il serait judicieux de nous appuyer sur l’Afrique, le monde arabo-musulman et, accessoirement, l’Amérique latine. Ce qui implique d’y aller groupés, sur le plan européen. Il n’y a pas de RSU sans dimension internationale. »
Jean-François Girard, président de Sorbonne Paris Cité
« On a dit qu’il fallait transférer nos connaissances et nos savoirs pour une société plus équitable et plus juste. J’aimerais que cette notion de “transfert” vers la société, et pas seulement vers l’économie, soit bien comprise et bien établie dans le projet de loi ESR. »
Lise Dumasy, présidente de l’université Stendhal - Grenoble 3
La RSU est le pendant de la RSE (responsabilité sociale des entreprises), concept selon lequel les entreprises intègrent des préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités, sur une base volontaire. Une démarche largement développée, en France et à l’étranger, depuis la décennie 90.
« Le concept de RSU n’est-il que la simple transposition de la RSE pour les entreprises ? », interroge, dans son introduction, le président des débats, Jean-François Balaudé, président de l’université Paris- Ouest - Nanterre - La Défense. En tant qu’organisations, les universités ont des points communs avec ces dernières. « La RSU doit être vue comme une transposition de la RSE liée au passage aux RCE, qui ont transcendé les frontières entre domaine privé des entreprises et domaine public des universités, via les principes d’autonomie et de responsabilité. L’université, en tant qu’institution sociale, est désormais présentée comme un acteur de la solidarité qui ne saurait se contenter d’assurer son propre développement », souligne Catherine Loneux, vice-présidente de l’université Rennes 2.
Une responsabilité sociale et sociétale à la fois
Toutefois, de par leur statut d’établissement public orienté vers le savoir, les universités présentent aussi des spécificités qui orientent la définition et la mise en application de leur responsabilité, tant sociale que sociétale. « La dimension sociale renvoie à la question de la communauté universitaire en interne, la dimension sociétale met en jeu nos interactions sociales », analyse Jean-François Balaudé. Et de souligner : « Il peut être intéressant de tenter d’aborder, dans une démarche globale, un certain nombre de questions : qualité de vie, lutte contre les discriminations, actions inclusives à tous les niveaux (social, culture, loisirs), formation à la citoyenneté, encouragement au développement durable... »
Catherine Loneux s’est ensuite penchée sur la définition de la RSU. « Étymologiquement, le terme “responsabilité” vient du latin respondere qui signifie “répondre de”, “se porter garant”, explique-t-elle. Apparenté au terme sponsio (qui signifie “promesse” en latin), il porte la promesse d’une université meilleure. » Le dialogue social est un élément central de la RSU. « Les RCE, défis culturels pour les établissements, sont une condition du développement possible de la RSU, observe-t-elle. Elles entraînent une obligation de réinventer le gouvernement de l’université avec des moyens RH pertinents, pour accompagner les changements et les faire accepter. »
Pour Camille Galap, président de l’ORSU (Observatoire de la RSU), le développement de la RSU est inéluctable et souhaitable. « L’université n’est pas seulement un lieu d’enseignement et de recherche, c’est aussi une communauté de citoyens et d’ambassadeurs, avec une responsabilité forte vis-à-vis de la société », souligne-t-il. Il rappelle que dans de nombreux pays, la responsabilité sociale est ancrée dans la politique des établissements. « La RSU est une véritable opportunité pour changer la vision de l’université à l’échelle territoriale, nationale, européenne et internationale », affirme-t-il.
Une extension du territoire symbolique de l’université
La seconde partie des débats porte sur les conditions de mise en oeuvre de la RSU. Catherine Loneux cite les travaux de Paul Ricoeur sur le « compagnonnage » entre la cité et l’université. Cette ouverture de l’université sur la société s’appuie sur deux piliers. Premier pilier de la RSU : l’extension du territoire symbolique de l’université (notamment via un renforcement des liens avec les établissements du secondaire, les collectivités locales et le monde des entreprises). Extension portée par le désordre cognitif qui caractérise la société actuelle. Elle évoque aussi la big society, principe d’ouverture – explicité en 2011 par David Cameron – qui redonne une place de poids aux citoyens et aux associations.
