
Le christianisme utilise volontiers la relation fraternelle comme type exemplaire de bonnes relations humaines, les mots de "frère" et "sœur" étant, par exemple, encore utilisés de nos jours pour désigner moines et moniales. « Qu'il est doux, qu'il est agréable pour des frères de demeurer ensemble », trouve t-on au Psaume 133,1 [Livre des Psaumes, Cantiques des degrés ou Psaumes des Montées]. Pourtant, chacun connaît l'histoire de Caïn tuant son frère Abel, récit célèbre souvent repris dans la littérature et commenté aussi bien par les historiens des religions que par les philosophes. De nombreux textes bibliques, dans lesquels s'enracinent la théologie et l'historiographie chrétiennes , abondent en récits de relations fraternelles difficiles racontant la rivalité, la tricherie, le désir de meurtre ou de viol.Après un rapide exposé de l'arrière-plan culturel de l'Ancien Testament, cette communication présente le visage de la fraternité dessiné par les différents récits qui la racontent, ainsi Jacob s'appropriant la bénédiction réservé à son frère Esaü, Rachel et sa sœur rivalisant pour épouser Jacob, Amnon violant sa sœur Tamar... Dans un autre texte, les fils de Jacob s'affrontent, cherchant notamment à se débarrasser de l'un d'eux, Joseph, en le vendant comme esclave à des marchands de passage. Comment ces récits de l'Ancien Testament ont-ils pu à la fois évoquer tant d'aspects difficiles de la relation fraternelle et constituer le terrain sur lequel le christianisme naissant a posé son idéal de fraternité.
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