
Educatec-Educatice 2019 : IA, jeux vidéo et réalité virtuelle au programme de la première journée

Il existe plus de 150 millions
de travailleurs migrants
et 5 millions d’étudiants migrants dans le monde.
Il en va ainsi des travailleurs migrants – catégorie qui concerne plus de 150 millions de personnes dans le monde – auxquels sont consacrées la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, entrée en vigueur en 2003, mais qui n’a été ratifiée que par une minorité d’ États (aucun membre de l’Union européenne ne l’a signée), et plusieurs conventions de l’Organisation internationale du travail. Les étudiants migrants – près de 5 millions à l’échelle internationale – forment également une catégorie récurrente, tous comme les chercheurs ou les artistes. En droit français, les différents migrants sont regroupés en une dizaine de catégories, en fonction du titre qui leur permet de séjourner sur le territoire national. Plus...
Le débat public des dernières années s’est beaucoup intéressé à la distinction entre deux catégories de migrants : les réfugiés, d’une part… et tous les autres, d’autre part.
De même, certains textes internationaux, surtout européens, obligent l’État à permettre l’accès et le séjour à son territoire aux personnes dont un membre de la famille réside régulièrement sur celui-ci. Quant aux travailleurs, étudiants et autres migrants réguliers, ils forment pour leur part des catégories dont l’une des principales finalités est la politique migratoire : l’État est souverain dans la définition de ces catégories et des personnes qu’il entend y inclure. Enfin, ceux qui ne relèvent d’aucune de ces catégories sont ceux que l’on qualifie de "migrants irréguliers".
En tant que telle, la catégorie des "migrants" a surtout une utilité statistique. L’on sait qu’environ 260 millions de personnes entrent aujourd’hui, dans le monde, dans la catégorie des migrants internationaux (c’est-à-dire dont la migration a entraîné le franchissement d’une frontière internationale), et que près de 70 millions ont dû migrer contre leur gré.
Le droit à la vie, le droit de n’être pas soumis à des traitements inhumains ou dégradants ou encore le droit à un procès équitable bénéficient ainsi à tous, nationaux ou non, en situation régulière ou irrégulière.
Mais les "migrants" n’ont pas de statut juridique spécifique pour autant. Cela s’explique notamment par le développement, au cours du XXe siècle, des instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’homme, dont bénéficie toute personne se trouvant sous la juridiction d’un État signataire, qu’elle en soit ou non la ressortissante. Le droit à la vie, le droit de n’être pas soumis à des traitements inhumains ou dégradants ou encore le droit à un procès équitable bénéficient ainsi à tous, nationaux ou non, en situation régulière ou irrégulière.
L’intérêt juridique et politique d’un statut de "migrant" n’était dès lors pas évident, celui-ci tombant soit dans cette catégorie très générale des êtres humains protégés par ces instruments, soit dans l’une des autres catégories beaucoup plus spécifiques (travailleur, étudiant, réfugié…).
Peu à peu, du fait notamment de l’augmentation des migrations internationales ces dernières années, se dessine néanmoins une sensibilité juridique à cette catégorie générale des "migrants". Adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre 2018, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (dit Pacte de Marrakech) constitue le premier instrument international à avoir les "migrants", sans autre qualificatif, pour objet. Les États reconnaissent ainsi par ce Pacte l’importance d’une coopération internationale en matière de migrations.
Et s’ils insistent dans ce texte sur le respect des instruments de protection des droits de l’homme mentionnés ci-dessus, ils prennent également en compte la spécificité de la situation des migrants, en particulier quant à l’importance de lutter contre le trafic d’êtres humains, de leur fournir "une preuve d’identité légale et des papiers adéquats", un "accès aux services de base", ou encore d’éliminer à leur égard "toutes les formes de discrimination". Il y a bien là les prémices d’une reconnaissance juridique, qui pour l’instant toutefois n’emporte pas d’obligations juridiquement contraignantes à la charge des pays signataires. Plus...