Suite à l'article du quotidien Le Figaro, intitulé "Ces jeunes qui ne voient plus leur avenir en France", Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la vie associative, et Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée aux Français de l'étranger, souhaitent apporter un complément d'information sur la réalité de la mobilité internationale des jeunes et ses motivations.
Accéder à la mobilité internationale est une chance dans la construction du parcours d'un jeune. L'horizon des jeunes aujourd'hui est mondial. Poursuivre ses études à l'étranger, acquérir une expérience professionnelle dans un autre pays, faire un volontariat hors de nos frontières sont des opportunités irremplaçables. Pour l'apprentissage de nouvelles connaissances, l'enrichissement culturel ou l'acquisition de son autonomie... Cette chance doit être encouragée, et non pas crainte ou stigmatisée. Cessons de répandre l'idée que les jeunes qui font ce choix fuient la France ou n'aiment pas leur pays. Avoir envie d'explorer d'autres horizons est, au contraire, une marque positive d'ouverture, la qualité d'un pays qui ne vit pas replié frileusement sur lui-même, mais qui va à la rencontre des autres, qui respire et s'enrichit ! Ce n'est ni menace, ni une malédiction.
La mobilité est une avancée majeure pour relever les défis de la connaissance, de la compétitivité et de l'employabilité des jeunes : un jeune Français qui part forger son expérience à l'étranger revient dans 80% des cas. Il revient plus fort, mieux équipé pour s'intégrer sur le marché du travail, pour créer une entreprise, pour créer des emplois. Et ce talent, c'est la France qui en profite.
Le véritable enjeu de la mobilité internationale est aujourd'hui de permettre à toujours plus de jeunes d'accéder à ces opportunités sans discrimination de ressources et quelle que soit leur origine sociale, afin qu'elles ne soient pas réservées à quelques privilégiés ou aux surdiplômés.
180 000 jeunes Français partent chaque année à l'étranger dans le cadre des différents programmes nationaux ou européens pour leur formation, un stage, un échange sportif ou culturel, un projet associatif ou un volontariat. Le Gouvernement a déployé une stratégie nationale de mobilité européenne et internationale visant à augmenter le nombre de jeunes qui partent et à diversifier les bénéficiaires, pour que davantage de jeunes issus de milieux modestes puissent y accéder :
- augmentation de plus de 40 % du budget du programme de mobilité européen 2014-2020 "Erasmus plus" et démocratisation du dispositif, avec un fléchage vers les filières technologiques et professionnelles, à la demande des ministres ;
- engagement à augmenter de 25% le nombre de bénéficiaires en trois ans du Volontariat International en Entreprise ;
- doublement des moyens dédiés à la mobilité des jeunes ultramarins dans les domaines associatif, éducatif, culturel et sportif ;
- augmentation du budget consacré à l'Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) ;
- renforcement des programmes franco-québécois soutenus par l'Office franco-québécois pour la jeunesse (O.F.Q.J.) ;
- mise en place de nouveaux outils de coordination pour informer les jeunes sur les opportunités...
Aujourd'hui encore, au Brésil, à l'occasion du voyage officiel du Président de la République, un accord visant à accroître les opportunités de mobilité pour les jeunes Français et jeunes Brésiliens sera signé.
N'oublions pas enfin que la France est passée du 5ème au 3ème rang des pays les plus attractifs pour les jeunes diplômés à l'échelle mondiale (source O.C.D.E.) : si 80 000 étudiants français partent chaque année à l'étranger pour consolider leur parcours, il faut aussi retenir que notre pays accueille chaque année 290 000 diplômés étrangers, soit plus de trois fois plus. Près de 95 % des étudiants plébiscitent la France pour la qualité de sa formation.
La recherche, l'enseignement supérieur et le marché du travail de haut niveau sont devenus plus que jamais mondialisés. Dans ce contexte de compétition internationale pour attirer les meilleurs talents, la France se situe parmi les destinations les plus attractives au monde.
L'accueil de ces étudiants et chercheurs étrangers est une richesse pour la France, et un enjeu majeur pour son rayonnement universitaire et scientifique, sa compétitivité, et sa politique d'influence.
La mobilité, ce n'est pas "chercher une alternative à la France". C'est un atout pour les jeunes et le dynamisme de notre pays.
