22 décembre 2009
Vote du principe de la fusion des universités d'Aix-Marseille

Ce "texte politique et stratégique de l'université unique" a été adopté par les CA de l'Université de Provence (Aix-Marseille I), de l'Université de la Méditerranée (II) et de l'Université Paul-Cézanne (III), a indiqué à l'AFP Marc Pena, président de Paul-Cézanne et du pôle chargé de coordonner les trois établissements. Ceux-ci avaient annoncé en juin 2007 leur décision de s'unir pour former ainsi une structure forte de près de 70.000 étudiants et 6.500 personnels. Un cas précédent existe, celui de la fusion des trois universités de Strasbourg, qui se sont unies en décembre 2008, créant un ensemble de plus de 40.000 étudiants. "Nous entendons créer un établissement visible et lisible, regroupant les grandes disciplines de manière cohérente", a expliqué M. Pena. Le futur établissement regrouperait cinq grandes disciplines (sciences et technologies, santé, droit et sciences politiques, économie et gestion, arts et sciences humaines) sur cinq campus à Aix-en-Provence et Marseille.
L'Université de Provence s'est pour sa part, dans un communiqué, "félicité que soit ainsi confirmée la création d'une université unique qui servira la visibilité et les dynamiques de recherche et de formation de l'ensemble universitaire Aix-Marseille". Le texte fixe aussi le mode de gestion de la future entité en application de la loi "libertés et responsabilités" (LRU) de 2007, qui prévoit que les établissements gèrent leur budget et ressources humaines. Pour M. Pena, il s'agit de "prendre en main notre destin" et de "positionner la France sur un rang international".
Vendredi les syndicats ont dénoncé "un texte rétrograde" axé sur "le mercantile et la rentabilité à court terme" selon les termes de Bruno Truchet (Snesup, premier syndicat du supérieur). "On réduit la formation à l'insertion professionnelle, mais l'université ne doit pas être que ça," réagit cet enseignant-chercheur, préoccupé notamment du sort réservé à la recherche fondamentale. Selon lui, les personnels ne s'opposent pas à une fusion, mais à "un texte de piètre qualité".
Interrogé par l'AFP, le président de l'université de Provence a assuré que "le caractère de l'université n'est pas remis en cause... L'université a le devoir se préoccuper de l'inutile", a dit Jean-Paul Caverni.
"Je ne vois pas en quoi on contrevient à nos missions de service public", a dit M. Pena. "Ceux qui dirigent l'université sont élus démocratiquement, il n'y aura pas de changement à cela. Donc il y aura débat, même les opposants seront associés". La prochaine étape sera dès janvier une préparation commune du nouveau contrat quadriennal avec l'Etat.

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