Sur le blog "Histoires d'universités" de Pierre Dubois. Camille Stromboni, EducPros, 5 décembre 2014, entretien avec Jean-Loup Salzmann, président de la CPU, candidat à sa propre succession. Dans la seconde partie de la chronique : Les femmes et l’université en France, 1860-1914. Voir l'article...
La parité dans l'enseignement supérieur
L'état de l'Enseignement supérieur et de la Recherche constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu'il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international. Chacune des 47 fiches présente au moyen de graphiques, de tableaux et de commentaires, les dernières données de synthèse disponibles sur chaque sujet. Consulter le détail de toutes les fiches : publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/7/index.php.
24 la parité dans l'enseignement supérieur
Les femmes, plus nombreuses que les hommes dans l'enseignement supérieur (56 %), s'inscrivent moins souvent dans les filières sélectives ou scientifiques et sont minoritaires en cursus Doctorat. Leur taux de chômage trois ans après leur sortie est peu supérieur à celui des hommes, mais leurs conditions d'emploi sont moins favorables. Un peu plus d'un tiers des enseignants-chercheurs sont des femmes.
Après une scolarité pendant laquelle elles ont de meilleurs résultats que les garçons, les filles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat : en 2012 dans une génération, 79,2 % des filles l'obtiennent contre 74,3 % des garçons. Parmi les admis au baccalauréat général, 56 % sont des filles (graphique 24.01). Or les bacheliers généraux poursuivent plus souvent leurs études dans l'enseignement supérieur que les autres bacheliers (95 % contre 85 % des bacheliers technologiques et 47 % des bacheliers professionnels), selon le panel de bacheliers 2008.
Ainsi, en 2008, 90 % des bachelières ont poursuivi leurs études après le bac contre 86 % des garçons. Elles n'ont pas choisi les mêmes filières : 36 % d'entre elles s'inscrivent en licence contre 25 % des garçons, et 8 % en PACES contre 6 % des garçons. À l'inverse, elles choisissent moins souvent des filières sélectives comme les CPGE (7 % contre 12 %), les IUT (6 % contre 12 %) ou les BTS (21 % contre 26 %). À l'université, elles s'inscrivent deux à trois fois plus souvent en lettres, arts, langues ou sciences humaines.
La mixité des formations de l'enseignement supérieur est par conséquent très variable : alors qu'en 2012- 2013 elles représentent 56 % des inscrits, les femmes sont à peine plus de la moitié en STS, 40 % en IUT, et 42 % en CPGE (graphique 24.02). Elles ne sont que 27 % à préparer un diplôme d'ingénieur (mais elles étaient 23,5 % en 2002-2003). À l'inverse, les formations paramédicales et sociales comprennent 84 % de femmes. À l'université, elles sont 70 % dans les filières lettres, sciences humaines mais seulement 37 % en sciences et STAPS. Alors qu'elles représentent 57 % des inscrits en cursus licence et en cursus master, elles ne sont plus que 48 % en doctorat (et moins d'un tiers des habilitations à diriger des recherches (HDR) délivrées en 2011) (graphique 24.03).
On estime qu'en 2011, 46,9 %1 des jeunes sont titulaires d'au moins un diplôme de l'enseignement supérieur. Cette proportion est de 53,8 % pour les femmes et de 40,1 % pour les hommes. En 2008, ces proportions étaient de 51,6 % contre 37,9 %.
En 2010, trois ans après leur sortie de l'enseignement supérieur, les femmes sont un peu plus souvent au chômage que les hommes (tableau 24.04). La différence est plus marquée aux niveaux Bac + 4 et Bac + 5 (diplômés et non-diplômés compris), où les hommes sortent plus souvent d'une école d'ingénieur et les femmes des filières littéraires, artistiques ou de sciences humaines de l'université. Dans l'ensemble, les femmes sorties de l'enseignement supérieur ont moins souvent une trajectoire d'accès rapide et durable à l'emploi (67 % contre 72 %), ont moins souvent un emploi à durée indéterminée (mêmes proportions), travaillent plus souvent à temps partiel (13 % contre 6 % des hommes), et sont moins souvent cadres (24 % contre 37 %).
En 2011-2012, les femmes représentent 35,3 % des enseignants-chercheurs de l'enseignement supérieur du secteur public. Cette part était de 30,5 % dix ans plus tôt. Elles sont plus nombreuses parmi les maîtres de conférences (42,8 %) que parmi les professeurs (21,4 %). Ces parts sont en progression d'environ 0,5 point par an depuis 1980, où elles étaient respectivement de 22,9 % et de 8,6 % (graphique 24.05). Christophe Jaggers.
1 Ce nombre est obtenu en calculant pour chaque âge le rapport des lauréats à la population totale de cet âge, et en faisant la somme de ces taux par âge.
