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Formation Continue du Supérieur
24 novembre 2019

Paix et sécurité humaine : les défis à venir - Le retour à la sécurité nationale

Accueil - Vie PubliquePlutôt que d’être considérée comme un progrès dans l’histoire des relations internationales, la référence à la sécurité humaine fut bientôt vue comme une rhétorique, une méthode occidentale bien rôdée pour justifier un interventionnisme et manipuler derrière lui l’émotion des opinions mondiales.
On se jura, à Moscou, Pékin ou ailleurs, de donner un coup d’arrêt à cette tendance, et de rejeter avec elle les thématiques qui lui servaient, pensait-on, d’alibis. En lieu et place de l’universalisme proclamé, et teinté d’interventionnisme, on souhaita rétablir le souverainisme.
En intervenant en Syrie à partir de 2015 pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine considérait que les crimes commis par Damas dans la guerre civile syrienne étaient moins graves que la déstabilisation possible du Proche-Orient en cas de victoire de groupes radicaux. Il fallait donc redonner les clés des relations internationales aux États et à leur logique de monstres froids, et non les laisser aux ONG occidentales.
Cette logique était par ailleurs soutenue par une perception forte selon laquelle l’interventionnisme récent (Afghanistan, Irak, Libye…) s’était soldé par des désastres, transformant des « rogue states » (Etats voyous) en « collapsed states » (Etats faillis) selon la terminologie anglo-saxonne.
La priorité donnée à la sécurité humaine, aux yeux de Moscou, de Pékin et de quelques autres, avait déstabilisé le monde. Il fallait donc retrouver la voie de la sécurité nationale. L’utopie aimable d’un monde plus démocratique n’était pour ces capitales autoritaires ni souhaitable, si possible.
À commencer d’ailleurs par les printemps arabes de 2011, que l'Europe et l’Amérique du nord célébrèrent un temps comme autant de « grands soirs » démocratiques, mais qui se finirent mal. On semblait donc tourner la page de la sécurité humaine à l’heure, où, pourtant, celle-ci semblait des plus indispensables, pour peu qu’on en modernise la définition. Plus...
24 novembre 2019

Paix et sécurité humaine : les défis à venir - Les grandes heures de la sécurité humaine

Accueil - Vie PubliqueLes grandes heures de la sécurité humaine, au sortir de la bipolarité c'est-à-dire au début des années 1990, ont pour jalons plusieurs épisodes cruciaux.
Le devoir d’ingérence, défendu dès les années 1960 (notamment dans la guerre du Biafra entre 1967 et 1970) par des associations comme Médecins sans frontières et théorisé plus tard par des personnalités comme Bernard Kouchner ou Mario Bettati, a mis en avant l’impératif de ne pas respecter la souveraineté des États si certaines situations exceptionnelles mettaient des populations en danger.
La responsabilité de protéger (dite « R2P ») poursuivit sur cette lancée dans les années 2000, au Sommet du millénaire (2000) et surtout au Sommet mondial (2005) des Nations Unies. En considérant les génocides, crimes de guerre, purification ethnique et autres crimes contre l’humanité comme autant de menaces explicites à la paix mondiale, l’ONU a clairement fait de la protection des populations un enjeu majeur de la paix au même titre que le respect du droit international.
Plus encore, le droit naturel pouvait primer sur le droit positif, puisqu’il était même préconisé, en cas d’urgence humanitaire, de ne plus respecter les souverainetés nationales afin de pouvoir secourir des populations, y compris – voire surtout – contre leur propre État. La considération humaniste l’emportait sur la realpolitik après plusieurs décennies de combats entre superpuissances, la sécurité des sociétés et des gens l’emportait sur la compétition géopolitique interétatique.
La résolution 688 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 5 avril 1991, qui exigeait « que l’Irak permette un accès immédiat des organisations humanitaires internationales à tous ceux qui ont besoin d’assistance dans toutes les parties de l’Irak et qu’il mette à leur disposition tous les moyens nécessaires à leur action », et mette fin à sa répression des populations kurdes – et en réalité également chiites, au sud du pays –, fut un moment fondateur.
Pour la première fois, des États exigeaient d’un autre État qu’il renonçât à sa propre souveraineté pour laisser entrer sur son territoire des acteurs non gouvernementaux, à cette fin de protéger des populations civiles pourtant placées sous la responsabilité de cet État.
Au fil des années qui suivirent, les acteurs privés se portant garants de la surveillance et de la protection de la sécurité humaine se multiplièrent. ONG, think tanks, réseaux militants, experts, tirèrent parti à la fois des nouvelles technologies d’information et d’expression, et de la globalisation de cette information en temps réel, apte à mobiliser des opinions publiques à travers le monde en faveur d’une cause, en réaction à une situation de détresse, en solidarité avec des coreligionnaires, des concitoyens, ou tout simplement d’autres êtres humains.
En phase avec cette sensibilité nouvelle, plusieurs interventions militaires étatiques furent conduites au nom de la protection des populations.
L’intervention otanienne contre la Serbie après ses exactions au Kosovo (1999), puis l’intervention contre la Libye après les menaces proférées par le colonel Kadhafi contre les habitants de Benghazi (2011), en furent deux exemples largement commentés. Protéger les populations pour protéger la paix, tel était le nouveau mot d’ordre.
Le cas libyen, pourtant, sonna le début d’un renversement de tendance. Comme une goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase, il confirma les suspicions, les rancœurs qui s’étaient accumulées au fil des années précédentes. Les interventions militaires au nom de la sécurité humaine, pointait-on au Sud, en Chine ou en Russie, ne visaient jamais que des ennemis ou opposants au monde occidental : Irak, Serbie, Libye. Plus...
24 novembre 2019

