
Tripler en 10 ans le nombre d'étudiants étrangers dans les établissements supérieurs français, mais en laissant la liberté à ces établissements de fixer les frais de scolarité pour ces étudiants : c'est la proposition faite mardi par la Conférence des grandes écoles (CGE). Il s'agit d'un "projet pour l'enseignement supérieur français", car il concernerait les grandes écoles et les universités, a expliqué lors d'une conférence de presse le président de la CGE Pierre Tapie. La CGE prône de faire passer le nombre d'étudiants étrangers de 250.000 aujourd'hui (pour 2,2 millions d'étudiants au total) à 750.000 en 2020, ce qui représenterait alors 30 % du total des étudiants en cas de stagnation de la démographie étudiante française d'ici cette date. Selon le projet, 80 % des 500.000 nouveaux étudiants étrangers paieraient par an 12.000 euros de frais de scolarité (ce qui rapporterait à terme chaque année 4,8 milliards d'euros) et 20 % auraient la scolarité gratuite et des bourses.
Mais cela "nécessite deux mesures principales" que défend la CGE : la liberté pour les établissements de fixer les frais de scolarité des étudiants non européens (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), et l'assouplissement de la loi Toubon qui limite les cours pouvant être dispensés en langue étrangère. Interrogé "plusieurs fois" par la CGE sur l'autonomie des droits de scolarité pour les étudiants étrangers, le ministère de l'Enseignement supérieur a été "dans l'incapacité de donner une réponse", selon M. Tapie.
Quant à la loi Toubon, "elle est inadaptée à notre métier", a-t-il dit, car "former largement en anglais n'est pas complètement autorisé", alors que les établissements français devront "augmenter la proportion du nombre de cours donnés en anglais" s'ils veulent accueillir beaucoup plus d'étrangers. Le projet de la CGE concerne aussi bien les étudiants étrangers venant en France que les établissements supérieurs français s'implantant à l'étranger. L'Inde vient d'autoriser l'implantation chez elle d'établissements supérieurs étrangers sous leur propre marque, ce qu'avait fait la Chine il y a une dizaine d'années, a rappelé M. Tapie.
Tripled in 10 years the number of foreign students in French higher education institutions, but allowing the freedom to these institutions to set tuition for these students: the proposal made Tuesday by the Conference of Grandes Ecoles (CGE) . This is a "project for the French higher education" as it concerns the major schools and universities, said at a press conference the President of CGE Pierre Tapie. The CGE advocates to increase the number of foreign students to 250,000 today (for 2.2 million students in total) to 750,000 in 2020, which would then represent 30% of all students in case of stagnant French student population by that date. Under the project, 80% of the 500,000 new students would pay 12,000 euros per year for tuition (which ultimately yield annual 4.8 billion euros) and 20% have free tuition and scholarships. More...