31 mars 2011
Le DIF : un dispositif qui se déploie... lentement

- Toutefois, dans l’analyse qu’il livre des résultats de ces deux études, le juriste spécialisé en droit de la formation Jean-Pierre Willems, note que « l’augmentation du nombre de salariés allant en formation ne trouve pas nécessairement de traduction dans l’augmentation des volumes de formation. En effet, il peut s’agir d’une distribution différente de la formation et d’un accès à la formation pour des salariés qui se formaient peu. A ce titre, le DIF pourrait avoir en partie atteint un de ses objectifs relatifs à l’accès à la formation de salariés qui se formaient peu. »
- Plus globalement, Jean-Pierre Willems souligne que « le développement du DIF devrait se poursuivre, sans doute sur le rythme actuel voire de manière un peu plus rapide. Comme tous les dispositifs sociaux généralisés, le DIF est un dispositif à déploiement lent. Mais il est dorénavant ancré dans les pratiques de formation d’une grosse majorité d’entreprises. »
Incertitudes sur le financement
- Des questions se posent cependant sur la capacité des entreprises à financer ce dispositif à l’avenir. « L’incertitude financière atteint des sommets », constate ainsi Jean-Pierre Willems.
Les enquêtes réalisées par Demos mettent ainsi en évidence que 22 % des entreprises privées (et aucune structure publique) pronostiquent des difficultés à financer le DIF à l’avenir, contre 11 % (privé) et 18 % (public) qui ne l’envisagent pas. Les autres répondants déclarent manquer de visibilité pour se prononcer. Pour Jean-Pierre Willems, l’incertitude qui pèse sur le financement du DIF tient au fait qu’« il ne sera sans doute pas possible aux Opca d’augmenter [leurs] taux de financement, voire de les maintenir ».
Les salariés préfèrent se former en semaine
- Les salariés souhaitent majoritairement que les formations dans le cadre du DIF se déroulent « hors temps de travail sur site ». Une solution « plébiscitée » du fait des facilités qu’elle offre aux salariés et qui « permet également d’optimiser le temps nécessaire en dehors du temps de travail » remarque Jean-Pierre Willems. « Les salariés préfèrent privilégier des longues journées en semaine plutôt que de toucher aux week-ends ou aux congés payés. ».

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