27 chapitres, 101 recommandations, 1 300 pages : la Cour des comptes rend public, le 8 février 2017, son rapport public annuel.
Le projet Paris-Saclay : le risque de dilution d’une grande ambition
La vallée de l’Yvette et le plateau de Saclay, grand territoire agricole depuis le XVIIIème siècle, ont vu s’implanter de nombreux établissements d’enseignement supérieur et de recherche tout au long de la deuxième moitié du XXème siècle, mais sans logique d’ensemble ni stratégie cohérente. En 2008, le site accueillait 43 000 étudiants et 37 000 personnes travaillant au profit de la recherche.
À partir du milieu des années 2000, l’État a décidé de mieux exploiter ce potentiel exceptionnel et a manifesté l’ambition de créer sur le plateau de Saclay et dans ses environs un pôle scientifique et technologique (ou « cluster ») de rang mondial.
Une fondation de coopération scientifique, regroupant les établissements d’enseignement supérieur et les organismes scientifiques implantés sur le site, a été chargée en 2011 de préfigurer l’université de Paris-Saclay, qui a pris en 2015 la forme d’une communauté d’universités et établissements (COMUE).
Le projet Paris-Saclay est aujourd’hui en suspens : la création d’une grande université de recherche intégrant universités et grandes écoles est au point mort et la stratégie de développement économique du site reste à mettre en oeuvre. Il existe un risque réel que l’ambition initiale ne se dilue et que, malgré l’importance des moyens publics engagés, le projet de Paris-Saclay ne se résume à un rapprochement géographique d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche, peu accessibles aujourd’hui, sans cohérence réelle ni visibilité internationale.
La création sur le plateau de Saclay d’un pôle scientifique et technologique de rang mondial est une grande ambition pour notre pays (I). Le degré d’avancement des différents volets du projet est aujourd’hui inégal (II). Celui-ci souffre d’une absence de stratégie et de gouvernance globale (III), alors qu’il bénéficie de financements publics massifs (IV). Le regroupement universitaire et scientifique est aujourd’hui en situation de blocage (V). Voir l'article...