Les soutiers de l'université
En dix minutes, son sort a été scellé. Michelle (le prénom a été modifié) ne fera pas sa rentrée à l'université de province où elle enseignait depuis deux ans. L'affaire s'est réglée entre deux portes, fin juin. "Vos heures ne seront pas renouvelées, en septembre", lui a asséné le responsable du département de langues. On ne s'embarrasse pas d'explications avec les enseignants "non permanents" comme elle.
A côté des 57500 enseignants-chercheurs qui bénéficient du statut de fonctionnaires, combien sont-elles, ces petites mains de l'université qui, comme Michelle, cohabitent dans l'ombre des maîtres de conférence et professeurs d'université titulaires ? Personne ne le sait vraiment. Le ministère de l'enseignement supérieur recensait en 2007-2008, près de 23000 enseignants "non permanents", soit 26 % des personnels enseignants.
Sans statut, leur parcours professionnel est souvent chaotique, rythmé par les besoins de l'université. "J'ai commencé comme "faux vacataire", payé à l'heure", explique William Charton. Puis il obtient un premier CDD ; d'autres suivront. Pour boucler ses fins de mois, en plus de ses 400 heures de cours par an, il cumule les heures "complémentaires" dans plusieurs universités. "Parfois jusqu'à 800 heures", dit-il. Salaire moyen : 1 500 euros net. Il y a deux ans, il a obtenu un CDI à l'université Nancy-II. "Le salaire est le même, pour un peu moins d'heures et plus de sécurité." Après son master, "enseigner en FLE a été un choix". Mais beaucoup de ses collègues ont décroché. "Il y en a un qui est devenu coiffeur, un autre qui est parti à l'étranger, je suis l'un des seuls à avoir tenu le coup pendant si longtemps."
In ten minutes, his fate was sealed. Michelle (the real name) will not make his return to the provincial university where she taught for two years. The case was settled between two doors in late June "Your hours will not be renewed in September, he has dealt the Department official languages. It does not bother with explanations of teachers' non-permanent "like her.
Besides the 57,500 teachers and researchers who have the status of officials, how are they, these little hands of the university, like Michelle, live in the shadow of lecturers and university professors? Nobody really knows. The Ministry of Higher Education listing in 2007-2008, nearly 23,000 teachers "not permanent", or 26% of teaching staff. More...