Les oubliées de la parité : les femmes handicapées dans l’emploi
Colloque organisé par l’association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA)Cette journée de réflexions et de dialogues a pour objectif de mettre en lumière les principaux freins à l’insertion professionnelle des femmes en situation de handicap et d’interroger les politiques publiques afin que soient enfin prises en considération les conséquences de la double discrimination : être femme et handicapée quand il est question d’emploi.
Signature de la Charte Universcience pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine des sciences et technologies
La charte pour l'égalité entre les hommes et les femmes signée par Universcience vise à mener une politique globale pour promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de l’établissement, dans les offres au public, les filières et métiers et lutter contre les stéréotypes. Signature de la Charte Universcience pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine des sciences et des technologies.
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du Gouvernement et Claudie Haigneré, présidente d’Universcience, ont signé mardi 25 mars, à l’issue de la deuxième réunion du Comité pour l’égalité des femmes et des hommes dans le domaine de la culture et des médias, une Charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine des sciences et des techniques.
Alors que les femmes sont minoritaires dans les sciences, les techniques, l’innovation, et que la culture scientifique demeure, encore aujourd’hui, une culture au masculin, Universcience (qui réunit le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie) s’engage avec ses autorités de tutelle et le ministère des Droits des femmes à mener une politique globale pour, promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de l’établissement, lutter contre les stéréotypes, mieux prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans les offres au public, ainsi que la mixité des filières et des métiers.
Première charte à être signée par un établissement culturel et scientifique, elle a valeur d’exemple. Elle décline les orientations données par la loi sur l’enseignement supérieur et la recherche pour inscrire l’égalité dans les institutions universitaires et le dialogue contractuel avec les établissements : création d’une "mission égalité" dans chaque établissement d’enseignement supérieur, élaboration de statistiques sexuées relatives aux stratégies nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche et instauration de la parité dans les jurys de concours, les listes de candidatures à la gouvernance des universités, la composition du Haut conseil à l’évaluation, du Conseil stratégique de la recherche et du Comité Sup’Emploi.
Il s’agit par ailleurs d’amorcer le mouvement pour la signature de chartes de l’égalité des hommes et des femmes dans les institutions du champ de la culture et de la communication : c’est le vœu qu’a formé la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, devant le Comité ministériel pour l’égalité des femmes et des hommes dans le domaine de la culture et des médias, qu’elle réunissait pour la deuxième année consécutive.
Composé d’une trentaine de personnes (élus, associations, dirigeants d'institutions culturelles et des médias, artistes, experts...), ce Comité suit l'évolution de la place des femmes dans le champ culturel et médiatique, grâce à l’Observatoire de l’égalité dans la culture et la communication et est une force de proposition.
Les données de l’Observatoire, complétées cette année par une étude très approfondie sur la place des femmes dans les secteurs de la production cinématographique et audiovisuelle réalisée par le Centre national du Cinéma (C.N.C.), font apparaître une situation encore déséquilibrée, qu'il s'agisse d’accès des femmes aux postes à responsabilité ou de leur place dans la programmation artistique et l’accès aux moyens de création et de production.
Une action déterminée et volontariste reste donc nécessaire. Plusieurs leviers sont mobilisés : la modification dans les procédures de nomination pour atteindre l’objectif de parité ; les incitations à une meilleure représentation des créatrices dans les programmations ; la lutte contre les stéréotypes et les préjugés sexistes, grâce, notamment, au renforcement du rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel dans le projet de loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes défendu au Parlement par la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, afin de lui confier le rôle de veiller à la juste place des femmes dans les médias.
Parité > Les statistiques
A l’occasion de la journée internationale de la Femme, le 8 mars dernier, Eurostat a publié un communiqué donnant les principales statistiques en matière de différences homme/femme dans l’enseignement supérieur. On apprend qu’en 2012, 40% des jeunes femmes étaient diplômées du sup contre 32% des hommes. En 2011, 79,1% des diplômés dans le domaine de l’enseignement et de la formation, ainsi que 76 % des diplômés dans le domaine de la santé et du bien-être étaient des femmes. En revanche, elles ne représentaient que 26,6% des diplômés en ingénierie et 40,8% de ceux en sciences et mathématiques. Une section dédiée au sujet de l’égalité entre les sexes est accessible sur le site internet d’Eurostat.
En savoir + > 8 mars 2014: journée internationale de la Femme
La parité dans les gouvernements des Etats membres

Elles sont encore peu nombreuses à faire partie du club très fermé des Chefs d'Etat ou de gouvernement : Angela Merkel, Chancelière fédérale d'Allemagne, Laimdota Straujuma, Premier ministre de Lettonie, Helle Thorning-Schmidt, Premier ministre du Danemark, Alenka Bratušek, Premier ministre de Slovénie, ou encore Dalia Grybauskaite, Présidente de la Lituanie.
Ce sont les pays nordiques qui se rapprochent le plus de la parité, mais en règle générale, les femmes restent minoritaires dans toutes les assemblées.
Avec 54,17% de femmes ministres et un gouvernement paritaire depuis 1994, la Suède est le champion de la parité.
