Du Campus à l'Entreprise
L’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur et la recherche, Edito
Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :
La France souffre d’un déficit de vocations entrepreneuriales, qui se traduit par le nombre trop faible et le manque de compétitivité internationale de nos entreprises moyennes. Le peu d’intérêt de nos étudiants pour l’aventure de l’entreprise et le peu de goût de nos responsables de PME pour l’aventure de la croissance au travers de l’innovation et de l’internationalisation ont en partie les mêmes causes, principalement liées à leur environnement culturel.
L’esprit d’entreprendre et la créativité pré-existent pourtant en chacun de nous. Encore faut-il les cultiver et, sans doute plus qu’auparavant, insister sur la nécessité de former de vrais entrepreneurs au sens économique du terme.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se doit d’être présent sur ces questions, tant en matière de formation à l’entrepreneuriat qu’en matière de transfert des technologies, des méthodes et des talents nécessaires à la démarche d’innovation des entrepreneurs.
Campus till Enterprise. Entreprenörskap inom högre utbildning och forskning, edito
Valérie Pécresse, minister för högre utbildning och forskning: Frankrike lider av en brist på företagande ambitioner, vilket återspeglas av det lilla antalet och brist på internationella konkurrenskraften för våra företag. Mer...
C’est pourquoi je considère que former des entrepreneurs, en particulier issus de nos universités et de nos organismes de recherche, est une priorité nationale. Cela suppose que la valorisation de la prise de risque et le droit à l’échec soient clairement réaffirmés dans les cursus, ainsi que le travail d’équipe, l’interdisciplinarité et l’ouverture aux réseaux partenariaux. Cela suppose aussi d’accentuer l’effort de mise en relation de l’enseignement avec les entreprises, notamment à travers des formations-actions où, par un contact étroit, avec l’univers de l’entreprise, l’expérience entrepreneuriale s’acquiert en dehors même du monde enseignant et enrichit la formation théorique. La majorité des écoles de commerce et d’ingénieurs ont mis en place depuis quelques années des formations à l’entrepreneuriat ; il en est de même pour quelques universités.
Mais le passage dans l’entreprise ne doit pas demeurer l’apanage de certains diplômes ou de certains cursus. Il faut maintenant que ces formations se généralisent dans l’ensemble de nos universités. Il est essentiel que le monde de l’université et celui de l’entreprise renforcent les liens qui les unissent et mettent en commun leurs savoir-faire pour assurer une meilleure adéquation entre les formations et les emplois.
Les universités, avec la réforme de l’enseignement supérieur, vont acquérir une autonomie qui leur permettra d’assumer une vraie responsabilité en matière d’orientation et d’insertion professionnelle de leurs étudiants. Des structures et des initiatives existent déjà pour les accompagner dans cette démarche :
• l’Observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat (OPPE),
• des maisons de l’entrepreneuriat sur plusieurs sites universitaires,
• des incubateurs publics pour les porteurs de projets de création d’entreprise.
Je poursuivrai cet effort. Les écoles doctorales sont en cours d’amélioration et je souhaite que toutes les universités mettent en place des actions de sensibilisation et de formation à l’entrepreneuriat.
Je remercie les personnalités, les partenaires et les organisations qui s’impliquent pour cette réussite et je souhaite que cette édition de l’ORS, réalisée avec des entrepreneurs, donne aux jeunes étudiants et chercheurs l’envie d’entreprendre pour la réussite de leur projet personnel et pour l’avenir de la France.