Paix et sécurité humaine : les défis à venir

Accueil - Vie PubliqueLa paix dépend-t-elle de l’entente entre les États et de la gouvernance globale ou est-elle désormais liée au respect des populations ? Les frontières ou les armées nationales sont-elles plus importantes que la régulation des migrations, la gestion des droits de l’homme, la réduction des inégalités, voire la défense de la liberté d’informer ?
On connaît les trois piliers du credo libéral pour garantir ou au moins pour encourager la paix :
  • la diffusion de la démocratie (selon la théorie dite de la paix démocratique qui postule qu’il n’y a aucun exemple de guerre entre deux démocraties) ;
  • l’échange commercial (qui rend la guerre contreproductive lorsque chacun est le client et le fournisseur de l’autre) ;
  • la promotion d’institutions internationales capables de fournir des cadres à un dialogue permanent, permettant de prévenir les graves malentendus.

Depuis la fin de la guerre froide, une approche supplémentaire s’est progressivement imposée : le principal facteur de conflit résiderait moins désormais dans la rivalité entre des États forts et puissamment armés que dans des États faibles incapables de garantir la sécurité de leur population.

L’indice de développement humain importerait davantage que la fortification de la frontière.

La focale, en quelque sorte, s’est déplacée de la sécurité nationale vers la sécurité humaine. L’indice de développement humain (IDH) importerait davantage que la fortification de la frontière. Précarité économique et détresse de la pauvreté, violence privée, conditions climatiques hostiles, font partie des paramètres à surveiller pour évaluer les risques de conflit dans une région donnée. La carte des fragilités humaines, bien souvent, coïncide avec celle des guerres ou des instabilités politiques.
Cette approche a eu son heure de gloire dans les années 1990 et 2000. Elle est désormais contestée. Les ingrédients précis de ce qui pourrait, dans une définition opérationnelle, constituer la sécurité humaine ne font pas ou plus l’unanimité. Pourtant, non seulement la sécurité humaine demeure une clé de la préservation de la paix, mais ses paramètres évoluent sans cesse, pour aborder de nouveaux rivages que la gouvernance internationale devrait urgemment prendre en considération. Plus...