« Une norme participative très fortement médiatisée par la RSU », souligne-t-elle. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’au coeur du sujet, on trouve la question de la démocratie sociale. Catherine Loneux évoque aussi Pierre Rosanvallon et sa « démocratie en continu » : celle des pouvoirs indirects disséminés dans le corps social, avec accès à tous aux débats. Second pilier de la RSU : le principe d’utilité sociale de l’université. « Avec un vocabulaire souvent entendu en entreprise, mais qui tend à s’installer à l’université : régimes indemnitaires, politiques de titularisation ou en faveur du bienêtre au travail, lutte contre les discriminations, contre le chômage… », précise-t-elle. Elle édicte toutefois quelques principes de précaution : « Attention à ne pas se laisser déborder par la RSU, parfois en décalage avec la réalité des établissements. Prudence, aussi, sur l’utilisation du jargon, qui peut échapper à certaines populations. »
La RSU, une chance à saisir
Dans sa synthèse des travaux, Vincent Berger, président de l’université Paris- Diderot et rapporteur de séance, déclare : « L’université, actrice du développement territorial, pourrait être le chaudron de la société. Sur chacun des sujets, en plus de l’aspect concret de la responsabilité, on peut mettre en oeuvre de la recherche et de la formation. La RSU donne du sens à l’université, elle suscite l’engagement des personnels et peut donc créer un ciment de la communauté universitaire. Or, partager un projet d’université, c’est aussi une clé de la gestion des RH. » C’est pourquoi il propose d’intégrer un chapitre RSU dans les contrats d’établissement et les contrats de site. Avant de conclure, en reprenant la phrase enthousiaste de Camille Galap : « La RSU est une chance, saisissons-la ! »
L’ORSU
L’ ORSU (Observatoire de la responsabilité sociétale des universités), mis en place en juin 2012, a pour mission principale de valoriser les bonnes pratiques des établissements vis-à-vis de leurs territoires en matière de RSU . Le premier rapport de l’institution, paru en mars dernier, a dressé un état des lieux et a permis d’identifier les acteurs et les processus. Suite à ce rapport, l’ORSU a émis quatre recommandations :
• Utiliser la RSU pour une coopération renforcée entre université et collectivités territoriales (ensemble des actions sociales et culturelles, soutien à la vie associative et développement de la recherche et de l’action).
• Intégrer la RSU dans les contrats d’établissements entre les différents acteurs.
• Faire de la RSU un outil transversal à toute la politique universitaire.
• Favoriser l’engagement solidaire des étudiants et des personnels.
Télécharger CPU Le Mag' : Les femmes et les hommes qui font l'université : quelles politiques de ressources humaines pour l'université de demain ?
Special Issue: Massive Open Online Courses
elearnspace
Valerie Irvine, Jillianne Code, and I spent time over the past 8 months preparing a special issue of JOLT on massive open online courses. The issue is now available.
From our intro:
Higher education is entering a phase of dramatic change and innovation. Mainstream media often present massive open online courses (MOOCs) as both a reflection of the need for universities to undergo a metamorphosis and as a means of forcing a new perspective on digital teaching and learning practices (i.e., Lewin, 2013; Pappano, 2012). However, university faculty caution that there is not enough research evidence to support widespread adoption. Two significant challenges around the role of MOOCs in higher education are prevalent. First, the discussion on MOOCs to-date has occurred mainly in mainstream media and trade publications. Although some peer-reviewed articles on MOOCs currently exist (e.g., Fini, 2009; Kop, 2011), the amount of available research is generally limited. One of the goals of this special issue is to attempt to address this lack of peer reviewed literature. Second, the vast research available in online and distance education has been largely ignored by mainstream media and MOOC providers. Paying greater attention to what is already known about learning in online and virtual spaces, how the role of educators and learners is transformed in these contexts, and how social networks extend a learning network will enable mainstream MOOC providers and their partners to make evidence-based decisions in favor of educational reform. Thus, a second goal of this special issue is to highlight this research and provide an historical context for online and distance learning not currently evident in the mainstream media treatment of MOOCs.