24 décembre 2009
Le doctorat trop peu reconnu par les entreprises

Depuis la loi de 2006 relative à la formation doctorale, les pouvoirs publics ont confié aux écoles doctorales une responsabilité d'insertion. L’objectif est d'améliorer la position des docteurs sur le marché du travail privé, permettant ainsi une meilleure diffusion des technologies et un transfert des connaissances entre secteur académique et entreprises. Malgré cette volonté de rapprocher écoles doctorales et entreprises, les jeunes docteurs souffrent de la concurrence historique des diplômés de grandes écoles sur ce segment du marché du travail. L'étude menée par le Céreq sur l'insertion des docteurs dans la branche de l’ingénierie, de l'informatique, des études et du conseil (IIEC) illustre ces difficultés.
Le recrutement de docteurs par les entreprises privées, notamment celles de la branche IIEC, constitue donc un enjeu fort pour l’une et l’autre partie. En effet, tandis que le secteur doit élargir son vivier de recrutement du fait de la croissance continue de l’emploi hautement qualifié, les titulaires de doctorat doivent pour leur part faire face à une restriction des emplois disponibles dans la recherche publique.
Un développement de l’emploi privé des docteurs dans ce secteur est clairement possible, dès lors que seront levés certains freins et préjugés qu’alimente la méconnaissance réciproque des formations doctorales et des entreprises privées. Le développement programmé de dispositifs d’interface entre ces deux univers va clairement dans ce sens : les conventions CIFRE mais également le dispositif des doctorants-conseils ou l’organisation de Doctoriales, séminaires de rencontre entre doctorants et acteurs économiques. Mais au-delà de l’information et de la communication, le meilleur vecteur du lien université-entreprise semble se situer dans l’établissement de partenariats durables, noués à l’échelle des territoires pertinents de la recherche, de l’innovation et de la technologie. Alexandra d’Agostino, Julien Calmand, Nathalie Moncel, Emmanuel Sulzer (Céreq), Françoise Lozier (université Paris Dauphine). Bref 268.

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