Comment les universités européennes gèrent-elles leur crise ?
Le fameux classement de Shangaï a donné le signal d’un mouvement de remise en cause du système universitaire qui a saisi l’Europe entière. Chez nous, elle se traduit par la grève la plus longue depuis 1976. Nous avons soudain réalisé que toutes nos universités étaient exposées au même défi par la montée en puissance des Américains et des Asiatiques. Comment empêcher un phénomène de « fuite des cerveaux » qui a déjà commencé et qui pourrait priver l’Europe des cadres bien formés dont elle aura de plus en plus besoin ?
Les réponses de l’OCDE, celle de la Commission européenne et des thinks tanks européens ont convergé : donnez l’autonomie aux universités, augmentez massivement le financement, créez des laboratoires de recherche performants, afin d’attirer les industries de pointe. OK.
Autonomie de gestion, pourquoi pas : d’après Bruegel, à Bruxelles, un euro investi serait deux fois plus efficace lorsque la dépense a été décidée par l’université elle-même, sur le montant de son propre budget. Mais comme l’écrivait Thomas Piketty dans Libération, « il ne peut exister d’autonomie réussie sans une maîtrise des moyens correspondants, avec des progressions régulières et prévisibles. La liberté dans la pauvreté et la pénurie, cela ne marche pas. » Or, l’Europe consacre à ses universités en moyenne 1,2 % de son PIB, contre 3,3 % aux Etats-Unis.
Solution alors prônée par certains : augmentez massivement les droits d’inscription. Encourager les étudiants à s’endetter pour la moitié de leur vie professionnelle ? Mais la crise américaine ne trouve-t-elle pas une partie de son origine dans cette fuite en avant générale dans le crédit ? Vient alors l’autre conseil : créez des laboratoires de pointe pour attirer dans votre région les industries high tech. Fort bien, mais la crise de l’emploi, aux Etats-Unis, vient d’apporter la démonstration que ces emplois sur-qualifiés dans les nouvelles industries de la haute technologie ne peuvent absorber qu’un petit dixième de la main d’œuvre.
D’où l’impérieuse nécessité d’aller voir un peu ce qui se fait chez les autres, chez nos voisins d’Europe, qui se débattent souvent avec les mêmes difficultés que les nôtres.
Universiteter: Hvordan europeiske universiteter de administrere sine krise? Den berømte Shanghai rangering ga signal for en bevegelse utfordrende universitetet som har beslaglagt hele Europa. For oss er det oversettes til den lengste streik siden 1976. Vi har plutselig innsett at alle våre universitetene ble eksponert for utfordringen med økende strøm av amerikanere og asiater. Hvordan hindre en fenomenet "hjerneflukt" som allerede har startet og kunne frata Europa av ledere trenes det i økende grad behov? Mer...