L'Italie occupe la deuxième place du podium depuis le nouveau gouvernement paritaire formé par Matteo Renzi en février 2014. Suivent ensuite la France (47,62 %), la Finlande (47,37 %), les Pays-Bas (46,67 %) et le Danemark et l'Allemagne (ex aequo à 40 %).
Derrière, une poignée de pays parviennent à quelque 20 % de femmes au sein de leur gouvernement : la Slovénie (21,43 %), le Portugal (20 %), la Croatie (19,05 %) et le Royaume-Uni (18,18 %).
La Lituanie (6,67 %), la Slovaquie (6,67 %) et la Grèce (5,26 %) sont les mauvais élèves de ce classement.
La moyenne européenne s'établit ainsi à 26,59 %. Suite...
Les Femmes scientifiques à l'honneur au M.E.S.R.
A l'approche de la Journée du 8 mars, Geneviève Fioraso a reçu, autour d'un déjeuner-débat, des femmes scientifiques du monde académique et industriel au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Objectif : réfléchir à la promotion de la place des femmes dans la science.
La ministre a reçu jeudi 6 mars 35 femmes scientifiques, du monde académique, économique, associatif, mais également des journalistes scientifiques. Une occasion de recueillir leurs points de vue, témoignages et propositions s'agissant de la place des femmes dans la science.
Les chiffres en matière d’orientation et de parcours professionnels sont en effet accablants et ne progressent pas : 28 % des titulaires d’un diplôme d’ingénieur sont des femmes, 30 % de filles sont inscrites en classes préparatoires scientifiques contre 74 % en prépas littéraires et 54 % en économie et commerce, 1 fille sur 21 étudiants est reçue à l’Ecole Normale Supérieure en physique chimie et 1 sur 28 en maths-physique-informatique. A ce rythme, il faudrait attendre 2080 pour atteindre la parité entre chercheurs et chercheuses au C.N.R.S. en sciences dures et 2075 pour les écoles d’ingénieur.
A cette discrimination dans l’orientation initiale s’ajoute celle du plafond de verre dans la vie professionnelle : à peine plus de 15 % de femmes professeurs d’universités, seulement 13 % de femmes à la présidence des universités. En 111 ans, le Prix Nobel n’a été attribué qu’à trois scientifiques françaises : Marie Curie en 1903 et 1911, Irène Joliot-Curie en 1935 et Françoise Barré-Sinoussi en 2008. Aucune jeune mathématicienne n’a bénéficié à ce jour d’une des 13 médailles Fields françaises. Et il n’y a eu que trois femmes médailles d’or du C.N.R.S. sur les 59 attribuées !
La ministre a rappelé à cette occasion l’engagement du ministère et du Gouvernement. Pour mettre en œuvre la parité, 13 mesures ont été inscrites dans la loi du 22 juillet 2013, relative à l’enseignement supérieur et la recherche : inscription de la parité dans la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur ou les instances scientifiques (Conseil stratégique de la recherche, HCERS); dispositions relatives à la mixité des filières dans les formations, etc..
L’action du ministère se fait également en amont, sur l’orientation, sur la représentation des métiers. C’est tout l’enjeu du travail engagé par le M.E.S.R. et le MEN sur le continuum bac -3, bac + 3.
Comme l’a souligné la ministre, Geneviève Fioraso : "Convaincre les filles qu’elles sont à la hauteur pour s’engager dans des carrières encore majoritairement occupées par des hommes, susciter des vocations par l’exemplarité, intégrer dans toutes nos décisions la légitimité et l’exigence de la parité : ce sont les conditions pour ne pas priver notre pays de la moitié de ses talents !" Suite...
Notre pays ne doit plus se priver de la moitié de ses talents ! La parité pour 2080
Tribune de Geneviève Fioraso parue dans Le Monde le 7 mars 2014
Partant du constat que la parité femmes-hommes est encore loin d'être atteinte dans l'enseignement supérieur et la recherche, Geneviève Fioraso encourage les jeunes filles à s'engager davantage dans les carrières scientifiques.
Les chiffres en matière d’orientation et de parcours professionnels sont accablants et ils ne progressent pas : 28% des titulaires d’un diplôme d’ingénieur sont des femmes, 30% de filles sont inscrites en classes préparatoires scientifiques contre 74% en prépas littéraires et 54% en économie et commerce, 1 fille sur 21 étudiants est reçue à l’Ecole Normale Supérieure en physique chimie et 1 sur 28 en maths-physique-informatique.
A ce rythme, il faudrait attendre 2080 pour atteindre la parité entre chercheurs et chercheuses au C.N.R.S. en sciences dures et 2075 pour les écoles d’ingénieur. Suite...
Parité > La feuille de route du MESR
Le MESR publie son plan d’actions 2014 pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Il se divise en cinq axes et 14 mesures. La première action préconisée par le rapport est de rééquilibrer l’exercice des responsabilités entre les hommes et les femmes dans les sphères de l’encadrement.
En savoir + > Feuille de route 2014.