1 mars 2009
Les SHS en entreprise : des intérêts mutuels à défricher
Toujours aussi attractives pour les étudiants, les sciences humaines et sociales ont moins la cote auprès des patrons. Des initiatives visant à rapprocher jeunes diplômés et recruteurs se développent pourtant, remportant l’adhésion des deux camps. Mais elles restent encore trop souvent cantonnées à l’échelle d’une université – voire d’un cursus – et d’une entreprise.
"Il m’a fallu du temps et de l’énergie pour faire valoir qu’il était possible de faire de la philosophie en dehors du cadre purement académique", assure Isabelle Faure, titulaire d’un DEA de philosophie sur la jouissance chez Spinoza décroché à la Sorbonne. Elle est aujourd’hui philosophe consultante associée dans un cabinet d’architecture à Nantes : « Le vrai défi était pour moi de rester fidèle à ma discipline et de défendre la posture d’une philosophie appliquée. Dans un projet d’urbanisme, mon rôle est de veiller à ce que la part de sens du projet ne disparaisse pas sous les multiples contraintes matérielles », assure-t-elle aujourd’hui, riche de nombreuses expériences au service de clients aussi divers que Seb ou France Télécom... « D’une manière générale, les industriels sont toujours à l’affût d’idées nouvelles et de profils atypiques. Mais pour que la rencontre ait vraiment lieu, il faut savoir se montrer encore plus convaincant que les autres », complète-t-elle.
Malgré tout, en France, la réflexion sur le transfert de savoir-faire en SHS vers le monde socio-économique n’en est qu’à ses balbutiements. Sur le modèle de ce qui existe en sciences dures, à travers le portail France Transfert Technologie (F2T), qui a pour vocation de rassembler l’offre technologique de la recherche publique en France, la commission SHS du réseau CURIE est en train de concevoir un modèle équivalent, avec un moteur de recherche par mots clés, pour promouvoir les offres de compétences disponibles en SHS. Histoire de renforcer, toujours et encore, les passerelles entre le monde académique et l’univers professionnel.
Le véritable enjeu est donc pour le monde universitaire de démontrer que des disciplines comme l’histoire, la psychologie ou la sociologie peuvent apporter des compétences réutilisables dans l’univers professionnel : « Nos disciplines sont souvent accusées d’être déconnectées de la société et incapables de s’adapter, déplore Marina Mestre Zaragoza, maître de conférences en études hispanophones et lusophones à l’ENS LSH. Or, c’est justement parce que nous avons une formation solide dans des disciplines prétendument abstraites que nous sommes en prise avec le réel. Un thésard en histoire médiévale pourra apprendre n’importe quelle technique.
Désormais, il est essentiel dans un projet d’aménagement de recourir aux services d’un sociologue ou d’un historien pour comprendre l’environnement dans lequel il s’inscrit. Dans le cas de la rénovation urbaine de Nantes par exemple, il a fallu prendre en compte tout le travail sur la mémoire des chantiers navals », témoigne ainsi Alain Weber, directeur régional Rhône-Alpes de la Caisse des dépôts et consignations.
Εξακολουθεί να είναι πολύ ελκυστική για τους φοιτητές, τις ανθρωπιστικές και κοινωνικές επιστήμες έχουν λιγότερο να τον συνήθειες. Αλλά είναι ακόμη πολύ συχνά με την κλίμακα του πανεπιστημίου - έστω και ένα μάθημα - και μιας επιχείρησης. Περισσότερα...
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