Réjouissons nous que les jeunes Français s'ouvrent au monde, à la découverte de l'altérité et à l'invention de nouveaux possibles, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières.
Les dotations des universités et des établissements d’enseignement supérieur pour l’année 2014 sont toutes en progression entre 0,15% et 3% par rapport à l'année dernière.
Les dotations des universités et des établissements d’enseignement supérieur pour l’année 2014 ont été communiquées aujourd’hui par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces dotations progressent entre 0,15% et 3,0% par rapport à l'année dernière.
Le ministère de l’Enseignement supérieur a adressé aujourd’hui à tous les établissements d’enseignement supérieur les éléments détaillés de leurs dotations pour l’année 2014. Celles-ci sont toutes en progression sous l’effet des mesures pluriannuelles engagées dès le budget 2013 par la ministre et dont la mise en œuvre se poursuit en 2014.
La dotation globale des établissements, constituée d’une part "Masse salariale" et d’une part "Fonctionnement", est partout en hausse.
La part "Masse salariale" progresse de 0,2% à 3,0% selon les établissements, sous le triple effet du financement en année pleine des 1 000 créations d’emplois intervenues en 2013, des emplois nouveaux créés en 2014 et du financement des titularisations prononcées au titre du plan pluriannuel de résorption de l’emploi précaire.
La part "Fonctionnement" de la dotation, quant à elle, progresse pour les deux tiers des établissements et reste stable pour le dernier tiers grâce à la première étape de la "compensation boursière réelle", qui voit les exonérations de droits de scolarité dont bénéficient les étudiants boursiers compensées auprès des universités et des écoles en fonction des effectifs réellement constatés et non dans le cadre d’une compensation théorique.
Comme chaque année, ces notifications seront complétées en cours d’année par des crédits supplémentaires au titre notamment des crédits d’investissements et des opérations de mise en sécurité.
A cette occasion, Geneviève Fioraso, dans la lettre qu’elle a adressée à tous les présidents d’établissements, a demandé à ce que "ces créations d’emplois, qui représentent un engagement important de l’Etat vis-à-vis de la jeunesse, bénéficient aux actions les plus efficaces en faveur de la réussite en premier cycle, et notamment à l’orientation et à l’accompagnement des étudiants, à l'innovation pédagogique et aux développements numériques.".
Elle a exprimé sa confiance et ses remerciements aux établissements pour les initiatives déjà engagées en application de la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche adoptée le 22 juillet dernier et souhaité que "l’année 2014 soit l'occasion de nouvelles initiatives et de projets innovants au service de la réussite des étudiants."
A l'occasion du 20e anniversaire de l'Association des villes universitaires de France (AVUF), Geneviève Fioraso a rappelé que la réussite des étudiants est étroitement liée à leurs conditions de vie, à la qualité des campus et à leur environnement. Le prochain contrat de plan Etat-région sera l'occasion de fixer de nouvelles priorités centrées sur la qualité et l'attractivité des campus.
Discours - 10.12.2013 Geneviève Fioraso
Je suis très heureuse de m'associer aujourd'hui à la célébration des 20 ans de l'Association des Villes Universitaires de France (AVUF). Je connais bien l'AVUF pour avoir souvent représenté la Ville de Grenoble, je mesure donc pleinement à quel point elle a contribué à transformer l'image et le concept du lien entre les campus universitaires et leur environnement.
L'idée que les campus doivent être pleinement intégrés aux villes et à leur tissu économique, culturel, social, cette idée semble aller de soi. L'idée que les étudiants et les chercheurs doivent vivre et travailler dans la ville, participer à sa dynamique sociale, culturelle, citoyenne... elle aussi semble relever du bon sens. Et pourtant, pendant des années, le modèle qui a prévalu a plutôt été celui de campus périphériques, parfois "hors sol". Parce que les étudiants font un peu peur ? Parce que la science effraie ?
Nous n'en sommes plus là heureusement, et l'AVUF a joué un rôle dans cette prise de conscience. Lors de notre rencontre dans le cadre de la préparation de la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur et la recherche, publiée le 22 juillet dernier, nous avons partagé cette conviction : les universités, les lieux de recherche, jouent un rôle capital en termes d'attractivité, de compétitivité, mais aussi de lien social, de dynamique économique urbaine, d'animation culturelle. Suite du Discours...