24 novembre 2019

Le prix Nobel de la paix - Critiques et polémiques

Accueil - Vie PubliqueLe prix Nobel de la paix a connu son lot de critiques importantes, notamment concernant certains de ses lauréats. En effet, contrairement aux autres prix Nobel, cette récompense n’a pas nécessairement pour objet de valoriser un engagement pour la paix sur le long terme, mais elle met le plus souvent l’accent sur une action particulière, qu’elle soit pérenne ou non.
Ainsi, lorsque la distinction fut remise à Theodore Roosevelt, en 1906, pour son intervention en faveur de l’arrêt des hostilités entre la Russie et le Japon, nombre d’observateurs ont soulevé une incohérence majeure : l’intérêt du président américain pour le militarisme.
De même, en 1973, lorsque le comité Nobel souhaita décerner le prix Nobel, conjointement à Henry Kissinger et à Lê Duc Tho, l’un des négociateurs des accords de paix au Vietnam, ce dernier rejeta le prix car, selon lui, « la paix n’a pas réellement été établie ».
En 1994, le choix de remettre le prix Nobel de la paix à Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, après la conclusion des accords d’Oslo, fut également très controversé, au vu de l’échec ultérieur de l’application des accords et du passé des lauréats.
Plus récemment, Aung San Suu Kyi, récipiendaire du prix en 1991, a été vivement critiquée en raison de son attitude passive face aux exactions commises par l’armée birmane contre les Rohingyas (une communauté minoritaire musulmane de Birmanie), alors même qu’elle occupe de facto une position similaire à celle d’un chef de gouvernement.
Enfin, une polémique existe également concernant certaines personnalités qui semblent avoir été oubliées par les jurés du prix Nobel de la paix. Parmi eux se trouve Gandhi, qui a pourtant été nommé à cinq reprises entre 1937 et 1948. Lorsque Gandhi fut assassiné le 30 janvier 1948, le Comité Nobel norvégien décida toutefois de n’honorer aucun candidat cette année-là, jugeant qu’aucun candidat vivant n’était approprié.

Le caractère éminemment politique du choix du comité Nobel.

Afin de répondre à certaines de ces critiques, le comité Nobel norvégien a affirmé, en 2005, que le prix qu’il décerne ne serait désormais remis qu’à des personnalités ou institutions qui auront engagé leur entière existence à la promotion de la paix, des droits de l’homme et du modèle démocratique. Remettre en 2010 le prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo, figure importante de la défense des droits de l’homme en Chine, s’est alors apparenté à une forme de désaveu de la politique du pays en la matière.
Lorsque Barack Obama est honoré, en 2009, pour son action en faveur du renforcement de la diplomatie internationale, quelques mois seulement après son élection à la tête des États-Unis, son autorité morale en a été considérablement accrue. Si le haut degré d’engagement militaire de son pays sur le plan mondial fut évidemment sur toutes les lèvres, le prix Nobel de la paix a contribué à encourager la position du leader américain. Plus...

24 novembre 2019

Le prix Nobel de la paix - Un prix norvégien

Accueil - Vie PubliqueLe prix Nobel de la paix a été décerné pour la première fois en 1901 conjointement à Henri Dunant, pour son rôle dans la fondation du Comité international de la Croix-Rouge, et à Frédéric Passy, reconnu comme l’un des principaux fondateurs de l’Union parlementaire et en tant qu’organisateur du premier Congrès universel de la paix en 1889. Il est une récompense importante qui vient saluer les efforts d’une personnalité ou d’une institution au profit de la paix. Une part de l’héritage d’Alfred Nobel lui sera alors reversée.

Le prix récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des progrès pour la paix ». (Alfred Nobel)

Selon le testament manuscrit d’Alfred Nobel, exposé au musée Nobel de Stockholm depuis 2015, il s’agit d’un prix récompensant « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des progrès pour la paix ». Le prix Nobel de la paix ne peut être remis à titre posthume.
À l’instar de ce qui est fait pour tous les autres prix Nobel, le prix peut être partagé entre deux ou trois personnalités ou remis à une institution : celles-ci doivent avoir contribué, par la voie diplomatique, à pacifier le monde.
Depuis sa création, le prix Nobel de la paix est remis par le comité Nobel norvégien. En effet, contrairement aux autres récompenses instituées par Alfred Nobel, celle-ci ne relève pas de la responsabilité d’une institution suédoise, mais de celle du Parlement norvégien, le Storting.
En raison de la séparation de la Suède et de la Norvège (les deux territoires dépendaient, jusqu’en 1905, de la même Couronne), un arrangement fut en effet conclu entre les deux pays : le Storting a alors été chargé d’élire cinq personnes qui le représentent de façon la plus proche possible politiquement, et dont la mission est d’attribuer, chaque année, le prix Nobel de la paix.
À ses débuts, le comité n’était pas réellement autonome par rapport au Parlement. Il était composé de députés en exercice et ses débats se tenaient durant les sessions parlementaires. L’idée d’une indépendance du pouvoir politique s’étant imposée, le travail du comité Nobel norvégien est de nos jours soumis à des règles strictes. Il ne peut notamment plus être composé de députés en activité.
Chaque année, de nombreuses propositions de candidatures sont émises par les parlements nationaux, par des cercles d’universitaires spécialistes en géopolitique, en sciences politiques ou en droit, par d’anciens lauréats du prix, ou encore par des conseillers spéciaux du comité.
Assisté par l’Institut Nobel norvégien, créé en 1904, le comité Nobel doit donc se pencher sur plus d’une centaine de candidatures dès le mois de février. Les jurés établissent par la suite une liste de cinq noms durant le printemps et débattent longuement avant de voter, en octobre. Leur décision est rendue publique lors d’une cérémonie qui se tient dans la vieille ville d’Oslo, le 10 décembre, date anniversaire de la mort d’Alfred Nobel. Plus...
24 novembre 2019

