3 - La formation tout au long de la vie (FTLV)
L’UPEC a l’objectif ambitieux de « devenir une université de référence pour la FTLV d’ici 2020 ». Il est vrai qu’elle jouit d’une forte tradition de dynamisme de son activité dans le champ de la formation continue, de la validation des acquis de l’expérience (VAE) ou encore de l’alternance. Quelques constats s’imposent cependant.
L’activité est plutôt ralentie pour cause de situation socioéconomique, mais l’université se mobilise pour répondre aux défis de l’accès à la qualification et du développement de l’emploi dans un territoire à la démographie favorable. Forte de l’expérience de l’IUT de Créteil, l’UPEC a fait le choix d’un développement basé sur les composantes et appuyé sur un service central support, le SCEPPE. D’un point de vue quantitatif, et si l’on s’en tient aux seuls indicateurs retenus actuellement en France, la contribution de l’UPEC est aujourd’hui de tout premier ordre. L’activité relevant de la formation continue est principalement centrée, pour la période observée, sur la formation diplômante. Celle-ci concerne 86% des stagiaires répertoriés. Cette activité qui a un fort impact social et économique pour les participants, vise une grande variété de diplômes, du diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) aux masters. Sur une année universitaire (2011-2012), plus de 40% des diplômes préparés l’ont été par au moins une personne en reprise d’études ou ont reçu une demande de validation des acquis. Cette caractéristique contribue largement à l’objectif d’une « réponse aux besoins sociaux, économiques, culturels et scientifiques du territoire » partagé par la direction, les responsables des différentes composantes et les personnels. Situées directement sur le marché concurrentiel, les formations courtes qualifiantes (14% des stagiaires en 2012), constituent une voie de développement possible de l’activité. Cela nécessiterait, de la part de l’université, la définition et la mise en oeuvre d’une organisation adaptée. Les recettes propres générées par la facturation des coûts pédagogiques pour la préparation de diplômes ou pour les autres prestations se sont élevées à 4,4 M€ et ont représenté près de 15% de toutes les ressources propres de l’UPEC en 2012. L’ambition de l’UPEC est de les doubler d’ici 2020.
Bien que classé dans le champ de la formation initiale, l’apprentissage qui s’est beaucoup développé à l’UPEC23 dès les années 90, semble paradoxalement avoir joué un rôle limitant pour le développement de la formation continue. Acteur de la création du centre de formation d'apprentis (CFA) Sup 200024 en 1990, l’établissement a largement contribué à son succès et aujourd’hui, près de 80% de ses 1800 apprentis sont gérés par ce CFA. La nouveauté des dispositifs et la plus grande facilité de financement ont conduit l’UPEC à délaisser quelque peu la formation continue qui est plus complexe à gérer et plus difficile à financer. Ainsi en 2012, l’apprentissage générait-il plus du double des ressources propres en comparaison de celles de la formation continue (9,4 M€ contre 4,3 M€) pour un nombre d’étudiants moitié moindre. Malgré tout, les deux approches ont ceci en commun qu’elles placent l’institution et ses membres directement au contact des réalités socio-économiques et professionnelles et qu’elles favorisent les partenariats, ce que porte le projet de l’UPEC.
L’établissement a choisi une organisation et un fonctionnement homothétique à celui de la formation initiale, ce qui contribue d’une certaine manière à la vision que l’on peut avoir d’une université de la formation tout au long de la vie. Les composantes sont le coeur opérationnel de la mise en oeuvre des actions et perçoivent 85% des recettes, recettes qui sont intégrées au dialogue de gestion annuel.
Depuis quelques années, l’établissement, en accord avec ses objectifs, a pris des décisions qui vont dans le bon sens, portées par une équipe de direction qui connaît très bien le domaine et des composantes pour la plupart engagées dans la construction collective et la mutualisation de bonnes pratiques. Le SCEPPE est conforté dans son rôle de service support. Le comité recommande d’aller plus loin dans la prise en charge des aspects réglementaires et administratifs, mais aussi fournir aux composantes un plus grand support de professionnels de l’ingénierie de formation d’adultes pour la gestion de la pédagogie. La communication externe via le site officiel de l’université est assurément un exemple de bonne pratique. Les accès sont unifiés. L’entrée « Adultes en reprise d’études », est parfaitement signifiante pour un individu. Aucune confusion avec l’apprentissage qui est présenté dans l’entrée « Étudiants » alors que les services aux entreprises, dont « former ses collaborateurs », sont visibles dans l’entrée « Entreprises et partenaires ». Par contre l’accès physique et l’accueil des adultes sur site manquent singulièrement de visibilité. Les projets annoncés (tel que la construction de la Maison de l’innovation et de l’entreprenariat étudiants) devraient utilement être mis à profit pour repenser cet interface sur la ville.
Par ailleurs, l’UPEC pourrait se saisir de certaines opportunités pour porter son projet stratégique : la création de l’« école de la santé de Paris-Est » sur tous les nouveaux métiers de la santé, en lien avec les écoles paramédicales, mais aussi le développement professionnel continu (DPC) sur lequel l’UFR de médecine se positionne ; la proximité renforcée avec plusieurs pôles de compétitivité qui favorise les écosystèmes Formation-Recherche- Innovation, ou l’IDEFI IDEA d’UPE qui appuie les initiatives dans le champ de la pédagogie.
Plusieurs points de vigilance sont à signaler. Le premier concerne l’articulation des rôles et compétences respectives du SCEPPE et la DEVE, dont les missions et les périmètres peuvent entrer en concurrence alors qu’elles sont intimement liées. Le deuxième porte sur l’évolution de l’organisation dans le cadre du rapprochement avec l’UPEM. Elle doit être particulièrement anticipée pour limiter la période d’incertitude pour les partenaires. Le dernier point de vigilance a trait à la qualité, la transparence et la confiance. L’organisation décentralisée adoptée doit être portée par un système d’information adapté aux contraintes de la formation professionnelle continue et qui permette à tous les acteurs de suivre et contribuer à son niveau aux projets partagés.
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