Le plan de formation rassemble l’ensemble des actions de formation décidées par l’employeur dans le cadre de la politique de gestion du personnel de l’entreprise.
Qui ?
Toutes les entreprises étant concernées par le plan de formation, tous les salariés le sont également par les actions du plan de formation.
Quoi ?
L’élaboration du plan de formation est assurée sous la responsabilité pleine et entière de l’employeur, après consultation des représentants du personnel.
Quelles sont les actions de formation relevant du plan de formation ?
- actions visant à assurer l’adaptation du salarié au poste de travail ou liées à l’évolution et/ou au maintien dans l’emploi dans l’entreprise ;
- actions ayant pour objet le développement des compétences des salariés.
Le plan de formation peut comporter également des actions de bilan de compétences, de validation des acquis de l’expérience ou de développement des compétences clés.
Loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie.
Comment ?
Le salarié peut demander à suivre une formation prévue dans le plan de formation de l’entreprise. La loi n’impose aucune procédure : la demande et la réponse sont formulées librement, selon les usages ou les dispositions conventionnelles qui peuvent exister dans l’entreprise. Si l’employeur accepte, le départ en formation du salarié reste assimilé à l’exécution normale du contrat de travail et ne peut être requalifié en congé individuel de formation. En revanche, un salarié ne peut refuser de suivre une formation dans le cadre du plan de formation. Il existe cependant des exceptions :
- le bilan de compétences : l’employeur ne peut contraindre un salarié à suivre un bilan de compétences;
- des conditions de départ en formation susceptibles d’être assimilées à une modification du contrat de travail (formation particulièrement longue, très éloignée, demande de départ précipité) ou révélatrice d’une volonté manifeste d’entraver l’exécution du mandat d’un représentant du personnel. Par essence litigieuses, les conséquences de refus du salarié seront tranchées au cas par cas, éventuellement, par le conseil de prud’hommes ;
- Le refus du salarié de participer à des actions de formation en dehors du temps de travail ou la dénonciation de son accord dans les 8 jours ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement.
- l’employeur ne peut imposer la validation des acquis de l’expérience devant un jury en vue d’obtenir tout ou partie d’un diplôme ou d’un titre professionnel.
Quels effets sur la rémunération ?
Le salarié en formation dans le cadre du plan de formation, même hors temps de travail, bénéficie pendant la durée de la formation, de la protection contre le risque accidents du travail et maladies professionnelles. Il demeure, pendant toute la durée de la formation sous la subordination juridique de l’employeur De ce principe, découlent les droits et devoirs du salarié pendant la formation.
Les règles de rémunération du salarié en formation varient selon le type d’action :
- L’adaptation au poste de travail et maintien de la capacité à occuper l’emploi
Pour ces actions, le régime actuel de rémunération ne change pas. Elles constituent du temps de travail effectif et donnent lieu au maintien de la rémunération par l’entreprise.
- Le développement des compétences
Seule cette catégorie ouvre la possibilité d’un départ en formation en dehors du temps de travail effectif dans la limite de 80 heures par an et par salarié ou pour les salariés au forfait à 5 % de celui-ci. Pour ces heures réalisées en dehors du temps de travail, l’employeur indemnise le salarié avec l’allocation de formation qui représente 50 % de la rémunération nette de référence du salarié.Cette indemnisation peut être mise en œuvre sous réserve que le salarié ait donné son accord par écrit à l’employeur. En cas d’accord, l’entreprise définit avec le salarié, avant son départ en formation, la nature des engagements auxquels elle souscrit si le salarié suit avec assiduité la formation et réussit les évaluations. Ces engagements concernent aussi les conditions dans lesquelles le salarié accèdera en priorité, dans un délai d’un an à l’issue de la formation, aux fonctions disponibles correspondant aux connaissances ainsi acquises et portent sur l’attribution de la classification du poste occupé. L’entreprise s’engage ainsi sur les modalités de prise en compte des efforts accomplis par le salarié.
Comment sont financées les actions du plan de formation ?
Le coût de la formation et des frais annexes (restauration, hébergement…) sont à la charge de l’entreprise. Le montant de l’allocation de formation est imputable sur le budget de formation de l’entreprise (0,9 %).
Que se passe-t-il à l’issue de la formation ?
Le salarié réintègre son poste de travail, ou un poste équivalent à rémunération et qualification égales.
L’employeur n’a aucune obligation de reconnaître les compétences acquises au cours de la formation par un changement de qualification ou une augmentation de rémunération, sauf lorsqu’il s’y est engagé, ou bien encore si le contrat de travail ou la convention collective applicable à l’entreprise prévoit cette reconnaissance.
Le salarié est libre de démissionner. Cependant, son contrat de travail peut comporter une clause de dédit formation par laquelle il s’engage à rester un certain temps au service de l’entreprise sous peine de rembourser les frais de la formation qu’il a suivie. Ce type de clause est licite à condition que l’engagement exigé du salarié ne soit pas excessif (durée du service demandée trop longue, sommes à rembourser exorbitantes…) et n’entrave pas sa liberté de démissionner.