Le prix Nobel de la paix

Accueil - Vie PubliqueLe 10 décembre de chaque année, depuis 1901, une personnalité ou une institution se voit attribuer le prix Nobel de la paix. Décernée par un comité nommé par le Parlement norvégien, la distinction a acquis au fil des ans une importance politique et diplomatique.
Dans ses dispositions testamentaires, l’industriel et fabricant d’armes suédois Alfred Nobel (1833-1896), qui se décrivait lui-même comme pacifiste, a manifesté son intention de créer cinq prix annuels : physique, chimie, physiologie-médecine, littérature et paix. Le prix d’économie voit quant à lui le jour en 1968, sous l’impulsion de la banque de Suède qui célèbre alors son tricentenaire. Plus...
24 novembre 2019

La paix, une exception ?

Accueil - Vie PubliqueDepuis 1948, la paix mondiale a été sauvegardée. Mais les périodes de réconciliation et pacification durables sont rares : aux guerres traditionnelles s'ajoutent des conflits asymétriques, des guerres par procuration ... La paix avec ses variantes nombreuses se confronte en permanence à des menaces évolutives. Plus...
24 novembre 2019

Comment construire la paix ?

Accueil - Vie PubliqueAu-delà de négociations inter-étatiques, de traités, de grandes conférences, la paix dépend aussi du respect des populations dans le contexte de nouvelles technologies et de l'engagement croissant des citoyens. Plus...
24 novembre 2019

La paix dans le monde

Accueil - Vie PubliqueRétablir la paix, l'imposer ou la maintenir, le système mondial d'organisation des relations internationales a été bâti sur ces principes depuis 1945. La frontière entre la paix et la guerre demeure toutefois fragile. Plus...
24 novembre 2019

Un monde en quête de paix : éléments chronologiques - 1948 - 2018 : construction européenne, Guerre froide, armement nucléaire

Accueil - Vie Publique1948
Mai : l’ONU déploie pour la première fois des observateurs militaires non armés au Moyen-Orient afin de surveiller l’application de l’accord d’armistice conclu entre Israël et ses voisins arabes.
Le congrès de la Haye ouvre la voie à la construction européenne reposant sur la paix entre les États membres.

1949
4 avril : la signature, à Washington, du Traité de l’Atlantique Nord marque la création d’une alliance entre les États-Unis et leurs partenaires européens, fondée sur des garanties de sécurité et des engagements mutuels, en vue de préserver la paix.

1950
19 mars : cinq ans après l’utilisation américaine de l’arme nucléaire, le Mouvement mondial des partisans de la paix – d’inspiration communiste – lance une pétition contre l’armement nucléaire : l’appel de Stockholm. 

Années 1950
Lancement de la construction européenne qui entend contribuer au rapprochement des peuples et favoriser ainsi la paix sur le continent européen.

1955
En pleine guerre froide, le manifeste Russell-Einstein met en lumière les dangers liés aux armes nucléaires et exhorte les principaux dirigeants du monde à rechercher des solutions pacifiques aux conflits internationaux.

1956
Les Nations Unies déploient leur première opération armée de maintien de la paix pour mettre fin à la crise de Suez.

1957
En pleine guerre froide, le mouvement Pugwash rassemble des personnalités des mondes universitaire, scientifique et politique afin de réduire les dangers de conflits armés et de rechercher des parades aux menaces contre la sécurité mondiale.

1964-1975
Durant la guerre du Vietnam, le gouvernement américain fait face, de manière inédite, à de vastes mouvements de contestation menés par des mouvements pacifistes aussi bien aux États-Unis que dans le monde.

1970
Entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui demeure jusqu’à nos jours la clef de voûte du régime de lutte contre la prolifération nucléaire.

2005
Création de la Commission de consolidation de la paix de l’ONU chargée d’assister les pays sortant d’un conflit à gérer leur transition.

2018
Une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement et de nombreux acteurs de la gouvernance mondiale participent au premier Forum de Paris sur la paix.. Plus...

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