Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Formation Continue du Supérieur
20 novembre 2011

L’origine sociale joue-t-elle sur le rendement des études supérieures

http://professoral.edhec.com/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?CODE_FICHIER=1320827512905&ID_FICHE=6274L’origine sociale joue-t-elle sur le rendement des études supérieures? Auteurs: Pierre Courtioux, Chercheur au pôle de recherche en économie, EDHEC Business School. Cette étude complète les travaux de l'EDHEC sur les rendements de l'enseignement supérieur par l'estimation de l'influence de l'origine sociale sur la distribution de ces rendements. Télécharger L'origine sociale joue-t-elle sur le rendement des études supérieures?
D'une part, l'origine sociale joue fortement sur l'accès à l'enseignement supérieur : par rapport à la situation moyenne pour une génération, les personnes d'origine populaire ont un taux d'accès deux fois moins élevé et ceux d'origine supérieure un taux deux fois plus élevé. De plus, ces effets sont accentués par des différences en termes de mode d'accès : les diplômés d'origine populaire sont sous-représentés à tous les niveaux de diplôme, tandis que les diplômés d'origine supérieure sont surreprésentés à tous les niveaux de diplôme, mais plus fortement encore au niveau Bac+5 et notamment dans les grandes écoles. Quand les deux parents du diplômé appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle supérieure, cette surreprésentation est encore plus marquée et a augmenté entre la génération 1970 et la génération 1980.
D'autre part, à diplôme et cursus donnés, l'origine sociale joue mais sensiblement moins sur les écarts de rendement entre diplômés du supérieur. Nos résultats montrent que, pour l'ensemble des diplômés du supérieur, les individus dont l'un des parents appartient à une catégorie socioprofessionnelle populaire et l'autre est inactif sont surreprésentés au sein des rendements les plus faibles: ils représentent 29% du premier quartile de rendement. En revanche, les diplômés les moins avantagés socialement valorisent mieux leurs diplômes quand les rendements de ces derniers sont plutôt élevés: 27% des diplômés d'origine populaire sont dans le dernier quartile des rendements.
Enfin, à niveau d'étude donné, les écarts de rendements entre origines sociales sont moins forts dans le bas de la distribution des rendements, ce qui peut s'expliquer à la fois par un effet de « garantie d'insertion » de la formation supérieure et/ou d'un phénomène d'auto-sélection des étudiants d'origine sociale plus aisée dans les filières longues et ceux d'origine sociale moins aisée dans les filières plus courtes mais à fort rendement.
Conclusion

Au regard de cette étude, il apparait que les principales inégalités sociales vis-à-vis de l’enseignement supérieur concernent l’accès à l’enseignement supérieur et plus fortement encore le type de diplôme préparé. En effet, si le rendement des études supérieures est bien influencé par l’origine sociale, cette influence n’est pas du même ordre que les différences de rendements entre les cursus. Lorsque l’on contrôle les résultats présentés par le diplôme obtenu, les différences de rendements de l’enseignement supérieur selon l’origine sociale sont relativement faibles et ne respectent pas les schémas hiérarchiques usuels. Par ailleurs, ces écarts de rendements entre origines sociales ont tendance à s’atténuer pour les niveaux de rendements correspondant à des risques de faible valorisation des études.
D’un point de vue économique, l’absence de différences marquées sur les taux de rendement ne signifie pas l’absence d’inégalités sur le marché du travail consécutives aux différences d’accès au système éducatif. En effet, les étudiants d’origine sociale supérieure ont un volume de retour sur investissement plus important car ils « investissent » plus pour des taux de rendement relativement similaires: d’un point de vue économique, le volume des dépenses d’investissement se mesure par le nombre d’années passées dans le système éducatif valorisées au niveau de salaire que l’étudiant aurait pu obtenir s’il s’était porté sur le marché du travail au lieu de suivre des études ; or les étudiants d’origine sociale supérieure sont très largement surreprésentés au niveau Bac+5; leur volume d’investissement correspond alors environ à cinq années de salaire d’un individu non diplômé du supérieur.
Cette large surreprésentation à ce niveau de diplôme peut avoir deux causes. Tout d’abord, si l’on retient une hypothèse d’équi-répartition des talents selon les origines sociales au niveau Bac, elle est liée à une absence de contrainte de crédit qui leur permet de choisir « librement » leur niveau d’investissement ce qui n’est pas le cas pour les individus d’origine plus modeste. Ensuite, si l’on retient une hypothèse d’équi-répartition selon l’origine sociale des talents à la naissance, on peut également penser que cet accès différencié selon l’origine sociale est le fruit d’inégalités très largement construites en amont du système d’enseignement supérieur.
Par ailleurs, du point de vue de l’équité fiscal, il n’est pas anodin d’observer que les personnes ayant une origine sociale favorisée bénéficient proportionnellement le plus largement du système d’enseignement supérieur et que cette tendance s’est renforcée au cours du temps. Ce phénomène est préoccupant dans la mesure où les formations les plus coûteuses pour la collectivité se trouvent au niveau Bac+5. Ces résultats sont un indice d’une corrélation renforcée au cours du temps entre niveau de subventions publiques pour l’enseignement supérieur et origine sociale aisée. Ces résultats sont d’autant plus préoccupants que Courtioux et Gregoir (2011) montrent qu’indépendamment de l’origine sociale, le mode de financement de l’enseignement supérieur en France pose des problèmes d’équité intra-générationnel.
En termes de recommandations de politiques publiques, ces résultats suggèrent deux voies pour corriger ces inégalités selon l’hypothèse que l’on retient pour expliquer nos résultats: le développement d’investissement en amont du système d’enseignement supérieur et le développement d’aides sociales à la poursuite des études jusqu’au niveau Bac+5. Télécharger L'origine sociale joue-t-elle sur le rendement des études supérieures?

Social background plays does the performance of higher education? Authors: Peter Courtioux , Researcher at the center of research in Economics, EDHEC Business School. This study complements the work of the EDHEC on the returns to higher education by estimating the influence of social origin on the distribution of these returns. Download Social background plays does the performance of higher education?
On the one hand, social background plays heavily on access to higher education compared to the average situation for a generation, people have a popular home access rates twice as high and those of original higher rate twice as high. More...

Commentaires
Newsletter
51 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 2 797 827
Formation Continue du Supérieur
Archives